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Coquelles detention center: police violence, suicide attempts and resistance to deportation

(TW: Suicide attempts)

In recent months, several detainees have testified to the anti-CRA collective about the physical and psychological violence suffered during their detention. Many of them are shocked by the treatment that the French state reserves for people who have committed the only “crime” of not having the right papers.

Since their arrests, the detainees have reported being victims of humiliation and beatings by the cops. The pressure imposed on them is so strong that some can no longer bear it and try to end their lives. Suicide attempts are frequent, both a sign of despair and the ultimate strategy of resistance. Yet even after hospitalization for attempted suicide, releases are rarely granted; after a stay in hospital, detainees are placed back in CRA if the administration considers that deportation to another country is still possible. Similarly, releases following suicide attempts are often conditioned on house arrest so that the authorities can continue to harass and persecute people until a return to the country of origin is possible. 

The detainees who wanted to testify all mentioned the case of a person who, in the middle of the flight at the time of his deportation to Tunisia, managed to grab the emergency opening handle of the plane’s doors, threatening to open if the plane did not land. The pilot decided to land the chartered jet in Marseilles specifically for the dozen other detainees of Algerian origin. All were returned to the CRA the same day.

As in many cases, the pilot is the last pawn on which rests the hope of people who are being deported to the countries they left, often at the risk of their lives. He is indeed the only one who can refuse to take off the plane which forces the French administration to have to organize again the expulsion of the prisoners of the CRA. Videos taken by a passenger on a flight to Turkey have been transmitted to us: we hear a man being expelled screaming to alert passengers and mobilize them to prevent the plane from taking off.

While resisting, this man suffered violence from the cops who accompanied him on the plane. Here are some pictures of his injuries:

If this type of violence is very frequent in CRA, photo or video testimonies of this type are rare because detainees are not allowed to have access to telephones with cameras. In Coquelles, until last year, detainees had the right to access their telephone for a few minutes a day (but not in the “living” area), which made it possible, for example, to take pictures in case of injuries. But since January 1, 2023, this right has been arbitrarily taken away from them. One way among others to prevent the reality of prisons from being known.

Like all prisons, detention centers must disappear.

Against pushbacks in the Aegean – an animation // Contre les refoulements en mer Égée – une animation

This is a short animation (3.47mins) based on refugee accounts of pushbacks in the Agean. This video is free to share with anyone trying to fight pushbacks. More information[EN] on pushbacks[EN] in the Aegean sea[FR].

Contre les refoulements en mer égée – une animation

Voici une courte animation (3,47 minutes) basée sur des témoignages de réfugié-es refoulé-es dans la mer Égée. Cette vidéo est à partager avec toutes les personnes qui essaient de lutter contre les
refoulements. Plus d’informations[EN] sur les refoulements[EN] en mer Égée[FR].

Pushback / Refoulements – an / une animation

2022 : action de solidarité à CRA Coquelles // 2022: Solidarity action at Coquelles detention centre

(English below photos.)

Dimanche 2 janvier 2022, des personnes on décidé de démarrer l’année par une action de soutien aux enfermés du Centre de rétention administrative (CRA) de Coquelles, à proximité de Calais. Elles se sont rendues sur place et ont fait du bruit et crié des slogans pour la fin des frontières, des états, des prisons et pour demander la liberté de circulation et d’installation pour tou-tes.

Elles ont été vues et entendues par les personnes enfermées, et de la cour de l’extension du CRA, où l’on peut à nouveau entendre et apercevoir les détenus, des cris et slogans de solidarité ont répondu. Les flics-matons du CRA ont alors gazé, tranquillement, à travers le grillage, les enfermés qui criaient “Liberté !”

Comme toutes les prisons, les centres de rétention doivent disparaître.

On Sunday, January 2, 2022, people decided to start the year with an action in support of the prisoners of the Administrative Detention Center (CRA) of Coquelles, near Calais. They went there and made noise and shouted slogans for the end of borders, states, prisons and to demand freedom of movement and settlement for all.

They were seen and heard by the detainees, and from the courtyard of the extension of the CRA, where the detainees can be heard and seen (which was no longer possible), shouts and slogans of solidarity answered. CRA cop-warden then quietly gassed, through the fence, the detainees who were shouting “Freedom!”

Like all prisons, the detention centers must disappear.

Violences policières : à Calais, Darmanin ment ! // Police violence: in Calais, Darmanin lies!

Article repris du GISTI (Groupe d’information et de soutien des immigré·e·s)

Interviewé par France 3 Hauts-de-France le 9 octobre 2021, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a déclaré [1] :

« […] Ce que je peux dire, c’est que malgré tous les procès d’intention qu’on fait aux forces de l’ordre, je constate que pas un policier et pas un gendarme sur la côte littoral n’a été poursuivi par la justice […] et j’aimerais qu’on les respecte et qu’on les soutienne plutôt qu’on les insulte surtout lorsque manifestement ce sont des mensonges […] »

Il répondait à une question concernant le dernier rapport de Human Rights Watch, « Infliger la détresse. Le traitement dégradant des enfants et des adultes migrants dans le nord de la France » [2] qui met en évidence le harcèlement policier dont sont victimes les personnes migrantes dans le nord de la France.

De quel côté est le mensonge ?

  • septembre 2021 : un brigadier-chef CRS est condamné à dix-huit mois de sursis et deux ans d’interdiction d’exercer pour violences volontaires et faux en écriture publique, ainsi qu’à une amende de 6 000 euros de dommages et intérêts pour avoir bousculé violemment et sans raison un bénévole britannique venant en aide aux migrant·e·s, et l’avoir ensuite interpellé pour outrage et violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique, en s’appuyant sur les faux témoignages de deux de ses collègues. → « Violence policière à Calais : un CRS condamné, deux relaxés », Politis le 3 septembre 2021
  • avril 2021 : un adjudant-chef de gendarmerie est condamné à une amende de 1 500 euros pour le vol de portable d’un migrant lors d’une patrouille à Calais. → « Calais : un gendarme condamné pour le vol d’un portable de migrant, Info Migrants le 24 mars 2021
  • mai 2020 : un adjudant de gendarmerie est condamné à trois mois de prison avec sursis pour avoir frappé un mineur afghan → « Violences contre des migrants : quand des gendarmes brisent l’omerta », Mediapart le 29 mai 2020
  • novembre 2017 : un agent de la police aux frontières est condamné à six mois de prison ferme, interdit de détention d’arme pendant cinq ans, et interdit de fonction publique pendant deux ans avec sursis. pour avoir giflé un migrant dont il assurait l’escorte jusqu’à la salle de jugement du centre de rétention administrative de Coquelles → « Calais : un policier qui avait giflé un migrant condamné à six mois ferme », France Info avec AFP le 24 novembre 2017
  • novembre 2015 : un CRS est condamné à trois mois de prison avec sursis et à une amende de 1 000 euros avec sursis pour avoir frappé un journaliste britannique qui réalisait un reportage TV sur les migrants à Calais. → « Calais : un CRS condamné pour avoir violenté un journaliste anglais », La Voix du Nord, 26 novembre 2015

Ces quelques cas suffisent à démontrer qu’à l’instar des gendarmes et des policiers mis en cause par la justice, le ministre de l’intérieur n’hésite pas à user du mensonge et de l’intimidation pour défendre l’indéfendable. Car dans la plupart de ces affaires, la culpabilité des condamnés n’a été mise en évidence que parce que des preuves incontestables (témoignages de leurs collègues, d’une fonctionnaire du tribunal ou encore enregistrement d’une vidéo) ont fini par balayer leurs dénégations initiales.

Les mensonges du ministre de l’intérieur s’inscrivent dans une inquiétante continuité : en 2009, Éric Besson, alors ministre de l’immigration du gouvernement dirigé par François Fillon, avait soutenu : « j’observe qu’en 65 années (…), personne en France n’a jamais été condamné pour avoir seulement accueilli, accompagné ou hébergé un étranger en situation irrégulière ». Il n’avait pas été difficile, par un recensement aussitôt mis en ligne des multiples condamnations prononcées depuis des années contre des « aidant-es », de montrer que ces déclarations péremptoires étaient des mensonges (voir Délit de solidarité : Besson ment [3]).

Les affirmations de Gérald Darmanin sont d’autant plus scandaleuses qu’en niant contre l’évidence les exactions policières sanctionnées par la justice, le « premier flic de France » fait fi de toutes celles qui sont, depuis des années, documentées avec minutie non seulement par les associations du nord de la France, les ONG et la presse, mais aussi par les autorités administratives comme le Défenseur des droits et la Commission nationale consultative des droits de l’Homme [4].

Il occulte le nombre difficilement quantifiable de celles qui ont fait l’objet de plaintes à l’IGPN et à l’IGGN, ainsi que devant la justice, et qui n’ont donné lieu à aucune poursuite.

En traitant de « mensonges » les faits rapportés dans le rapport de Human Rights Watch, en cautionnant des pratiques inacceptables au lieu de les reconnaître, le ministre de l’intérieur ne fait pas que diffamer cette ONG. Il insulte toutes les personnes qui subissent quotidiennement un harcèlement policier dont la permanence, loin de tenir aux seuls fonctionnaires mis en cause, incarne la logique de dissuasion violente et de mépris raciste qui caractérise la politique migratoire du gouvernement auquel il appartient, comme de ceux qui l’ont précédé.

Le 26 octobre 2021

[1] « Quelles mesures face à la pression migratoire ? En direct : Gérald Darmanin ministre de l’intérieur », France 3 Hauts-de-France

[2] « Infliger la détresse : le traitement dégradant des enfants et des adultes migrants dans le nord de la France, Human Rights Watch, 7 octobre 2021

[3] « Délit de solidarité : Besson ment ! », Gisti, 21 avril 2009

[4] « Rapports et enquêtes concernant Calais » sur le site www.laubergedesmigrants.fr

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Police violence: in Calais, Darmanin lies!

Interviewed by France 3 Hauts-de-France on October 9, 2021, the Minister of the Interior, Gérald Darmanin, said [1]:

“[…] What I can say is that despite all the appeal to motives that are made against the police, I note that not a policeman and not a gendarme on the coastline has been prosecuted […] and I would like them to be respected and supported rather than insulted especially when they are obviously lies […] “

He was responding to a question about the latest Human Rights Watch report, “Inflicting Distress. The degrading treatment of migrant children and adults in northern France” [2], which highlights the police harassment of migrants in northern France.


How is this a lie?

  • September 2021: a CRS brigadier-chef is sentenced to an eighteen-month suspended prison sentence and two years’ disqualification form service for intentional violence and forgery of a public document, as well as a fine of 6,000 euros in damages for violently and wantonly shoving a British volunteer helping migrants, and then arresting him for contempt and intentional violence against a person in authority, relying on the false testimony of two of his colleagues. → “Police violence in Calais: one CRS convicted, two released“, Politis on September 3, 2021
  • April 2021: a gendarmerie chief warrant officer was fined €1,500 for stealing a migrant’s cell phone during a patrol in Calais. → “Calais: a gendarme sentenced for the theft of a migrant’s cell phone“, Info Migrants on March 24, 2021
  • May 2020: a gendarmerie warrant officer is given a three-month suspended prison sentence for beating an Afghan minor → “Violence against migrants: when gendarmes break the omertaMediapart on May 29, 2020
  • November 2017: a border police officer was sentenced to six months in prison, banned from holding weapons for five years, and banned from public office for two years with a suspended sentence for slapping a migrant whose escort he was providing to the trial room at the Coquelles administrative detention center → “Calais: a policemen who had slapped a migrant sentenced with 6 months without bail“, France Info with AFP on November 24, 2017
  • November 2015: a CRS was given a three-month suspended prison sentence and a €1,000 suspended fine for hitting a British journalist who was doing a TV report on migrants in Calais. → “Calais : a CRS policeman sentenced for brutalizing an English journalistLa Voix du Nord, November 26, 2015

These few cases are enough to demonstrate that, like the gendarmes and police officers implicated by the courts, the Minister of the Interior does not hesitate to use lies and intimidation to defend the indefensible. For in most of these cases, the guilt of the convicted was only brought to light because incontrovertible evidence (testimony of their colleagues, of a court official or even a video recording) finally swept away their initial denials.

The lies of the Minister of the Interior are part of a disturbing continuity: in 2009, Eric Besson, then Minister of Immigration in the government led by François Fillon, had maintained: “I observe that in 65 years (…), no one in France has ever been convicted for having only welcomed, accompanied or housed an illegal alien.

It was not difficult, through a census immediately posted online of the multiple convictions pronounced over the years against “aidings”, to show that these peremptory statements were lies (see Délit de solidarité : Besson lies [3]).

Gérald Darmanin’s assertions are all the more scandalous because, by denying against the evidence the police convictions sanctioned by the courts, the “top cop in France” is ignoring all those that have been, for years, meticulously documented not only by associations in the north of France, NGOs, and the press, but also by administrative authorities such as the Defender of Rights and the National Consultative Commission for Human Rights [4].

It conceals the hardly quantifiable number of those that have been the subject of complaints to the IGPN and the IGGN, as well as to the courts, and which have not led to any prosecution.

By calling the facts reported in the Human Rights Watch report “lies” and by condoning unacceptable practices instead of acknowledging them, the Minister of the Interior is not only defaming this NGO. He is insulting all those who suffer daily police harassment, the permanence of which, far from being limited to the officials involved, embodies the logic of violent dissuasion and racist contempt that characterizes the migration policy of the government to which he belongs, as well as those that preceded him.

October 26, 2021

[1] « Quelles mesures face à la pression migratoire ? En direct : Gérald Darmanin ministre de l’intérieur », France 3 Hauts-de-France

[2] « Infliger la détresse : le traitement dégradant des enfants et des adultes migrants dans le nord de la France, Human Rights Watch, 2021 october 7

[3] « Délit de solidarité : Besson ment ! », Gisti, 2009 april 21

[4] « Rapports et enquêtes concernant Calais » on website www.laubergedesmigrants.fr

Calais : appel à manifester // Callout for a demonstration – 8 octobre 2021

« Pour tous ceux qui se soucient des personnes Exilées en France et à Calais en particulier nous souhaitons que vous nous souteniez dans cette manifestation qui aura lieu le vendredi 8 Octobre à 17h30 au 39 rue de Moscou à Calais.

Nous avons été patients avec les souffrances et les tragédies dans lesquelles nous vivons. Aujourd’hui nous manquons de patience, alors nous avons décidé protester. Nous protestons contre l’injustice et l’absence de médias, et défendons nos droits, nos droits perdus et le droit de l’âme pure et innocente qui a été tuée la semaine dernière. » 

Lettre écrite par les personnes exilées à l’origine de la manifestation
#LavoixdesréfugiésdeCalais

English:
“For everyone who cares about immigrants in France and in Calais in particular, we want you to support us during a demonstration that will take place on Friday 8th of October, 5:30pm at 39 Rue de Moscou. 

We were patient with the suffering and tragedies that we live until we ran out of patience, so have decided to have a demonstration. We will protest against injustice and the absence of mediatisation of our situation and wish to defend our rights, our lost rights, and the right of the pure soul that was killed without guilt in the past days.”

Letter written by the exiled people at the origin of the demonstration
#TheVoiceofCalaisrefugees

Arabe/Arabic

“لكل من يهتم بالمهاجرين في فرنسا ، نريدك أن تدعمنا في تلك المظاهرة التي ستقام يوم الجمعة 10/8 في الساعة 5:30 مساءً.

صبرنا على المعاناة والمآسي التي نعيشها حتى نفد صبرنا ، لذلك قررنا القيام بمظاهراتنا. نحن نحتج فيها على الظلم وغياب الإعلام ، وندافع عن حقوقنا وحقنا المفقود وعن حق الروح الطاهرة التي قتلت بلا ذنب في الايام القليله الماضية”

Message des réfugié-es de Calais après la mort de notre frère / Message from the refugees after the death of our brother

Mardi 28 septembre dernier, Yasser, un jeune homme soudanais est décédé à la frontière franco-britannique. Malgré sa peine, sa famille a choisi d’enterrer le corps de Yasser à Calais. Des proches de Yasser et des membres de la communauté soudanaise de Calais ont écrit la lettre suivante, disponible en français, arabe et anglais.

Jour après jour, nous appelons. Mais personne ne nous entend. C’est le langage de nos cœurs ici à Calais. Calais est une très belle ville, mais nous vivons simplement derrière un rideau de beauté. Nous ne pouvons voir les lumières ni de la vérité, ni de la liberté, ni de la sécurité à Calais.

Nous sommes venus dans cette ville parce que nous avons un petit objectif. Nous vivons dans l’espoir que demain sera peut-être meilleur. Mais nous devons demander, pourquoi l’univers ne nous permet pas d’atteindre notre futur, notre liberté, notre sécurité ? 

Chaque matin à Calais, il y a une nouvelle épreuve. Nous vivons en sachant que nos amis qui sont avec nous aujourd’hui ne seront peut-être plus avec nous demain. La mort est dans nos yeux, la peur et l’anxiété ne quittent pas nos esprits. 

Nos vies sont pleines d’histoires, mais elles sont très tristes et douloureuses. 

Aujourd’hui, nous avons perdu le sourire de notre cher frère Yasser. Hier encore, il jouait avec nous.

Nous marchons sur les routes pendant la journée mais la peur ne nous quitte pas. Puis nous essayons de manger mais nous ne goûtons que la tristesse. Nous buvons de l’eau mais nous n’étanchons pas notre douleur. Quand la nuit arrive à Calais, c’est calme. Nos yeux essaient de se reposer mais nous n’avons pas d’endroit pour dormir. Tout cela parce que nous avons un petit objectif.

La police de Calais. Nous nous demandons de temps en temps : pourquoi toute cette cruauté de votre part ? Vous savez que nous ne sommes pas vos ennemis.

Nous vivons dans les bois, loin de vos yeux, parce que nous vous craignons. Pourtant, vous venez tôt le matin et prenez nos affaires de fortune comme s’ils n’étaient rien pour vous mais vous savez très bien qu’ils sont tout pour nous.  Nos maisons. Sans humanité, vous nous laissez à l’air libre avec le froid qui nous pince et la pluie sur nos têtes comme si nous n’étions pas des êtres humains.

Puis si nous essayons de partir pendant que vous détruisez nos biens, nous sommes battus et gazés par certains de vos membres. Ensuite, vous nous faites monter de force dans des bus du gouvernement en direction d’endroits lointains que nous n’avons jamais vus auparavant, en prétendant que tout cela est pour notre «protection». Pourquoi ne nous demandez-vous pas notre avis avant ?

Les chauffeurs routiers. Lors de nos tentatives de passage de la frontière en camion, nous subissons des blessures répétées qui entraînent des fractures, des blessures graves voire la mort. Nous pensons que chaque blessure que nous avons reçue avait une intention délibérée de la part des chauffeurs. 

C’est clair, lorsque vous, le conducteur, remarquez qu’un réfugié se trouve dans le camion. Vous secouez le camion et appuyez sur les freins encore et encore jusqu’à ce que nous lâchions prise. Vous savez que nous allons tomber et nous casser une épaule, une main, une jambe ou la colonne vertébrale. Mais cela ne vous suffit pas. Lorsque nous tombons au sol, vous nous frappez sérieusement. Vous vous éloignez et continuez votre chemin. Quand nous ouvrons les yeux, nous sommes à l’hôpital, encore une fois. Pourquoi ne pouvons-nous pas continuer notre voyage ? 

Les organisations humanitaires et l’aide médicale à Calais. Nous profitons de cette occasion pour remercier chaleureusement les personnes qui portent les vestes d’aide humanitaire à Calais. Merci pour le travail que vous faites encore et encore. Vous sauvez la vie de nos frères et sœurs blessés. Nous vous devons beaucoup. Nous remercions également nos frères et sœurs des organisations qui nous aident en nous fournissant de la nourriture, de l’eau et des douches.

Pour Yasser.

De la part des réfugiés de Calais, 2021.

A young girl died at the border // Une fillette meurt à la frontière

Cops and borders killed once again.

In the night from wednesday 16th to thursday 17th, a van driving on the E42 didn’t stop at a police control in the area around Namur (Belgium). The police started chasing them. In unclear circumstances the cops then shot the van. When the van was finally blocked, near Mons, 30 people (“migrants”, in the medias) were found inside, 4 of which were minors. Everybody was arrested, but a little kurdish girl, aged of 2 or 3, who died in the ambulance.

The autopsy gave as reason of the death a bullet found in the girl’s cheek (article in French).

The girl and her parents had been living in Grande Synthe (Dunkerque) and trying to cross to the UK for around a month. Many people that were close to the family and living in the same gym (opened by the town hall to shelter part of the migrant population of the area through winter) blocked spontaneously the A16 Thursday May 17 morning-midday in protestation (see in french here).

People are shocked and made angry by what happened.

We do not forgive, we do not forget.
We will remember you.

Open the borders, they kill and always will!

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Les flics et les frontières tuent une fois de plus.

Dans la nuit de mercredi à jeudi,une camionnette circulant sur la E42 a tenté d’éviter un contrôle de police dans la région de Namur (Belgique). S’en est suivi une course-poursuite, et, dans des circonstances troubles, la police a ouvert le feu sur le véhicule. Quand le van a finalement été arrêté dans la région de Mons, 30 personnes ont été trouvées à l’intérieur, parmi lesquelles 4 mineur-e-s.

Toutes ont été arrêtées, sauf une petite fille kurde, âgée de 2 ou 3 ans, décédée dans l’ambulance.

L’autopsie conclut que la fillette est décédée d’une balle trouvée dans sa joue.

L’enfant et ses parents habitaient à Grande Synthe, et tentaient le passage vers l’Angleterre depuis à peu près un mois. De nombreuses personnes proches de la famille et habitant le même gymnase (ouvert par la mairie pour abriter une partie des éxilé-e-s des environs pour l’hiver) ont bloqué spontanément l’A16 ce jeudi 17 mai toute la matinée, en signe de protestation (voir ici )

Les citoyen-ne-s, quelle que soit leur situation administrative, sont choqué-e-s et excédé-e-s par ce qui s’est passé.

Nous ne pardonnons pas, nous n’oublions pas.
Nous nous rappellerons de toi.

Ouvrez les frontières, elles tuent et tueront toujours!

Dispositif anti-bavure

Cette semaine est apparu sur les pylônes électriques de la rue des Verrotières à Calais, un dispositif revolutionnaire s’inspirant à la fois des systèmes anti-pigeons et des installations urbaines anti-SDF.

L’intérêt de ce nouveau dispositif n’est cependant pas d’empêcher (pour une fois) l’installation d’indésirables (humains ou volatiles), mais d’empêcher des personnes vulnérables de grimper en haut de ces pylônes… Car des personnes ont, ces derniers mois, eu l’indécence d’y grimper et de menacer de se jeter dans le vide lors d’agressions policières gratuites et violentes.

La police peut aujourd’hui continuer d’expulser, gazer et frapper, rassurée. Ouf.

 

 

Calais Migrants Solidarity saisit de nouveau le Défenseur des droits !

Calais Migrants Solidarity saisit de nouveau le Défenseur des droits !

Les images du 5 mai 2015 mises en ligne par Calais Migrant Solidarity ont pu montrer diverses violences policières à Calais à l’encontre de personnes étrangères.

Ce document confirme un phénomène récurrent de la part des forces de police. Ces images ne sont qu’un échantillon infime de ce qui se passe chaque jour à Calais : violences psychologiques et physiques de plus en plus importantes à l’encontre des exilé.e.s qui souhaitent rejoindre l’Angleterre, mais également à l’encontre des personnes demandant l’asile en France, des personnes ayant déjà le statut de réfugié politique, ainsi qu’à l’encontre des militant.e.s associatifs. Ces violences quotidiennes ont lieu dans les camions, sur les lieux de passage en Angleterre, mais également sur les lieux de vie des exilé.e.s, à proximité des dispositifs humanitaires (entravant ainsi leur accès) ou encore dans les rues de Calais.

Les preuves sont difficiles à accumuler, les violences ayant la majeure partie du temps lieu loin des regards. Lorsqu’il y a des témoins, les caméras et appareils photos sont régulièrement détruits par les forces de l’ordre. Les procédures judiciaires sont peu nombreuses, il est en effet compliqué pour les personnes de déposer plainte auprès de leur agresseur, à savoir les forces de l’ordre…

Ainsi, nous souhaitons insister sur le fait que cette vidéo n’est qu’un exemple du harcèlement et des violences ayant lieu à Calais, la partie visible de l’iceberg, rien de plus.

Nous avons de nouveau saisi le Défenseur des Droits, Mr Toubon, en lui transmettant des vidéos, des photos et des témoignages récents concernant des faits de décembre 2014 à mai 2015.

Violences à Calais :

Cette saisine n’est pas la première : Une saisine du défenseur des droits en 2011 avait déjà aboutie à une condamnation de la France en 20121, une nouvelle saisine sur les faits de 2012 à 20142 est toujours en cours, un rapport de Human Rights Watch3 en janvier 2015 faisait état des violences…

Combien en faudra-t-il encore pour que ces violences cessent ?!

Arrêtons les politiques répressives et meurtrières, de Calais à Lesbos et partout où il y a des murs on enferme et maltraite les êtres humains : Stop à la forteresse Europe ! Liberté de circulation et d’installation pour tou-te-s !

1 Calais : Cette frontière tue https://calaismigrantsolidarity.files.wordpress.com/2011/09/rapport-no-border-calais-frontic3a8re-qui-tue-juin-2011.pdf Condamnation du Défenseur des Droits : http://www.gisti.org/IMG/pdf/ddd_decision_2011-113_calaisis.pdf

(que nous nous étonnons de ne pas retrouver sur le site du Défenseur des Droits…)

2 Calais deux ans après : harcèlement policier, discriminations. https://passeursdhospitalites.files.wordpress.com/2015/01/synthc3a8se.pdfChronologie non exhaustive des violences https://passeursdhospitalites.files.wordpress.com/2015/01/chronologie.pdf

3 France : les migrants et les demandeurs d’asile victimes de violences et démunis http://www.hrw.org/fr/news/2015/01/20/france-les-migrants-et-les-demandeurs-dasile-victimes-de-violence-et-demunis

VIDEO Violences policiere juste apres la visite de M. Cazeneuve a Calais (4 mai 2015)

Ces images ont été capturées le 5 mai 2015, dès 8h du matin et tout au long de la journée, sur la branche d’autoroute menant au port ferry de Calais (A216). Ce sont juste quelques exemples du quotidien : l’ordinaire de la brutalité policière à l’encontre des candidats au passage entre Calais et l’Angleterre, qui tentent de se dissimuler dans les camions. Calais Migrants Solidarity entend aussi rappeler les conditions difficiles dans lesquelles ce travail peut être réalisé.

1- à 0’12, Trois membres des Compagnies Républicaines de Sécurité (CRS) forcent une personne qui s’était cachée dans un camion à repasser de l’autre côté de la barrière. L’un d’entre eux pousse violemment une personne et la projete ainsi vers le bas-côté. A la fin de la séquence (0’22”) un second policier décharge une salve de gaz lacrymogène à l’aide d’un spray alors que les deux exilés étaient déjà en train de fuir.

2 – à 0’28”, Un CRS évacue une personne qui s’était cachée dans un camion, et le projette violemment de l’autre côté de la glissière de sécurité.

3 – A 00’42”, Sur la bretelle d’autoroute A16, en direction de l’Eurotunnel. Une voiture de police ralentit et décharge une salve de gaz lacrymogène en passant à proximité d’un groupe de migrants se trouvant de l’autre côté de la barrière, comme pour les dissuader d’essayer de la franchir.

4 – à 00’51”, Une personne est violemment projetée à terre, hors du camion. Un membre des CRS la poursuit, lui assène plusieurs coups de pieds au sol. L’homme parvient à se relever et tente de s’enfuir, mais reçoit alors de nouveau coups de pieds et coups de poing. à 1’09, nouvelle salve de gaz lacrymogène par son collègue, à gauche sur l’image.

5 – à 1’15”, Un CRS évacue une personne qui s’était cachée dans un camion, et le projette violemment de l’autre côté de la glissière de sécurité.

6 – à 1’24”, Un CRS menace de sa matraque et court en criant afin de faire fuir un groupe de migrants, comme par jeu.

7 – 1’40” : Scène filmée le 22 avril 2015 à proximité de la bretelle de l’A16 et de l’Eurotunnel. Un des cameramen du groupe filmant les violences policières est poursuivi par la police, immobilisé et encadré par plusieurs policiers, il est jeté à terre, un genou sur sa tête.

8 – 1’55” : Un CRS frappe la glissière de sécurité avec sa matraque, menaçant un groupe de migrants.

Rappelons qu’en janvier dernier, l’ONG Human Rights Watch avait publié un rapport dénonçant les violences policières, entraînant une réaction condescendante, dénégatrice du ministère de l’Intérieur (“le Gouvernement déploie des réponses globales et adaptées.”).

http://www.hrw.org/fr/news/2015/01/20/france-les-migrants-et-les-demandeurs-dasile-victimes-de-violence-et-demunis

http://www.interieur.gouv.fr/Actualites/Communiques/Accusations-publiques-contre-les-forces-de-l-ordre-formulees-par-l-association-Human-Rights-Watch

Plus d’information :

(EN/FR) https://calaismigrantsolidarity.wordpress.com/

(FR) https://passeursdhospitalites.wordpress.com/