Restons unis face à la répression // Let’s stay united against the repression

[FR]

Lundi dernier, une personne est sortie du centre pénitentiaire de Longuenesse après 3 jours de détention provisoire et 24h de garde à vue pour le motif d’être l’instigateur des émeutes de la « jungle » calaisienne. Cette accusation ridicule et profondément raciste fait partie de la vaste stratégie du gouvernement et e la préfecture pour dépolitiser et délégitimer la colère des habitants de la jungle.

En effet, durant 3 nuits consécutives, du dimanche 8 au mardi 11 novembre, des centaines d’habitants de la jungle se sont rassemblées pour faire entendre leur colère et se sont vues repoussées avec une violence inédite par les forces de l’ordre, qui en ont profité pour attaquer les quartiers d’habitation avec leurs armes soi-disant « non-létales » (grenades lacrymogènes et assourdissantes, flashball, canon à eau…).

Dès mardi, le porte-parole du ministère de l’intérieur et la préfète du Pas-de-Calais ont tenté de reporter la responsabilité de ces événements aux dits « No Border ». La police a d’ailleurs violemment arrêté deux volontaires anglais mardi soir puis les ont relâché très rapidement. Cette manœuvre politique vise à occulter la guerre permanente menée par l’État et les forces

de l’ordre aux habitants de la jungle et plus généralement, à tous les migrants, réfugiés et sans-papiers.

Il n’y a jamais eu autant de morts que cet été, soient au moins 21 dont nous ayons connaissance. Les anciens lieux de vie ont été saccagés et barricadés par les pouvoirs publics. Des murs barbelés ont été installés tout autour de l’entrée du tunnel, du port et des quatre-voies aux abords de la jungle, tout ceci payé par le gouvernement britannique. De plus, la présence et la violence policière ont considérablement augmenté ces derniers temps. Depuis quelques semaines, ce sont presque une cinquantaine de personnes qui sont arrêtées tous les jours, sur des critères racistes bien sûr, parfois même en ville, devant des magasins, puis sont souvent enfermées dans le centre de rétention de Coquelles et souvent aussi déportées dans d’autres centres de rétention dans toute la France. La jungle elle-même est devenue un piège, la police contrôle les deux seules entrées et patrouille à l’intérieur de la jungle en tenue anti-émeutes, flashball à la main. Depuis cet été l’utilisation de grenades lacrymogènes à l’intérieur du camp a d’ailleurs été bien trop systématique. On peut d’ailleurs penser que le fait d’attaquer les parties du camp où vivent les familles leur permet aussi d’intensifier les tensions internes dans la jungle entre les personnes qui veulent et peuvent résister aux offensives policières et celles qui sont seulement victimes de celles-ci.

Enfin, on ne peut que comprendre la colère causée par les événements du dimanche matin, c’est à dire la manifestation des néo fascistes, où un Coran a été enflammé dans l’indifférence totale des forces de l’ordre, présentes en très grand nombre.

Ainsi, non, les migrants n’ont pas besoin des No Borders qui organiseraient les violences pour se révolter. Et, non, l’État n’a jamais attendu de faire face à une guérilla organisée pour tirer des grenades lacrymogènes dans des maisons où habitent des familles avec des enfants.

Soutien à toutes les victimes des violences de la police, de l’État et des frontières.

PS : La personne en question passera en procès le 14 décembre à 14h au TGI de Boulogne.

A suivre pour un éventuel appel à soutien.

 

[EN]

Last Monday, a person was released from the prison in Longuenesse after 3 days of provisional detention and 24 hours in police custody (garde a vue) for the charges of instigating a riot in the Calaisian ‘jungle.’ This accusation is ridiculous and deeply racist and is part of a wider strategy by the government and the prefecture to depoliticise and deligitimise the anger of the inhabitants of the jungle.

In effect, during 3 consecutive nights, from Sunday, November 8th til Tuesday, November 11th, certain inhabitants of the jungle gathered to make their anger heard and were seen to be pushed back with violence not previously seen by the police. The police took the opportunity to attack areas where people live with their so called «non-lethal» weapons (tear gas and concussion grenades, rubber bullets, watercanon…).

Already on Tuesday, the Spokesman of the Minstry of Interior and the Prefect of Pas-de-Calais attempted to make No Borders responsible for these events. The police had already arrested and promptly released two English volunteers on Tuesday night. This political manouver is aimed at hiding the political war lead by the State and the police against the inhabitants of the jungle, and more generally the migrants, refugees and those without papers.

There have never been more deaths than this summer; we have knowledge of at least 21 deaths. The places where people previously lived have been destroyed and barricaded by the authorities. Walls with barbed-wire have been installed all around the entrance of the Tunnel, the port and the motorway around the jungle—all of this payed for by the British government. In addition, the presence and the violence of the police has now increased considerably. For several weeks almost 50 people have been arrested every day, clearly for racist reasons, sometimes even in town, in front of shops. Those arrested are often held in the Coquelles detention centre and are often, as well, deported to other detention centres all over France. The jungle itself has become a trap, the police control the two only entrances and patrol inside the jungle in anti-riot clothing, holding rubber bullet guns in their hands. Since this summer the police have used tear gas inside the camp much too often. It could be said that the way the police attacked parts of the camp where families live, helped them create a rift between people who want to and can resist police offensives, and those who are only the victims of this police violence.

The only thing left for us is to share the anger caused by the events of Sunday morning—the neo fascist demonstration, where a Koran was set on fire to the absolute indifference of police officers present in large number.

So, no, the migrants do not need No Borders to organize violence to revolt. And, no, the State was not waiting for guerilla activities to counter when it fired tear gas into the houses occupied by families with children.

Support for all of the victims of violence from the police, the State, and the borders.

P.S. The person in question will be on trial on December 14, at 2pm at the Court in Boulogne.

A call-out for support may follow.