Nouvelles de Calais

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NUMEROS D’INFORMATION Si vous venez à Calais pour faire preuve de solidarité et que vous voulez des infos vous pouvez appeler un mobile britannique basé en Angleterre au 07534 008 380. Vous pouvez appeler le téléphone de communication de Calais 0033645465986, depuis la France 06 45 46 59 86. Egalement, regardez toutes les catégories sur la droite pour plus d’informations.—>

Ou cliquez ici si vous voulez venir à Calais voir aussi Covoiturage pour Calais

Comment faire des dons à Calais Migrant Solidarity (nouveau compte bancaire anglais)

Agissez dans les locaux de l’Agence des Frontières Britannique – détails ici

Groupe facebook et Twitter Calais Solidarity

http://lille.indymedia.org/article23395.html

VIDEOS:

Escape from Calais

Hafla bila Hudud

‘The Hardest Winter in Calais’

Nouveau zine sur le travail de solidarité à Calais

Sans Frontières, un journal local écrit et édité par des militants calaisiens. Le nouveau journal est ici.

LES DERNIERES NOUVELLES DES ACTIVISTES ET DES MIGRANTS SUR LE TERRAIN A CALAIS

Dimanche 8 Avril

Communiqué de presse – urgent

Quatrième jour de grève de la faim pour un détenu du CRA de Calais (Coquelles)

Le 4 avril dernier, un iranien a commencé une grève de la faim au centre de rétention de Coquelles (Calais). Il doit être déporté en Hongrie1 – un pays où il n’a jamais été – selon les accords Dublin II. Il refuse de manger jusqu’à sa libération ou sa mort. Il demande justice.

Son état se détériore et jusque hier (7 avril) il refusait également de boire. Tandis que l’infirmière du CRA2 ne veut faire aucun commentaire sur son état de santé, les activistes de Calais Migrant Solidarity qui lui ont rendu visite disent qu’il est pale, faible et pris de vertiges.

Les officierEs de Coquelles refusent d’admettre que la grève de la faim est un acte politique. Ils la font passer pour de la folie. Ils ont également refusé que les visiteurEs le voient avec son ami anglophone (qui aide à la traduction). Sa liberté d’expression est donc entravée, oppression supplémentaire.

Il est détenu depuis 23 jours, mais cette détention peut durer jusqu’à 45 jours sans qu’aucune charge ne soit retenue contre lui (seulement sa situation administrative). Il décrit dans une lettre à celles et ceux qui se trouvent à l’extérieur du centre ce qu’est la rétention à Coquelles :

« Je vis les mêmes oppressions physiques et psychologiques qu’en Iran, bien qu’il [le gouvernement français] s’autoproclame défendeur des droits humains. Est-ce que ce sont des droits humains de nous mettre en prison et de nous traiter comme des animaux ?… »

Les autorités hongroises emprisonnent presque sans exception touTEs les demandeurEs d’asile qu’elles « reçoivent », pouvant les détenir jusqu’à 12 mois. Elles emprisonnent aussi ceux et celles qui ont été déportéEs en Hongrie selon les accords de Dublin II. Le comité Helsinki3 a rendu compte de cas d’automutilation et de violences policières récurrentes à l’intérieur des CRA4.

Cette grève de la faim n’est pas un cas isolé. Partout dans le monde des personnes sans papiers refusent de s’alimenter pour protester contre la répression et les détentions à répétition qu’ils subissent. En Belgique, 23 personnes sans papiers en sont à leur 83eme jour de grève de la faim5. Historiquement, les grèves de la faim ont souvent été utilisées comme des formes de protestations intéressantes pour mettre en lumière la répression et l’injustice.

L’oppression systématique des personnes sans papiers est une réalité quotidienne en Europe. Cette personne a fuit l’Iran pour rester en vie et a souffert en détention en France ; si il est déporté en Hongrie, il va continuer à vivre sans liberté. Son état de santé se détériore tant que sa grève de la faim continue. Il espère que les gens ne vont pas l’oublier.

Calais Migrant Solidarity

Pour plus d’informations et des lettres de soutien:

calaisolidarity@gmail.com

00 33 6 45 46 59 86 

2 Centre de rétention administratif = prison pour personnes sans papiers.

3 Comité hongrois de soutien aux migrantEs et d’observation de la détention.

4 Hungarian Helsinki Committee, Stuck in Jail: Immigration Detention in Hungary (2010), April 2011, available at: http://www.unhcr.org/refworld/docid/4ed77ea72.html %5Baccessed 7 April 2012]

 

 

Mercredi 8 février

La dernière Africa House est UNE NOUVELLE FOIS menacée d’expulsion imminente (voir le billet du 6 février). CECI EST UN APPEL AU BLOCAGE TELEPHONIQUE DES PROPRIETAIRES, une soi-disant “organisation de logement social,” qui mettent plus de 60 personnes à la rue. L’OPH prétend sur son site internet que ‘loin d’être un simple bailleur l’O.P.H. de CALAIS élargit ses missions pour toujours contribuer au mieux vivre de celles et ceux qu’il loge’. Ceci est clairement une farce; ils expulsent beaucoup de personnes qui sont sans abri de bâtiments qui sont délabrés depuis des années.

La compagnie de démolition, Société de Démolition et d’Aménagement Extérieur (SDAE Démolition) a surveillé l’endroit pendant nombre de mois. Deux personnes de la compagnie ont à nouveau vérifié les bâtiments hier. La police continue ses descentes sur les bâtiments régulièrement, pour harceler et arrêter les gens. Hier matin un mineur a été arrêté parce qu’il n’avait pas de papiers.

CE QUE VOUS POUVEZ FAIRE:

– Appelez l’OPH, demandez à parler à quelqu’un de la direction, et dites-leur ce que vous pensez de la situation. Le numéro de l’OPH: 0033 3 21 46 04 80. Ou le fax: 0033 3 21 97 38 87.

– Ecrivez un email à l’OPH: webmaster@ophlm-calais.fr

– Ecrivez une lettre à l’OPH, 16 quai de la Gendarmerie, 62100 Calais, France

Note: le président de l’OPH est Monsieur Gérard CLAIS, et le directeur Monsieur Hans RYCKEBOER. Voir le site internet http://www.oph-calais.fr/

CE QUE VOUS POUVEZ DIRE:

– Ne mettez pas des gens à la rue qui n’ont nulle part où aller, surtout quand c’est l’hiver et qu’il gèle dehors

– Démolir des abris où vivent des personnes sans abri est inhumain

– Ne donnez pas d’autorisation à la police, ou d’instructions aux huissiers, d’entrer sur le site au MOINDRE moment

– Vous êtes une organisation de logement social, vous devriez fournir de l’hébergement à tous les occupants, quel que soit leur ‘situation administrative.’ Les gens sont des gens, avec ou sans papiers.

Mardi 7 Février

Aujourd’hui une manifestation bruyante a été tenue en dehors du centre de rétention de Coquelle, à Calais. Le centre de rétention de Coquelles est bâti dans le but de retenir les sans papiers. Les gens y sont retenus jusqu’à 40 jours pour le seul ‘crime’ d’être ‘étranger.’

En solidarité avec les détenus, No Borders est allé à la prison avec des banderoles, des instruments make-shift et beaucoup de sifflets. Nous avons réussi à communiquer avec nombre des incarcérés par-dessus la grille de derrière, qui criaient et faisaient des signes aux fenêtres. Nous avons essayé de lancer de la nourriture et des cigarettes à travers les fenêtres et nous avons reçu des cris de soutien de l’intérieur.

Les détenus disent que les gens dorment dans des salles bondées où les gens débordent dans les couloirs et ils n’obtiennent pas beaucoup de nourriture. La nourriture servie n’est souvent pas halal et donc beaucoup de détenus musulmans mangent peu de choses en dehors du riz blanc. On leur refuse aussi l’accès à la court extérieure. Les plaintes concernant ces conditions de détention sont ignorées. Des rumeurs courent que quatre personnes ont réussi à s’échapper il y a deux semaines et depuis lors les conditions de détention ont empiré.

Coquelles n’est qu’une petite branche du système violent des centres de rétention et des prisons dans toute l’Europe. Le nombre de centres et de personnes sans papiers incarcérées augmente, renforçant les frontières et les systèmes de ségrégation; construisant des murs et des barrières plus grands et plus élevées entre les gens.

Personne n’est libre jusqu’à tant que tout le monde est libre

Pendant ce temps, ce matin la PAF est descendue sur les bâtiments universitaires et a arrêté un mineur. Quelques heures plus tard deux personnes de la compagnie de démolition SDAE sont venues sur le site pour prendre des photos et mesurer les bâtiments.

Lundi 6 Février

Aujourd’hui nous avons trouvé une notice aux bâtiments universitaires, que l’on appelle Africa House. Un juge a donné permission d’expulsion et de démolir l’endroit. La notice est datée du 30 Janvier, bien que l’état propre du papier indique qu’elle a été affichée plus récemment.

Ceci signifie que l’expulsion d’Africa House pourrait avoir lieu très bientôt. Bien que le BCMO n’est ouvert que la nuit et bien que la police s’y rend fréquemment, on pourrait l’utiliser comme excuse pour prétendre que les gens qui vivent à Africa House auraient une alternative où aller. Avec le centre de rétention de Coquelles rempli de gens, il semble improbable que beaucoup de gens utiliseraient le BCMO comme abri alternative car il est sous une surveillance policière intense.

Quiconque peut venir apporter son aide, est le bienvenu.

Mise à jour:

Un autre épisode dans le projet aventureux de demander aux associations humanitaires de soutenir les migrants avec un peu d’infrastructure de base (offrir une salle chauffée pour passer la journée très froid etc.)

Cette fois, après avoir demandé à Salam sans succès notable, nous avons demandé à la Belle Etoile s’ils pouvaient recharger les téléphones portables pendant la distribution. Ils ne peuvent pas. La raison principale étant que la mairie ne le permet pas. Après quelques questions sur la logique qui sous-tend ceci, une autre raison a émergé qui semblait les en soulager. Ils n’étaient très heureux de dire qu’ils se contentaient de l’exercice arbitraire (des personnes mal intentionnées pourraient même l’appeler sadique, bien sûr ce n’est pas notre cas) du pouvoir dont la mairie fait ici preuve une fois de plus.

L’autre raison était que quand la Belle Etoile rechargeait les téléphones, certains étaient volés. Donc, puisque les migrants ont énormément besoin de leur téléphone pour rester en contact avec des amis et de la famille et ne peuvent pas se permettre de les perdre, la Belle Etoile ne peut pas risquer de laisser les gens les recharger. Nous n’avions pas le coeur de leur faire remarquer l’erreur complète de logique derrière cette décision.

Dimanche 5 Février

Aujourd’hui nous avons découvert deux banderoles. Une sur le chemin de Africa House, qui dit: “Bienvenue à l’Europe Forteresse” (Bienvenue à l’Europe Forteresse), l’autre est près de la gare et dit: “Bienvenue à tous. Bienvenue. No Borders.”

Banderole lachée près de la gare

Nous sommes heureux et nous espérons que ceci obtiendra l’attention qu’elle mérite dans la société calaisienne.

Un aspect plus sombre de Calais: Deux militants se sont rendus au Centre de Rétention de Coquelles.

Même en étant habitués au racisme et à la brutalité journalière, c’était incroyablement dégueulasse. Voici leur compte-rendu:

Le centre de rétention est sur peuplé. Les gens dorment dans les couloirs car il n’y a plus de place dans les chambres. Il n’y a qu’une douche par zone de prison.

Les gens meurent de faim car ils n’ont pas assez de nourriture. Pour le petit déjeuner de 8h, il y a deux tranches de pain et un café. Entre midi et 1h, pour le déjeuner, les gens ont un petit repas qui consiste habituellement en de la purée de pommes de terre. Le dîner de 18h consiste en un repas au micro-ondes, qui contient souvent du porc ce qui pose évidemment un gros problème à beaucoup de musulmans et signifie qu’ils ne peuvent même pas manger le peu qu’on leur donne.

L’ennui est terrible. Il n’y a aucune occasion de faire quoi que ce soit, et il n’y a qu’une seule chambre avec une télé — et le seul programme y est en français.

Le docteur est délibérément difficile d’accès et refuse de parler anglais.

Les vêtements sont lavés une fois par semaine.

La semaine dernière un homme devait être déporté à 5h du matin et un garde a réveillé tout le monde avec lui pour qu’ils aient un petit déjeuner ensemble — parce que le garde a pensé que ce serait amusant.

Quand un militant CMS s’y est rendu il y avait une fête qui s’y passait en même temps. Les policiers buvaient beaucoup de champagne — en service, dans les locaux, en pleine vue de la salle des visiteurs.

Mercredi 1er Février

La police s’est rendue à l’abri du plan grand froid qu’on appelle le BCMO pendant la nuit pour vérifier les choses, et faire en sorte que les gens n’y étaient pas trop confortables. Quand les gens ont été expulsés le matin les policiers étaient là à attendre, et pour compter le nombre de personnes qui sortaient.

Palestine House a reçu une une autre visite de la police ce matin.

Les militants CMS ont parlé au Secours Catholique aujourd’hui, et ils ont demandé d’ouvrir une partie de leur grand hall, pour le moment utilisé pour entreposer des affaires, pour les migrants qui veulent échapper au gel. Ils ont dit que ce n’était pas possible,

“Parce que vous savez comment sont les migrants. S’ils viennent ici et voient toutes les affaires, ils vont commencer à prendre les choses et déchirer les boîtes et quand on leur demandera de partir, ils n’écouteront pas. Ils commenceront à se battre et nous n’arriverons jamais à les faire partir. Bien sûr, ils ne sont pas tous comme ça, mais vous savez…”

Ce sont les mêmes personnes qui ont organisé une fête il y a deux jours en “l’honneur des migrants.” On pourrait presque commencer à questionner leur agenda politique. Est-ce que cette fête lors de la journée internationale des migrants n’était qu’un coup publicitaire? Une fausse promesse? Une charade, pour qu’ils se sentent mieux?

On a aussi demandé à l’association s’il serait possible de laisser les gens utiliser leur accès privilégié à l’électricité pour recharger leurs téléphones portables ou utiliser internet. Aucune de ces choses n’a été possible. Ils ont expliqué qu’ils n’ont pas accès à l’électricité dans leur endroit, mais qu’ils l’empruntent au voisin. Le fait que le voisin auquel ils l’empruntent est un prêtre de l’église locale n’a pas été mentionné.

Mardi 31 Janvier

Les gens qui vivent à Palestine House ont reçu la visite de la police fasciste ce soir. C’est la première fois que la police est revenue depuis leur descente violence du 11 Janvier, qui a eu pour conséquence deux hospitalisations pour des policiers et l’emprisonnement de quatre migrants, lors d’une parodie de justice, pour violences contre la police.

Dans la matinée, la PAF est venue à Africa House avec deux fourgons et une voiture. Ils sont entrés dans l’un des bâtiments à côté de Africa House mais n’ont arrêté personne et n’ont pas vérifié les papiers.

Lundi 30 Janvier

L’abri du plan grand froid appelé BCMO a enfin été ouvert aujourd’hui. Les CRS étaient à l’intérieur avant l’ouverture, à parler aux organisateurs. SALAM ne l’organisent plus. A la place, c’est “Le Conseil des Migrants” qui sont responsables de l’ouvrir. Ils ont aussi engagé une compagnie afin de surveiller les gens la nuit.

Les gens ont été jetés le matin à 7h alors que le soleil ne s’était pas encore levé et que le froid de la nuit était à son apogée.

Dimanche 29 Janvier

Le Jour International des Migrations est passé, avec la même fête tenue en l’honneur des migrants par l’église catholique ici à Calais. Elle consistait en la distribution de chocolats et de snacks gratuits, de la danse — accomplie par les mêmes écoliers que l’an dernier — et des conversations construites. Alors que l’évènement fournissait un peu de soulagement du froid mordant de Calais, il révélait aussi les motivations moins bénignes de l’association. Après avoir demandé les prénoms, noms, dates de naissance, conditions de vie et “les plus profonds souhaits,” et après avoir pris des photos sans demander la permission (tout ce qui manquait c’était un scanner d’empreintes digitales), la collection bienveillante de bien-faiteurs de jour et de missionnaires catholiques ont dit qu’ils feraient de leur mieux pour aider les migrants. En priant pour eux.

Des réponses sarcastiques comme: “Je vis dans un squat gelé sans fenêtres, vous allez me construire une maison?” et “vous allez m’aider à me rendre en Angleterre?” ont clairement indiqué que certains migrants n’avaient pas beaucoup de foi dans la capacité de l’église catholique (ou de sa volonté) de les aider. Bien sûr, une fête en leur honneur c’est sympa, mais pourquoi ne pas faire preuve de véritable solidarité?

Samedi 28 Janvier

Les CRS se trouvaient devant la distribution ce matin, et vérifiaient les papiers des gens. Les vérifications d’identité sur la base de sélections raciales, bien qu’elles soient constantes à Calais, n’ont habituellement pas lieu pendant les distributions. Il y a un accord écrit entre les assoc et l’état pour ne pas harceler les gens (hormis à distance ou derrière une grille) pendant les distributions du midi et du soir (+/- 20 minutes), mais l’accord du petit déjeuner est seulement oral. Et il semble avoir été annulé.

Aujourd’hui encore, SALAM a essayé de faire porter la responsabilité des graffitis toujours présents sur les militants No Borders. Ils ont attaqué CMS parce qu’elle n’est pas une organisation hiérarchique, demandant avec colère: “A quoi sert d’avoir un groupe s’il est totalement anarchique?”

Ceux qui ont posé cette question rhétorique y ont apporté la réponse, quand ils ont expliqué qu’on ne pouvait pas faire grand chose contre la fin de l’accord entre la municipalité, les organisations de distribution de nourriture et la police: “Je ne peux rien faire. Ce serait à mon patron de le faire.” Hmm.

Jeudi 26 Janvier

Une mise à jour rapidement: il y a eu un contrôle d’identité à la distribution mais heureusement personne n’a été arrêté.

Mercredi 25 Janvier

A 6h du matin, la jungle Iranienne a encore été évacuée. Sept fourgons remplis de CRS sont entrés et ont volé les tentes des gens. 10 personnes ont été arrêtées, et quelques uns sont arrivées plus tard à la distribution de 1h avec leur sac de couchage sous le coude, mais nous ne savons pas si les autres sont toujours détenus.

Entre 7h15 et 7h30, un fourgon de CRS unité 15, rejoint plus tard par un second, est entré dans les bâtiments universitaires, pour prendre des photos de l’intérieur des bâtiments. Quand on leur a demandé, ils ont refusé de donner le numéro de leur unité.

Si ceci n’était pas la réalité ça aurait été drôle parce qu’ils avaient l’air assez perdus, ils ont discuté quelque temps de quoi faire et ont vérifié plusieurs fois avec leurs patrons. Ils sont rentrés et sont sortis de leurs fourgons, ont sorti leurs matraques, les ont remises et ont remis et retiré leurs gants.

Plus tard, la police est venue à la distribution pour arrêter les gens sur le chemin du petit déjeuner, mais n’a pas réussi à arrêter qui que ce soit.

Dans l’après-midi, un officier bien connu de la PAF est allé à Africa House avec les gens qui avaient amené la notice d’expulsion à l’ancienne Africa House. Un des travailleurs, mettant des grilles autour du squat, a dit qu’il serait démoli dans un mois. Nous avons entendu plusieurs rumeurs, mais tout ce que nous savons c’est que cet harcèlement écoeurant qui consiste à détruire les domiciles des gens va continuer à avoir lieu, encore et encore et encore.

Mardi 24 Janvier 2012: Du fil barbelé autour de la distribution disparaît mystérieusement

Ce matin à la distribution, qui a l’air d’une prison, nous avons tous découvert une chose étrange. Le fil barbelé qui entourait la zone était parti.

Un message de défiance avait aussi été écrit sur les murs des deux bâtiments de distribution, qui disait: “Détruisez les grilles, détruisez les murs, détruisez les frontières, détruisez le barbelé.”

Ce n’est pas la première fois que c’est arrivé. La dernière fois que le barbelé a été retiré, c’était il y a environ un an. On nous a informé que ça coûtait 8000 euros de le remplacer — triste que l’argent nécessaire à maintenir l’atmosphère carcérale semble si facile à trouver. Il a été pris du budget de SALAM pour ouvrir le BCMO (l’abri du plan grand froid).

Nous aimerions rappeler les circonstances des cuisines autonomes en été — quand environ 400€ devaient durer tout l’été pour nourrir environ 200 personnes, sous le harcèlement constant de la police, quand les organisations étaient parties en vacances.

SALAM, une des associations qui distribue les repas, a accusé les militants no border la dernière fois et ils recommencent cette fois encore. L’énergie dépensée à trouver un coupable semble plus importante que faire face à la graine de vérité dans les messages.

Si les patrons de cette organisation ne voulaient pas un lieu de distribution qui a l’air d’une prison, ils pourraient se battre pour ça. Mais pour autant que l’on sache, ce n’est pas le cas.

C’est important de distribuer de la nourriture — se nourrir est la base de la survie. Le travail incroyable réalisé par les volontaires pour l’assurer est très apprécié par les gens qui y mangent. Pourtant ce barbelé a transformé la prestation d’un besoin de base en une expérience humiliante.

Vendredi 20 Janvier 2012

Ce matin autour de 9h, un groupe de vingt policiers et officiers de la PAF ont fait une descente sur les bâtiments universitaires qui font la présente Africa House. Les fourgons de police ont roulé droit dans la zone, dans le but de faire des arrestations hors de vue des passants (et pour ainsi pouvoir être plus brutaux).

Les militants en veille purent sonner l’alarme, et beaucoup de ceux sans papiers ont pu s’enfuir; cela mit en colère les policiers qui ont essayé de détruire les caméras qui étaient utilisées pour filmer la descente. Les caméras ont été placées hors de portée de la police par deux militants qui ont monté sur les toîts pour continuer à filmer.

Près de sept arrestations ont été réalisées; les gens ont été emmenés au commissariat de Coquelles. La plupart des gens ont été relachés avant le déjeuner. Les militants ont été relachés autour de 19h et ont reçu des injonctions de comparaître pour avoir réfusé de donner leurs empreintes et des papiers d’identité.

En dépit du froid, de la pluie, et du vent, les policiers continuent leur projet brutal de forcer les migrants à sortir de leur abri pour se retrouver dans les rues.

Vendredi 19 Janvier 2012

L’hiver est arrivé à Calais. Avec les températures nocturnes bien en-dessous de zéro, la saison est en train de montrer son vrai visage. Tout comme l’état, utilisant les premiers signes de gel pour une occasion de continuer la répression, aujourd’hui avec des résultats encore plus graves.

Bien que la présence policière ait été minime à Africa House, les CRS se sont occupés à cibler d’autres squats et jungles. Mardi matin, la jungle afghane a été détruite par la police. Les vêtements, les sacs, les tentes et les couvertures ont été soit détruites soit volées par la police. Mercredi matin, la même chose est arrivée à la jungle iranienne. 12 personnes ont été arrêtées et la police a “confisqué” tout ce qu’elle pouvait trouver. Ces migrants ont passé trois nuits à dormir dehors sans couvertures dans des températures de -3° et -4° et semblaient avoir froid et être mouillés. NOus leur avons donné des couvertures et des tentes mais nous les avons toutes distribuées à présent — nous avons urgemment besoin de dons. Apparemment, aucune des organisations caritatives n’en avait à donner. Même le HCR.

En début de semaine dernière, la police a attaqué les migrants qui vivent à la Palestine House et a essayé de faire des arrestations. Le groupe originel d’officiers a été repoussé par un barrage de pierres, et deux officiers ont été blessés; cependant un groupe plus important de policiers est revenu, en tenue anti-émeute, et 22 personnes ont été arrêtées. Depuis les arrestations, quatre migrants sont en “maison d’arrêt” en attendant leur procès. Les militants CMS essaient de contacter les détenus mais jusque-là sans succès. Ni le tribunal, ni la police ou la prison ne veulent leur donner la moindre information que ce soit.

Les choses ont été relativement calmes en terme d’activité policière autour de Africa House ces dernières semaines. Il n’y a eu que la grande descente matinale là-bas depuis le nouvel an, bien que les militants CMS soient toujours en veille là-bas chaque matin. Lundi après-midi cependant, un petit groupe de CRS (accompagnés comme d’habitude d’officiers de la PAF) est venu à Africa House, pour harceler les migrants lybiens, et rechercher des soudanais. Les militants furent rapidement sur la scène; mais on aurait dit que la police ne souhaitait que jeter un oeil aux environs, et mesurer les diverses entrées et sorties. Aucune arrestation.

Ce matin, un homme inconnu a parlé à deux militants pendant la veille matinale. L’homme leur a dit que les bâtiments étaient dangereux et que les gens ne devraient pas y rester, et que l’accès aux bâtiments allait être fermer. Il a ensuite également dit, “ces bâtiments vont être démolis dans deux semaines. Vous pouvez choisir de rester ici jusque-là, mais dans deux semaines ce sera terminé.”

Sans savoir qui est cet homme réellement, il est difficile de savoir comment prendre cette information. Cependant, cela semble correspondre avec la vitesse de la démolition et de la construction qui a lieu autour des bâtiments universitaires. Si Africa House est expulsée, près de 40 migrants seront à nouveau à la rue.

Dimanche 8 Janvier 2012

Il y a deux jours, il y a eu une descente policière au squat universitaire tôt le matin. Tandis que quelques uns des migrants ont réussi à partir, ceux qui dormaient encore ont été rassemblés par la police et contrôlaient. Environ 8 ont été arrêtés et relâchés à peu près une heure plus tard.

Les militants No Border qui étaient présents ont eux aussi été rassemblés et maintenus complètement séparés des migrants. Cinq militants ont refusé de montrer leur pièce d’identité en solidarité avec les migrants et ont aussi été arrêtés et emmenés à Coquelles où ils ont été détenus pendant 24 heures, refusant continuellement de donner leur identité.

C’était une expérience intéressante pour les militants, en raison des mensonges, des menaces et des commentaires étranges qu’on leur a fait pendant qu’ils étaient là-bas. En particulier, on leur a dit qu’ils iraient en prison pendant trois mois, avec les « criminels et les meurtriers » — ce qui les ferait hurler d’horreur qu’on les laisse sortir.

Plus plaisant, depuis que la cuisine de Cambridge est partie de Calais, il y a eu beaucoup d’enthousiasme pour la cuisine collective à Africa House, au lieu de dépendre des assos pour chaque repas. A une réunion, les migrants ont décidé de cuisiner ensemble deux fois par semaine, en utilisant les ingrédients restant de la cuisine de Cambridge et les légumes qu’on peut récupérer quand les marchés s’achèvent.

L’atmosphère au premier repas que nous avons cuisiné ensemble était vraiment positive, avec de la musique et de la danse tout autour du repas, et les initiatives pour le repas venaient de beaucoup de gens et de communautés différentes.

Il y a aussi eu quelques efforts de nettoyage à Africa House, auxquels pas mal de gens ont fini par se joindre, bien que les opinions exprimées dessus étaient fréquemment que « ça ne sert à rien de nettoyer, puisque la police pourrait expulser tout le monde à n’importe quel moment. » Comme on nettoie généralement en préparation des jours ou même des heures qui suivent, peut-être que c’est une perspective intéressante sur les gens qui sont bloqués à Calais. Calais n’est pas considéré un endroit pour vivre ou construire des choses — c’est juste un endroit pour attendre la vie autre part.

C’est quelque chose dont nous avons discuté ces derniers jours, le besoin d’être constructifs, pour l’activité et l’opportunité de créer, ou juste de faire des choses. Et ce que l’absence de stimulation fait aux gens. En pensant à ça, nous avons créé une petite « bibliothèque » — c’est-à-dire, une étagère avec des livres — dont les gens peuvent emprunter, qui a été utilisée un peu au moins. Malheureusement, l’auto-perception des gens qui restent sur Calais en tant que migrants semble dans de nombreux cas freiner leurs visites de la médiathèque.

Ce n’est pas tout — des échanges linguistiques d’anglais, de français, d’arabe, de suédois, de la cuisine ensemble, de la construction de salles, de la réparation de vélo et bien sûr, la poursuite continuelle d’un rêve. La vie en Europe, quoi que ça puisse être…

Dimanche 1er Janvier 2012: La Nouvelle Année à Calais

Un autre communiqué du Collectif Cuisine de Cambridge qui travaille en association avec CMS de Calais:

Bonne et heureuse nouvelle année de Calais. Les cuisiniers de Cambridge ont passé quelques jours de plus à Calais, et ont cuisiné comme des fous! Nous avons fait de la salade de patate, du ragoût de pois chiche d’Afrique du Nord, des pâtisseries avec pommes de terre et olives, des salades de carrotes, du curry avec aubergine et noix de coco, etc. Les membres du collectif de cuisine ont aussi appris des bouts de langues différentes, ont fraternisé avec des gens de toute la planète, et ont enseigné aux gens comment utiliser des caméras manuelles, et récolter des légumes rejetés du marché de samedi.

La veille du Nouvel An, les militants se sont préparés à une fête qui devait avoir lieu à Africa House, où les migrants qui y vivaient ont invité toutes les autres communautés migrantes à venir à la “hafla” (une fête). Nous avons récolté des décorations, construit des bancs et des tables à partir de pallettes, de bois et de quelques briques, bricolé un générateur pour l’électricité, et bien sûr on a fait énormément de cuisine. Il y avait des inquiétudes que la police pourrait descendre pendant la fête — quelques nuits plus tôt des policiers s’étaient pointés à Africa House autour de 3h du matin, avaient réveillé les gens qui dormaient là et les avaient intimidés. Plutôt que d’arrêter qui que ce soit, ils ont dit “on se revoit le 31,” insinuant qu’il y aurait une présence policière pendant la fête.

Des évènements comme ceux-là sont une réalité constante pour les migrants qui vivent à Calais — Africa House est attaquée plusieurs fois chaque semaine, la police fonce dans le squat (un ensemble de bâtiments universitaires à l’abandon) dans les premières heures de la matinée, ils réveillent tout le monde et font des arrestations. Pendant les descentes il arrive souvent que les téléphones et les caméras soient saisis ou détruits s’ils sont utilisés pour enregistrer la brutalité policière, et les fenêtres, les chaises et les tables sont aussi intentionnellement détruites par la police. Si des migrants sont arrêtés — ce qui est un fait habituel pour beaucoup — ils sont placés en prison pendant plusieurs heures, et ils doivent ensuite repartir à pied en ville. L’emprisonnement journalier, la brutalité et l’intimidation policières peuvent broyer les gens — souvent les migrants décriront certains individus en disant qu’ils “sont restés à Calais trop longtemps — c’est-à-dire qu’ils peuvent avoir perdu l’espoir, et devenir imprévisibles et agressifs.

Heureusement, la fête du nouvel an s’est passée sans que la police s’inscrute. Au contraire, Africa House était festive — illuminée par des bougies et des guirlandes électriques, vibrante de musique qui sortait d’un système sonore alimenté par une batterie de voiture, et remplie de migrant(e)s et de militant(e)s du monde entier. Plusieurs personnes ont chacun leur tour branché leurs téléphones et lecteurs MP3 sur le système son, et la musique était donc un mélange mondial incroyable — égyptienne, afghane, pop des années 80, hip-hop et bien d’autres choses. Quand les chansons afghanes étaient en train de passer, un groupe d’hommes afghans ont mené une danse où les gens dansent en cercle, tournent sur eux-mêmes, frappent des mains et sautent. Au départ seuls les afghans dansaient dans le cercle, mais bientôt ils furent rejoints par des gars de Africa House, et par des militants No Border.

Alors que minuit approchait, nous sommes sortis pour voir l’apogée de la soirée — nos propres mini feux d’artifice. Alors que les feux s’élancaient à travers le champ derrière Africa House, nous avons fait le décompte jusqu’au Nouvel An et les gens se sont souhaités bonne année dans au moins une douzaine de langues différentes. Quelle manière incroyable de finir une année et d’en commencer une autre!

Samedi 31 Décembre 2011

Le Réseau Action Cambridge a passé du temps à Calais ce mois-ci avec une cuisine mobile. Ceci est un compte-rendu de leurs expériences.

Il y a un centre de distribution de nourriture où beaucoup de migrants obtiennent normalement de la nourriture. Ils font le déjeuner et le dîner la plupart du temps. Entouré par des grilles de métal qui donnent l’impression d’être enfermé dans le centre de distribution qu’on pourrait méprendre pour une prison, les migrants doivent s’aligner pour recevoir la nourriture et il n’y a pas de tables ou de chaises. Deux associations se relaient pour fournir les repas. Cependant, ils ne servent pas tous les jours, et il n’atteignent pas toutes les communautés migrantes de Calais.

Hier soir nous avons servi notre premier repas en tant que collectif cuisine de Cambridge à Calais. On nous a emmené à un morceau de forêt à 45 minutes en voiture hors de Calais où vivent environ trente migrants — la plupart d’Afghanistan. Si loin de Calais, peu d’associations qui habituellement servent de la nourriture aux migrants les atteignent. Le besoin de secret augmente aussi leur isolation, parce qu’ils hésitent à révéler l’emplacement de leur campement à des personnes extérieures.

Alors que nous nous sommes arrêtés sur une route boueuse entre un champ et les bois, nous fumes accueillis par les migrants qui vivaient dans la “jungle.” Ils nous ont montré comment entrer dans les bois dont ils avaient fait leur maison — des baches étirées par-dessus des structures faites de branches créaient des espaces secs pour manger, parler, une mosquée, et plusieurs endroits pour dormir. Malgré la boue épaisse à terre, tout était bien rangé et accueillant.

Nous avions passé l’après-midi à cuisiner un curry aux champignons, au chou-fleur et aux pois chiches, avec du riz et un daal aux lentilles rouges (que les migrants afghans avec lesquels nous avons mangé ont décrit comme exactement pareils que les lentilles pakistanaises — nous avons pris cela comme un compliment). La nourriture a été servie dans la mosquée de fortune, et nous avons mangé ensemble autour du feu. La communauté — presque tous des jeunes hommes — était extrêmement hospitalière. On nous promit qu’après le repas il y aurait du chant et de la danse, et après quelques minutes où ils se sont tancés pour voir qui commencerait à chanter, ils se sont jetés dans une série de chansons accompagnées de claquements de main et de tam-tam sur les dessous de bouteilles d’eau. Certaines des chansons étaient des chansons pachtounes traditionnelles, et d’autres étaient des chansons sur la traversée vers l’Angleterre. Alors que la soirée s’écoulait, la pluie tombait plus fort et il y eut du vent, mais l’atmosphère est restée vibrante et chaude.

Assis autour du feu, un homme d’Afghanistan nous a parlé de son voyage. Il nous a dit qu’à cause de la violence et de la situation économique catastrophique chez lui, sa famille l’avait envoyé en Europe dans l’espoir qu’il trouverait une vie meilleure. Il prit ses environs à témoin, sourit tristement, et dit “mais regardez comme ma vie est merdique maintenant.” Il avait été en Italie mais il est parti parce qu’il n’arrivait pas à trouver de travail là-bas et il voulait voyager en Angleterre où il avait entendu qu’il y avait du travail.

Un autre homme, d’Iran, nous raconta qu’il était parti parce qu’il avait été brûlé, intimidé et mis en prison par l’état parce qu’il refusait d’entrer à l’armée, parce que rejoindre l’armée voudrait dire combattre sa propre communauté. Nous avons entendu beaucoup d’histoires similaires auparavant, mais nous trouvions si bouleversant de rencontrer ces gens qui n’étaient venus pour être ici qu’à cause de leur lieu de naissance. Il nous était clair que les systèmes d’asile et le soi-disant engagement du RU aux droits de l’homme ne s’appliquaient pas aux gens qui en ont le plus besoin. On dirait que la plupart des gens que nous avons rencontré viennent d’endroits du monde où l’implication militaire, politique et économique du RU a eu un effet dévastateur sur les vies des gens — pourtant le RU fait tout en son pouvoir pour empêcher les gens de travers la Manche. A cause du droit britannique, traverser illégalement la Manche est le seul moyen de faire une demande d’asile pour la vaste majorité des demandeurs d’asile.

Beaucoup de ceux à qui nous avons parlé avait déjà été au RU auparavant, ils savaient à quel point il leur serait difficile d’y être, et pourtant essayer de faire la traversée était toujours leur meilleur option.

Chaque jour, nous découvrons une autre centaine de leçons que nous devons apprendre, et d’histoires que nous voulons entendre. Etre là, en solidarité pratique avec les communautés migrantes qui luttent contre la violence d’état, le racisme et l’oppression économique, est une expérience incroyablement exaltante.

MORT d’ISMAEL

Calais a tué une personne, un jeune homme Ethiopien, qui a passé du temps à Calais et est connu de beaucoup de gens ici. Il fut découvert au bas d’un pont dans le centre de Calais dans les premières heures du jeudi 22 décembre.

Recueillement pour Ismaël

La raison de la mort d’Ismaël n’est pas claire, ni ce qui s’est passé ou pourquoi. La police a essayé de classer l’affaire en disant que c’était un suicide, considérant sa mort insignifiante. Il n’y a pas eu d’autopsie et des enquêtes supplémentaires ont été refusées. Elle a refusé à ses amis la permission d’identifier le corps, ils ont essayé deux fois au commissariat de police parce que c’est très important pour eux, mais on les a accueilli avec des menaces d’appeler la police aux frontières s’ils ne partaient pas. Une seule personne de Calais a eu la permission de l’identifier.

Clairement la police ne trouve pas qu’il est suffisamment important d’enquêter sur une mort, mais préfèrerait passer son temps à continuer d’harceler les étrangers, ceux avec et ceux sans papiers. Le même jour qu’on a appris que cet homme était mort la police continuait de descendre sur les domicile de ces gens, comme si tout était normal. A quoi sert le travail de la police? A empêcher la mort, ou à la provoquer? Question rhétorique bien sûr.

Cet état fasciste de Calais avec ses parcs immaculés donne plus d’eau et de soin à ses fleurs qu’à ses gens.

Ce n’est pas la première fois qu’une personne a été tuée par le système des frontières, et tant qu’il subsiste, ce ne sera pas le dernier.

Une veillée a été tenue avec beaucoup de gens au lieu de sa mort dimanche soir.

Dimanche 25 décembre

Arrêtez de cacher la clef!“C’est quoi avoir froid? A partir de -5 degrés? Arrêtez de cacher la clef! Tous les jours il fait froid!”

C’est l’hiver à Calais et il fait froid. Beaucoup de gens dorment dans des maisons endommagées sans chauffage ou dans des abris de fortune. Mais il y a un endroit qu’on appelle l’abri anti froid. C’est un bâtiment dirigé par les associations humanitaires et contrôlé par des représentants gouvernementaux. Ils disent que cette maison abritera et protègera les gens du froid, mais presque toute l’année elle reste vide. L’abri ne s’ouvre que quand il fait plus froid que -5 degré la nuit, donc aujourd’hui il est fermé alors qu’il gèle dehors. Même quand l’abri est ouvert il peut être refermé rapidement et les gens qui y dorment n’ont pas le droit d’utiliser les toilettes à l’intérieur.

Une banderole a été lachée hier soir sur l’abri plan grand froid.

Mardi 20 décembre

Autour de 7h30 du matin un fourgon de CRS et une voiture de police se sont rendues au squat universitaire. Ceux-ci furent suivis de deux fourgons de ramassage. Ils ont couru dans la propriété, quatre policiers ont retiré par la force le sifflet du cou d’un militant et l’ont mis violemment à terre. Ils ont attrapé une caméra d’un autre militant qui filmait, et immédiatement, délibérément, ils ont détruit l’écran latéral.

Quatre No Border ont ensuite été entourés par 10 officiers et emmenés à l’un des bâtiments pour qu’ils ne puissent pas voir ce qui se passait pendant que la police assemblait et contrôlait les gens sans papiers qui n’avaient pas encore fui ou qui dormaient dans les autres bâtiments. Ils ont arrêté 6 personnes et 3 No Borders. Tout le long du procédé, la police essayait désespérément de séparer les No Borders des autres gens là-bas. La plupart des gens ont été relâchés dans l’après-midi et deux No Borders ont été relachés dans la soirée. Pendant leur détention les policiers ont systématiquement essayé d’intimider et d’humilier les gens. Ils ont fait des bruits en agitant des jouets, ils ont fait des commentaires religieux incompréhensibles, ils ont ri et blagué comme si tout ça était un jeu.

Un militant a été retenu 24 heures, inculpé et emmené directement au tribunal le lendemain matin à Boulogne-sur-Mer sans avoir contacté un avocat et auquel on a refusé contact à quiconque à l’extérieur. Un policier a avancé que le militant l’avait attaqué en lui causant une entorse à son doigt, ce qui n’est jamais arrivé, et trois officiers ont inventé la même histoire en tant que témoins. La police a détruit les films sur caméra pour qu’on ne puisse pas aussi l’utiliser en tant que preuve. Le militant a été condamné et interdit du Nord-Pas-de-Calais pendant un mois et a reçu une peine de un mois de prison avec sursis. Cette personne a aussi une audition en février pour déterminer l’amende qu’il doit payer en compensation pour l’officier de police.

Malgré le fait que les No Borders ont été acquitté d’une série de fausses accusations plus tôt dans l’année, qui étaient aussi clairement destinées à intimider, dissuader et emprisonner les militants qui travaillent ici, la police continuent non seulement à agir en impunité mais accélèrent aussi le processus judiciaire, qui a eu pour résultat une condamnation d’une agression fictive contre la police. La compagnie 45 de Lyon est à Calais en ce moment. Et bien sûr, toujours les mêmes de la PAF.

Dimanche 18 Décembre

La police a attaqué les bâtiments universitaires autour de 21h. Tout ceux qui y étaient se sont enfuis, personne n’a été arrêté. Ce weekend a été extrêmement orageux et froid ici.

Visites à Ostende

CMS s’est rendu deux fois à Ostende, où nous avons discuté avec les migrants et les militants locaux — il y a un nouveau groupe No Borders là-bas.

Nous avons aussi fait deux livraisons de vêtements et de sacs de couchage, avec les militants locaux. La semaine prochaine, il y aura plus de livraisons, et nous repartons demain.

On nous a parlé de policiers qui pourchassaient les gens avec des chiens, de gens mordus, de gens laissés dans des cellules pendant douze heures sans eau, parfois sans vêtements. On nous a rapporté qu’ils font des fouilles au corps, et laissent ensuite les gens dans leurs sous-vêtements dans des cellules froides…et ces cellules n’ont que 3 murs et une porte.

Il n’y a que des hommes et des jeunes de 17/18 ans, les conditions apparemment jugées trop dures pour les femmes et les enfants.

Il y a un centre de jour, CAW, ouvert au migrants 4 matins par semaine, ils obtiennent de la nourriture, des conseils, des douches, et quelques soins médicaux. Il y a jusque 60 migrants par jour au centre, mais beaucoup d’autres ne viennent pas parce qu’ils veulent échapper à la surveillance policière qui est très envahissante et étendue dans les zones au-delà du centre.

La zone du port a été fortifiée par du fil barbelé et de la haute sécurité. Traverser est devenu de plus en plus difficile.

La journée, les migrants se cachent ou marchent dehors seuls ou avec un ami, et essaient de ne pas être remarqués. Le parc où ils traînaient est régulièrement visité par la police et très peu de gens vont là-bas. La plupart des gens dorment dans nombre de bâtiments abandonnés dans la zone du port et dans les zones industrielles.

Nous nous sommes rendus à plusieurs squats, où dorment jusque 100 personnes sans papiers de divers pays arabes. Quand les policiers les trouvent, ils détruisent leurs affaires personnelles et ont même la finesse de pisser sur leurs couvertures.

Mercredi 14 Décembre

Aujourd’hui une unité de la PAF et des CRS sont venus à la zone du squat universitaire autour de 8h30. Ils sont allés à la maison qu’ils ont tenté de démolir hier, mais n’y sont pas parvenus parce que des gens s’y trouvaient. Il y avait environ quinze flics dans les environs, regardant le bâtiment sans entrer. Après un moment ils semblèrent décider que la situation était assez sûre et la maison qui avait servi de domicile aux gens a été complètement détruite.

Mardi 13 Décembre

Tôt ce matin, des ouvriers de démolition travaillaient sur le terrain d’un des squats de l’ancienne Africa House. Autour de 8h30 du matin, un bulldozer s’est rendu dans la zone de la Africa House présente sans remarquer les gens qui y vivaient ou sans donner la moindre indication de ce qu’ils avaient l’intention de faire.

Ils ont commencé à démolir un bâtiment où les gens dormaient et ne se sont arrêtés que parce que des gens sont intervenus pour leur dire que des gens dormaient là-dedans.

Personne n’est mort, les couvertures ont été ramassées.

Vendredi 9 Décembre

Dans la nuit de jeudi à vendredi, Palestine House a été attaquée à 1h du matin. Comme la plupart des gens qui y vivent ont des papiers, personne n’a été arrêté. Le matin, les CRS et la PAF ont fait une descente sur Africa House. Tout le monde s’est fait rassemblé dans une salle pour être contrôlé et fouillé. Environ 10 personnes ont été arrêtées, avec et sans papiers.

Cinq personnes ont été relâchées de Coquelles dans l’après-midi après avoir été arrêtées dans la rue deux fois la même journée, avec dix heures d’écart entre les deux.

Dimanche 4 – Mercredi 7 Décembre

Dimanche matin, les migrants Iraniens ont rapporté que leur campement avait été inondé par la rivière. Toutes les tentes, les sacs de couchage et les couvertures étaient trempées et endommagées. Beaucoup ont changé d’endroit après deux nuits mouillées et sans sommeil. Nos dernières tentes ont été distribuées.

La police a été très active aux bâtiments de l’université. Mardi et mercredi matin, ils sont venus autour de 7h20. Mardi, les migrants ont rapporté 3 arrestations. Mercredi, la PAF est venue autour de 7h15 et a arrêté 4-5 personnes, et ensuite ce sont les CRS qui ont fait une longue visite, trente minutes plus tard, pour vérifier à nouveau les papiers de tout le monde.

Avec la combinaison des visites policières continuelles et une visite de l’équipe de démolition qui est venue calculer les coûts de l’opération, nous sommes à présent en alerte pour les bâtiments universitaires. Les températures sont en train de baisser fortement ces derniers jours, et cette opération pourrait mettre beaucoup de gens à nouveau à la rue.

Les migrants de Palestine House ont aussi subi plus de harcèlement policier, ce lundi les migrants ont rapporté deux visites: à 9h et à 15h30, avec deux arrestations de sans papiers.

Hazebrouck et Dunkerque

Les militants ont rendu visite aux migrants des jungles de Hazebrouck et Norrent-Fontes ce weekend, et les deux jungles près de Dunkerque ce mardi. A Hazebrouck et Norrent-Fontes la situation est stable, il y a beaucoup de femmes d’Erythrée/Ethiopie et la police n’y va qu’une fois par semaine pour compter les gens, bien qu’à Hazebrouck on nous rapporte qu’il y a un lourd harcèlement de la part des habitants locaux. La jungle a par la suite changé d’endroit.

Avec la fermeture du commissariat à Dunkerque (St Paul) nous voyons beaucoup de migrants arrêtés là-bas, qui sont amenés à Coquelles et laissés à Calais sans rien et sans endroit où dormir. Les descentes et les arrestations dans les deux jungles restantes près de Dunkerque — Tétéghem et Grande Synthe — sont très fréquentes, ce mardi 10 personnes ont été arrêtées à Tétéghem tôt le matin.

Il y aurait 20 à 25 personnes dans chaque jungle, qui survivent dans des conditions assez désespérées. Il n’y a que des hommes à Tétéghem, et à Grande Synthe il y a une famille avec un bébé. Tous viennent du Kurdistan, d’Afghanistan, d’Iran, du sud de l’Irak, et du Pakistan. Les Vietnamiens semblent être partis. Selon les associations qui les aident, il pourrait y avoir plus de gens dans les environs, cachés à cause de la peur de la police.

Nous sommes faibles en nombre, venez si vous le pouvez!

Vendredi 2 Décembre

La police est allée 4 fois aux cabines qui appartiennent à l’Université où la plupart des anciens occupants de Africa House dorment, à 10h30, 14h, 19h, 19h30. Ils ont arrêté deux ou trois personnes, la plupart se sont enfuis. Ils arrêtent aussi les personnes avec papier, car beaucoup de demandeurs d’asile ont vu leur demande refusée récemment, ils les emmènent au commissariat pour vérifier leurs papiers.

Palestine House a aussi reçu la visite de la police, mais ils n’ont vérifié que les papiers des gens et personne n’a été arrêté.

Les leçons d’anglais et de français ont repris dans les cabines de l’Université, mais pour combien de temps?

Jeudi 1er Décembre

Les migrants rapportent trois descentes ce matin. Palestine House a été attaquée une première fois à 7h par des officiers de la PAF, qui ont regardé les papiers des gens rapidement, avant de partir. Puis les CRS sont arrivés, et sont restés pendant ce qui semblait être des heures, avant de partir pour finir. Ils ont ensuite attaqué les bâtiments universitaires autour de 10h. La plupart des gens ont réussi à s’enfuir. Ceux qui sont restés avaient des papiers et ne craignaient pas la déportation. Une personne a été arrêtée quand même.

Alors que deux militants amenaient un nouveau poêle qu’ils avaient créé, avec de l’aide de migrants, à la Palestine House, ils ont trouvé 3 fourgons de CRS garés devant l’entrée, plus un fourgon de ramassage. C’était la compagnie 7. Ils ont essayé d’intimider les militants pour ne pas être filmés, sur la base que la propriété depuis laquelle ils filmaient était privée. En réalité, les militants étaient sur le trottoir, la caméra placée devant un trou dans le plaquo d’une des fenêtres, et ça a suffi à bouleverser les officiers. « Je vous ai averti. La prochaine fois que je reviens, je confisque vos caméras, » a dit le CRS alors qu’il marchait pour rejoindre ses camarades, à la recherche de dieu sait quoi. Alors qu’il repartait, nous avons entendu un bruit de chute, et une militante a émis l’espoir que personne n’était blessé de ce que les CRS faisaient hors de vue de qui que ce soit dans la très privée Palestine House où les officiers peuvent se rendre à volonté à toute heure du jour et de la nuit. Les CRS sont repartis peu après. Des conversations ultérieures avec les habitants de Palestine House ont révélé que personne n’avait été arrêté; juste contrôlé.

Mercredi 30 Novembre

Tôt le matin, un petit campement de 6 tentes habité par des gens d’Albanie a été attaqué par 5 fourgons de la PAF, des CRS et de la Police Nationale. Les gens n’arrivaient pas à comprendre ce qui se passait. Tout le monde a été arrêté. Il semble que la police ait utilisé des tactiques intimidantes supplémentaires, et qu’elle ait interrogé les arrêtés comme s’ils faisaient partie d’une filière. La raison de tout ceci était probablement l’emplacement du campement, à l’est après le port et le parking du terminal ferry, près du port hovercraft abandonné. Tout le monde a été relaché.

Il semble que les CRS ont bloqué l’entrée de la distribution de petit déjeuner, contrôlant systématiquement les papiers des gens, et empêchant ainsi les gens sans statut de réfugié ou de demandeur d’asile d’avoir un petit déjeuner comme tout le monde.

Jeudi 24 Novembre

Ce matin, la police a attaqué la jungle iranienne. Toutes les tentes ont été détruites et les gens ont perdu leurs sacs de couchage et leurs couvertures. Personne n’a été arrêté.

Hier soir autour de 9h30, la PAF est entrée dans un nouveau squat où les gens ont construit et amélioré leur lieu de vie. La plupart des gens ne pouvaient pas s’enfuir mais 4 personnes ont été arrêtées. Le lendemain matin, la police est revenue mais aucune arrestation n’a été faite.

Ces derniers jours, la jungle Afghane et Soudanaise a été contrôlée par la police mais pas d’arrestations. La police a fait une descente sur le squat Erythréen mardi et au moins une personne s’est fait arrêter et a dû passer 11 heures en détention pour un contrôle d’identité.

Vendredi 18 Novembre

Après l’expulsion de Africa House et du nouveau squat, beaucoup de gens dorment toujours à la belle étoile, bien que certains aient trouvé un abri dans d’autres squats. La plupart des squats n’ont pas de feu et même dans les jungles les gens ne font pas de feux parce qu’ils disent que la police arrive si elle les voit.

Les policiers viennent toujours pour détruire les campements malgré tout, et bien qu’habituellement les gens se contentent juste de les reconstruire, ils restent de petites structures. Les associations se plaignent que beaucoup de demandeurs dorment dehors, avec rien d’autre que deux couvertures. Il fait déjà froid et humide, et le BCMO, l’abri contre le grand froid, reste fermé parce qu’il n’ouvre que quand la température descend sous la barre des -4°C. C’est aussi la première fois qu’il n’y a pas d’Africa House.

Jeudi 17 Novembre: DEUX MIGRANTS TUES DANS UN ACCIDENT DE LA ROUTE PRES DE DUNKERQUE

Deux Egyptiens sont morts ce mercredi soir-jeudi matin sur l’A16 près de Dunkerque dans une collision entre un poids lourd et une voiture qui était occupée par d’autres migrants. Sept personnes ont été trouvées dans la voiture, y compris cinq égyptiens sans papiers et deux autres personnes, “certainement des passeurs,” selon le procureur de Dunkerque. Selon les premiers éléments de l’enquête, la voiture des migrants aurait fait une embardée au moment où elle dépassait le poids-lourd néerlandais, qui l’aurait ensuite percutée par l’arrière. Les trois migrants qui ont survécu à l’accident, qui a eu lieu autour de 1h du matin, ont été sauvés sur le côté de la route. Ils n’ont pas encore été entendus par les enquêteurs car ils sont en attente d’un interprète. Les deux passeurs présumés, qui se trouvaient sur les sièges avant, se sont enfuis. Les contrôles d’alcoolémie sur le conducteur allemand du poids lourd n’ont rien révélé d’anormal.

Mercredi 16 Novembre

Le nouveau squat ouvert pour les migrants qui ont été expulsés d’Africa House a été expulsé ce mardi — dans l’illégalité cette fois-ci. La police s’est introduite, arrêtant 7 migrants et 2 militants CMS. Un militant a été poursuivi pour occupation. Tous ont été relachés après avoir passé la nuit dans le commissariat et certains ont des hématomes à cause de mauvais traitements lors de leur garde-à-vue.

Un fourgon de l’association La Bell Etoile est venu récupéré les couvertures du squat et tout le monde est à nouveau à la rue.

Mercredi 9 Novembre 2011: Africa House et squat Erythréen expulsé, plus de 100 personnes à nouveau à la rue; la jungle Iranienne à nouveau détruite

Ce mercredi a eu lieu l’expulsion de la dernière Africa House, un complexe industriel juste à côté d’une ancienne Africa House qui avait été expulsée et démolie en 2010.

Ce qui était intéressant cette fois-ci c’est que les autorités ont fait des efforts pour faire les choses comme il faut, peut-être en conséquence de l’enquête publique lancée après que CMS ait présenté un rapport de preuves au Défenseur des Droits plus tôt cette année.

Des notices d’expulsion furent placées à l’avance sur la propriété — non pas que cela fasse la moindre petite différence pour les gens qui vont perdre leur maison; la police a “permis” aux gens de prendre leurs affaires personnelles au lieu de les jeter dans une camionnette avec pour destination la déchetterie; et les demandeurs d’asile reçurent une offre limitée d’hébergement d’urgence ailleurs en France.

La ligne de CMS est claire: peu importe que les formalités administratives soient respectées, personne n’a le droit de nier un abri aux gens, et personne n’a le droit de contrôler la liberté de mouvement — ou ne le peut, d’ailleurs.

Mais après le spectacle de l’expulsion d’Africa House, le squat Erythréen a été expulsé, ainsi que les bâtiments environnants qui étaient aussi utilisés en tant qu’abris.

La jungle Iranienne près du canal a été détruite pour la deuxième fois cette semaine, sans cette fois s’ennuyer à faire semblant de respecter la loi.

Les policiers ont aussi augmenté leur harcèlement dans les jungles de Tétéghem et Grande-Synthe près de Dunkerque avec une présence quasi-constante, et nous anticipons plus d’expulsions et de démolitions là-bas.

Une équipe de sécurité est à présent en train de garder Africa House 24h/24, si jamais quiconque ose y chercher un abri du froid, pendant qu’aux alentours de 100 personnes sont à la rue, la majorité venant du Soudan (principalement du Darfour), mais aussi de l’Erythrée, d’autres pays Africains, et quelques Palestiniens.

Les gens qui ont demandé l’asile en France et les mineurs non-accompagnés ont reçu des offres d’hébergement dans quelques hôtels dans diverses villes en France mais la plupart ne veulent pas se retrouver au milieu de nulle part et ils sont donc toujours en ville et dorment dehors. Les militants et les humanitaires ont distribué du matériel de survie comme des sacs de couchage.

Jeudi 27 Octobre: AFRICA HOUSE EN ALERTE D’EXPULSION!!

La dernière Africa House, un grand squat habité principalement par des réfugiés Soudanais, est sur le point d’être expulsée. Deux unités de CRS sont en ville en même temps (la 4 et la 16), et les policiers se sont rendus sur la propriété ce matin pour inspecter le site dans le but de mener une expulsion. Ils étaient accompagnés d’un avocat qui a épinglé les notices d’expulsion sur les portes.

Les notices disent, ‘Disons, vu l’urgence, cette présente ordonnance exécutoire sur minute’, ce qui signifie que l’ordonnance prend effet immédiatement et que l’expulsion peut avoir lieu n’importe quand, et rendre des douzaines de personnes sans-abri.

Ce qui est ironique, c’est que la propriété juxte un autre des hangars et usines délabrés et abandonnés qui définissent le paysage post-industriel de Calais: une ancienne Africa House (Squat Pagnez), où se réfugiaient des dizaines et des dizaines de personnes et qui a été détruite dans une opération complètement inutile en 2010. Le site vide juste à côté est resté debout, et fut par la suite squatté par ces réfugiés en grand besoin d’un abri contre le temps très froid du littoral et contre le harcèlement et la violence de la police.

Venez à Calais et préparez vous à soutenir les habitants de Africa House! Si vous avez des tentes et des couvertures de rechange elles seront particulièrement utiles si l’expulsion a lieu, et dans tous les cas on en a besoin pour les autres migrants de Calais. Si vous avez une voiture ou un van alors s’il-vous-plaît amenez la — un véhicule serait très utile car nous n’en avons actuellement pas.

Mardi 11 Octobre – Mise à jour Générale

Peut-être à cause des opérations de police récentes à Dunkerque, Oostende et dans d’autres villes de la côte, le nombre de migrants à Calais a augmenté soudainement. Nous voyons maintenant des communautés grandissantes de gens qui ont eu une présence petite voire inexistante dans les mois qui ont précédé — comme les communautés Pashtou et Somaliennes.

Le temps a été très déplaisant ces derniers jours avec le vent et la pluie. C’est particulièrement difficile pour ceux qui n’ont pas ou peu d’abri, et avec une pénurie de tentes beaucoup de gens ont du dormir dans les entrées et sous les rives des toîts de bâtiments pour échapper à la pluie. La police est toujours aussi déplaisante que d’habitude. Elle arrête toujours les gens dans la rue sur la base de leur apparence, elle fait des descentes sur les squats, les jungles et s’abaisse à nouveau à voler/détruire les possessions personnelles des gens. Les vélos continuent à être sabotés avec des couteaux plantés dans les roues et récemment deux hommes ont vu leurs chargeurs téléphoniques “confisqués” pendant un contrôle d’identité.

Il y a aussi eu une montée remarquable de comportements racistes de la part de la population, il est assez habituel à présent de voir pendant les soirées — surtout les weekends — des gens (considérés comme des migrants de par leur apparence) recevoir des cailloux lancés par des jeunes. Rien qu’hier une militante CMS a été suivie tout le long de son retour par une voiture, pendant 30 minutes, alors qu’elle marchait jusqu’au local depuis un squat de migrants.

Les nouvelles en dehors de Calais: Vendredi des militants CMS sont allés rendre visite aux jungles de Saint Omer et Steenvorde. A Saint-Omer, où ils ont débarqué avec une voiture pleine de couvertures et de vêtements pour l’hiver, la jungle reste aussi désastreuse qu’elle l’a été dans les derniers mois et les dernières années. Il y a environ 30 personnes qui vivent dans des abris de fortune, qui ne sont pas du tout construits pour résister au froid et à la pluie. Au moment où nous écrivons ceci il y a deux familles avec de tous petits enfants.

A Steenvorde il y a un hall qui est ouvert toute la journée, que Terre d’Errance Steenvorde fournit. Les gens peuvent avoir des boissons chaudes là-bas, cuisiner, utiliser une machine à laver, jouer à des jeux ou simplement se reposer sans le froid humide du dehors. A cause de la très grande sécurité au parking, où les gens essaient d’entrer dans les camions, la jungle de Steenvorde a récemment été plus habitée que d’habitude. Après avoir rendu visite au hall, les militants CMS ont été invités à un délicieux dîner à la jungle et y ont apprécié la plaisante atmosphère, discuté avec les gens qui y vivent, jusqu’à tard dans la journée.

Vendredi 7 Octobre 2011: Résumé de la semaine passée

Après un départ relativement lent, la compagnie 18 a finalement commencé à montrer son vrai visage et la dernière semaine a vu une profusion de fourgons de police et d’arrestations. De nombreuses arrestations ont été réalisées dans les rues, dans les bars, dans les parcs et dans les squats de migrants et les jungles avec des gens détenus jusqu’à 24 heures d’affilée.

La nuit dernière, les militants CMS se sont essouflés à suivre un nombre incalculable de fourgons de CRS et de la PAF. Une militante CMS a été frappée par un fourgon de la PAF alors qu’elle essayait de les empêcher de chasser les gens dans le Parc Richelieu, mais au lieu de s’excuser de ce qu’ils venaient de faire, les officiers ont fait des commentaires dérogatoires sur son apparence et ont commenté qu’un autre militant s’était fait coupé les cheveux. Après avoir soufflé des baisers depuis la fenêtre, la police a quitté le parc et les militants ont continué vers la gare où deux fourgons de CRS faisaient des arrestations (comme d’habitude illégales).

Un militant a essayé d’empêcher le fourgon de partir en exigeant de connaître la raison des arrestations. Aucune réponse n’a été donnée et les officiers l’ont simplement poussée et ont continué leur chasse aux sans-papiers dans les rues de Calais.

Ce matin, deux fourgonnées d’officiers PAF patrouillaient le centre commercial, bien qu’aucune arrestation ne fut réalisée. Deux militants étaient à Coquelles ce matin et ont assisté au retour des fourgons de ramassage de leur chasse matinale — tous vides. Alors que le temps commence à devenir plus froid, la vie à Calais deviendra peu à peu de plus en plus difficile pour ceux qui sont à la rue. Nous avons déjà reçu des demandes de bonnets, de gants et de foulards — surtout en petite taille pour les petits enfants dans les campements de Dunkerque.

Vendredi 30 Septembre

Africa House a été attaquée ce matin par la PAF et les CRS, et 10 arrestations ont été faites.

Jeudi 29 Septembre

Les militants CMS ont reçu des demandes de couverture ce matin, après avoir été informés qu’une des jungles Afghanes a été détruite dans la nuit.

Mercredi 28 Septembre

A 15h30, la PAF a été aperçue au Parc St-Pierre en train de demander les papiers des gens. Heureusement, personne n’a été arrêté.

La police à Dunkerque a lancé de grandes descentes récemment, et elle utilise le centre de rétention de Coquelles pour prendre les empreintes des personnes arrêtées. Une fois qu’elle aura fini cela cependant, au lieu de ramener les gens à Dunkerque, la police les jette simplement dans les rues de Calais. CMS a reçu un appel tard le soir d’un officier CRS qui voulait que nous trouvions un abri pour une famille de sept personnes qui attendait devant la gare. Tous les enfants avaient moins de 6 ans, ils avaient faim et étaient très fatigués. Nous avons pu leur trouver un endroit où dormir et nous avons pu leur préparer un dîner. Malheureusement aucune des autres familles avec des enfants ont pu être localisées et nous espérons juste qu’elles ont trouvé un endroit sûr pour dormir.

Vendredi 23 Septembre

Les français ont un proverbe. Pas de nouvelles, bonne nouvelle. Aujourd’hui c’était calme. Les militants ont pédalé en ville dans la matinée, mais n’ont pas vu de flics dans les zones squattées. Les résidents de Palestine House rapportent qu’ils n’ont pas vu de policiers depuis une semaine, et ont l’impression d’être en vacance. Un homme a rapporté qu’il avait été détenu 46 jours à Coquelles, ce qui est un jour de plus que la nouvelle limite légale permise par la loi Besson.

Dimanche 11 Septembre 2011: Un jeune homme MORT à Steenvoorde

Yousuf, un jeune homme Soudanais de 28 ans a été trouvé mort Mercredi dernier sur un parking d’autoroute près de Steenvoorde. Terre d’Errance est la principale organisation humanitaire qui y opère, et elle a contacté sa mère, qui souhaite récupérer le corps de son fils. Ils demandent de l’aide financière, car le rapatriement coûte beaucoup d’argent. Si vous voulez aider, vous trouverez leur adresse sur ce document. Alors que le régime des frontières se resserre, de plus en plus de telles tragédies auront lieu, et elles seront posées au pied de la naïveté des victimes. Les circonstances qui entourent cette tragédie sont inconnues pour le moment, mais nous mettrons cette entrée à jour aussi vite que possible.

Mise à jour 12/9: Il semble que Yousuf ait péri des suites de ses blessures, après être tombé d’un camion. Il n’y a pas d’articles de presse à ce sujet.

Samedi 10 Septembre 2011

Ce matin, Salam n’a A NOUVEAU pas servi le petit déjeuner — c’est la deuxième fois cette semaine. Et à nouveau ils n’ont pas fait d’efforts pour informer suffisamment les gens. Un peu après 10h, près de 30 personnes attendaient en vain pour le maigre repas du matin que Salam leur fournit habituellement. Avec une forte présence policière dans les rues de Calais la nuit dernière, beaucoup de gens avaient eu une nuit épuisante, et à cause d’un manque général de bois dans beaucoup de squats et d’autres provisions pour faire du thé, ils ont marché jusqu’à la distribution, pour ne trouver qu’une autre déception. Nous avons essayé de réagir rapidement, et nous sommes allé acheter du thé et du pain et avons amené un petit déjeuner provisoire au parc près des chemins de fer où les cuisines No Border distribuaient la nourriture quand Salam était en vacances officielles pendant l’été. Il y avait environ quarante personnes là-bas et l’atmosphère était plaisante — même si nous nous sentions énervés d’avoir à faire le travail des organisations humanitaires, à nouveau.

Vendredi 9 Septembre 2011

A 7h45, 30 officiers de la PAF et des CRS sont descendus sur Africa House. Ils ont contrôlé tout le monde, ils ont arrêté tous ceux qui n’avaient pas de papiers, 12 personnes en tout..

Jeudi 8 Septembre 2011

Ce matin, les CRS ont arrêté deux personnes dans les bâtiments de l’université derrière la récemment démolie Africa House, ils les ont gardé 15 minutes au commissariat. Plus tard, autour de 8h40, ils ont arrêté une personne à Africa House et après cela, deux Africains à Palestine House.

Pendant la journée, la plupart des militants sur le terrain sont partis à Boulogne sur Mer, pour soutenir deux personnes, qui ont été poursuivies pour avoir retenu leur identité après le blocage du 2 juillet du centre de rétention de Coquelles. Le plaidoyer de la procureur était mal informé et faible, le traducteur inadapté et les policiers en présence disproportionnée– et notre avocat était fantastique! La décision sera rendue le 22 septembre.

Mercredi 7 Septembre 2011

Salam a décidé de ne pas servir de petit déjeuner aujourd’hui. Et même si on peut critiquer ça, puisque beaucoup de gens vont avoir faim deux heures de plus, ça n’aurait pas été aussi mal, s’ils avaient quand même pris la peine de prévenir. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Le résultat c’est que les gens qui sont venus manger se sont fait encerclés par une douzaine de fourgons de CRS et PAF sans pouvoir s’échapper. Ils n’ont pris qu’une personne cependant, ce qui pourrait indiquer une nouvelle stratégie. Pendant la journée, ils ont principalement arrêté des Iraniens quand ils contrôlaient des groupes mixtes.

Mardi 6 Septembre 2011

Ce matin vers 8h, 6 cars de crs avec les agents municipaux sont venus déserter le camp des iraniens qui se trouvait en face de la gendarmerie rue mollien. Un campement de fortune niché dans les arbustes en face de la gendarmerie. On dénombre 7 arrestations et la confisquation des tentes et des sac-de-couchages. Ces propos viennent des migrants eux-mêmes, car aucun activiste n`était présent. Ce dialogue a eu lieu au lieu de distribution de salam au petit déjeuner. Nous avons recueilli le témoignages des iraniens. Ainsi un migrant s’est fait embarqué son passeport ainsi que des papiers du type extrait de naissance. La police lui a remis un papier où l’adresse du service technique de la mairie était indiquée, pour récupérer ses affaires. Maintenant, où vont dormir ces gens? No Border dénonce cette situation.

Lundi 5 septembre 2011

Hier matin dans le bois situé à la plage de Blériot, deux migrants qui sont en demande d’asile se sont faits confisquer leur tente. Un des iraniens a donné son témoignage stipulant qu’il a demandé à la police où il pouvait dormir. La police lui a répondu: « En tout cas, pas là. » Fin de citation.

Samedi 3 septembre 2011

Ces dernières semaines ont été très actives pour les militants CMS sur le terrain. Les deux associations qui servaient les repas aux migrants ont décidé de faire une pause, et donc nous avions d’abord à remplacer Salam, puis Belle Etoile, qui laissaient les gens avec un repas par jour pendant deux mois. On a réussi! Ca a été une période très stressante, nous étions constamment surveillés et harcelés par la police, nous avons eu de petits problèmes d’organisation et nous avons manqué de sommeil la plupart du temps, mais au bout du compte nous avons été capables de servir deux repas gouteux et nutritionnels par jour dans une atmosphère bien plus fascinante que l’espace prisonnier et entouré de barbelés que les gens sont forcés d’utiliser habituellement.

Merci à tous ceux qui ont été impliqués: les équipes de cuisine, les gens qui ont fait des dons de nourriture, ceux qui nous ont offert un endroit pour cuisiner, et tous les autres qui ont donné de leur temps pour nous aider. On n’aurait pas pu le faire sans vous — vous nous montrez à nouveau que tout est possible si les gens travaillent ensemble. Merci.

Mise à jour sur la situation actuelle:

A part la cuisine, Calais a été relativement calme ces derniers temps. Le nombre de migrants a baissé ces dernières semaines, ainsi que l’oppression policière, apparemment. Les CRS rodent toujours dans les rues pour faire des contrôles racistes, mais les descentes sur les squats et les jungles ont baissé en quantité. Néanmoins les gens sont arrêtés par la police — par exemple, 9 personnes pendant une descente sur Africa House le jeudi.

Malheureusement, il est difficile de suivre l’activité policière, car les communautés vivent dispersées en petits groupes et nous ne pouvons pas être partout à la fois tout le temps.

Beaucoup de gens partent cette semaine, venez aider si vous le pouvez!

Mardi 30 Août: La fête de l’Eid!

Mardi avait lieu la fin du Ramadan, au nom de laquelle nous avons lancé une fête dans le parc. Il y eut des snacks, toutes sortes de breuvages et beaucoup de musique d’un système sonore. Et comme tout le monde pouvait s’improviser DJ et connecter leur lecteur MP3 ou leur mobile et jouer la musique de leur choix, l’éventail musical s’étendait de chansons Pashtu à du rap américain. Bref, tout le monde s’amusait bien. Du moins, jusqu’à ce qu’une douzaine de voiture de flics n’arrive. Ils dirent aux gens de jeter leurs bières, ils se plaignirent des déchets sur la pelouse (en fait, des paquets encore pleins de chips, et des gobelets en plastiques pour les boissons) et ont montré un mandat, qui interdisait les fêtes dans le parc pour cause de trouble à l’ordre public. Mais en fin de compte, le mandat s’est trouvé être invalide, parce qu’il y avait une autre date dessus et la police est partie après avoir trainé deux minutes. La fête a ensuite continué, et les gens ont dansé, parlé et ri pendant deux autres heures.

Vendredi 18 Juin

En cette fin de semaine avait lieu a Lille une soirée de soutien aux activités des NoBorder Calaisien et plus particulièrement en soutien aux militants qui passent en procès!

La soirée a commencée avec un peu de retard, mais le débat sur les différentes activités des NoBorder à Calais, lille et ailleur était vraiment interessant.

La soirée a continué avec la présence de 2 groupes :

– PierFrancisco, Chants anarchistes italiens

– Grodéon, Fanfare éclectique

Merci aux amis du GDALE qui ont organisé cette soirée de soutien!

Jeudi 19 Avril

Une nouvelle compagnie de CRS est arrivée à Calais aujourd’hui. La compagnie 2 a passé la matinée à se perdre et à se tromper dans les rues à sens unique de la ville, mais après s’être garés à l’office de tourisme ils ont pu obtenir des cartes et reprendre pied pour arrêter quatre personnes se rendant à la distribution matinale.

Lundi 18 Avril

Trois Iraniens ont été arrêtés sur le chemin de la distribution ce matin. Il y a eu une petite altercation entre la police et des militants qui essayaient de filmer les arrestations. Un officier a tenté d’endommager la caméra, et essayé de l’arrêter de filmer.

Dimanche 17 Avril

Deux personnes ont été arrêtées alors qu’elles se rendaient à la distribution matinale.

Samedi 16 Avril: Partager des infos venant du Soudan

Les leçons d’anglais des deux derniers jours ont présenté des mises à jour du Soudan par un militant Britannique qui se concentre sur la solidarité avec les Soudanais, et des discussions sur les idées No Borders et comment elles sont liées au Soudan dans le contexte d’une nouvelle frontière nationale entre le Soudan Nord et le Soudan Sud.

La plupart des migrants d’Africa House viennent du Darfour mais beaucoup n’ont pas eu d’accès à des informations solides sur la situation politique là-bas depuis qu’ils sont partis — certains depuis deux années.

La leçon de jeudi a inclus une mise à jour et une discussion de la situation à Abyei, sur la base de l’analyse ici. La leçon de Vendredi a inclus des mises à jour sur la situation des divers groupements rebels et les conditions et évènements récents dans des zones géographiques particulières du Darfour. Des documents en Anglais ont aussi été distribués.

Dans le futur, nous espérons que des documents en Arabe pourront aussi être en circulation, et que de meilleurs liens pourront être forgés entre la communauté du Darfour, bien-organisée en Grande-Bretagne, et les migrants du Darfour qui vivent à Africa House.

Trois personnes ont été arrêtées alors qu’elles se rendaient à la distribution.

Vendredi 15 Avril: D’autres couvertures médiatiques de la situation à Calais

Ces derniers jours, le travail de CMS a reçu de l’attention de la part de divers médias Français. Un interview radio avec des militants No Borders peut être trouvée ici.

Sans transition, les CRS ont continué leur stratégie d’arrestation des personnes devant la distribution de repas. Hier (14/04/2011) un mineur Afghan bien-connu qui demande l’asile en France et qui a des papiers, a été arrêté après le petit déjeuner. Les CRS ont aussi continué leur routine des pratiques racistes la nuit dernière: un militant blanc a été stoppé avec deux autres migrants, un Africain et un Afghan. Aucun d’entre eux — y compris le militant blanc — n’avait de papiers. Ils furent tous “contrôlés” (vérification d’identité), mais seuls les militants non-blancs ont été arrêté et le militant Européen a été relaché. C’est la dure réalité de la vie ici.

DES VIDEOS DE CMS FONT LES INFOS EN FRANCE!!

Après avoir été initialement publié sur Rue89, la chaîne française TF1 vient de publier une vidéo composée de différents vidéoclips qui viennent du travail de CMS.

On y voit la police pulvériser du gaz au poivre sur les gens, être violente, abusive, et non professionnelle. Cette vidéo combine plusieurs clips d’importance y compris celle de la police qui met de la musique très fort lors d’une descente à Africa House la nuit, et celle de la PAF qui frappe un militant qui tient une caméra vidéo. Un militant CMS parle à un journaliste radio sur le travail de terrain à Calais et l’utilisation de caméras vidéo pour réduire la violence contre les migrants. Un porte-parole de la police essaie aussi de dire que les policiers font bien leur travail alors qu’un extrait en arrière-plan les montre en train de jouer au foot pendant une descente de police.

CMS est heureux que la répression systématique et la violence contre les migrants de Calais commencent à être connues à travers la France. Les nouveaux lecteurs peuvent vérifier les archives pour plus d’information sur la brutalité policière, également nous vous prions de considérer de rejoindre notre travail à Calais ou de donner pour la cause.

Vidéos sur Rue 89

Vidéos sur TF1

Mercredi 13 Avril

Trois personnes ont été arrêtées dans le parc à 20h30. Bien qu’elles avaient toutes des papiers, elles ont été détenues à Coquelles toute la nuit, et relachée le matin suivant. Il semble être illégal d’être à Calais si vous n’êtes pas blanc.

Lundi 11 Avril

Un fourogn de CRS s’est rendu aux bâtiments universitaires derrière Africa House à 6h45. Personne n’a été arrêté.

Les vélos de Palestine House ont à nouveau été retrouvés détruits. Les pneus tranchés et les roues tordues. C’est à présent une pratique habituelle de la police à Palestine House (voir Lundi 28 Mars).

Vendredi 8 Avril

La PAF a fait une descente sur les bâtiments universitaires derrière Africa House ce matin, ils ont défoncé les portes et ont tout fouillé avec assiduité. Les militants ont été durement sortis des terrains. Les officiers ont tapé, poussé et tiré, pour essayer de prendre les caméras de deux des militants — sans succès. Après peut-être 20 minutes de recherche, ils sont partis. 5 personnes ont été arrêtées.

A 9h du matin, le même groupe s’est rendu à la Jungle Hazara, deux personnes furent réveillées, et on leur dit de partir et revenir 20 minutes plus tard. Personne n’a été arrêté, mais après le départ de la police quelqu’un a remarqué que 320€ avaient été volés de son manteau qui pendait dans l’espace commun, et aussi, une paire de lunettes de soleil.

Deux officiers de la PAF se sont rendus à la jungle Hazara à 22h. Ils ont attrapé un homme et l’ont menotté à un des officiers — pour le mener comme un chien en laisse. La police lui a ensuite demandé d’appeler ses amis, et lorsqu’il ne s’est pas plié aux ordres ils ont choisi un nom au hasard — criant “Ali! Ali!“. Un militant CMS qui est arrivé dans la jungle à ce moment, a pu assister à cela. Une personne a été arrêtée.

Jeudi 7 Avril

Africa House a été attaquée ce matin à 7h15. La PAF et la nouvelle compagnie de CRS, l’unité 47, ont couru à l’intérieur depuis les entrées de devant et de derrière, avec énormément de personnes, et ont réussi à arrêter un peu moins de 20 personnes, y compris une militante.

3 fourgons de CRS ont été vu au parc à 19h40. Les militants sont arrivés avec une caméra et ont été immédiatement contrôlés et ordonnés d’arrêter de filmer. 3 personnes ont été arrêtées et après une longue attente sur le côté de la route, un bus d’arrestation est arrivé et les a emmené à Coquelles.

La police a fait une balade à Africa House à 22h30. Ils ont utilisé des lampes et ont jeté un oeil, mais n’ont arrêté personne.

Mercredi 6 Avril

Aucune descente à Africa House ce matin, mais une voiture avec deux potentiels infiltrés, garés pour prendre des photos des militants en patrouille. Ils sont partis en vitesse quand une militante a marché jusqu’à eux pour mieux les voir.

La PAF a fait une descente sur Palestine House ce matin à 8h, et a arrêté 2 personnes.

Mardi 5 Avril

La PAF a attaqué Africa House tôt le matin, à 7h05. Ils ont fouillé les bâtiments arrières des terrains universitaires, et ont arrêté au moins 5 personnes. Les militants ont été menés à l’entrée de devant, poussés, et menacés d’arrestation s’ils étaient retrouvés sur cette “propriété privée.” Un militant a répondu que ce serait un honneur. Les migrants et les humanitaires sont entrés et restés sur le terrain d’Africa House tous les jours pendant des mois et des mois. Seuls les militants qui filment et qui essaient d’assister aux activités policières ont été menacés d’arrestation pour violation de propriété privée. Beaucoup de gens, y compris des demandeurs d’asile, ont été arrêtés et poursuivis le Jeudi 10 Mars, mais pas pour violation de propriété privée: pour occupation des lieux avec intention d’établir résidence.

Autour de 18h40, 3 officiers de la PAF se sont garés au coin de la distribution du soir, et ont arrêtés 2 personnes qui leur avaient pourtant montré des papiers.

Lundi 4 Avril

Un fourgon de la PAF a lentement descendu la rue Descartes ce matin, et les officiers ont fait une balade dans Africa House, assurant tout le monde qu’ils ne venaient que pour regarder. Les militants ont sifflé plusieurs fois quand même. Alors que les gens allaient au feu pour attendre que la visite finisse, la PAF a lancé des vérifications d’identité sur les militants, y compris sur une personne blanche sans-abri d’Europe de l’Est qu’ils méprennent pour un militant.

Une militante a refusé de présenter un papier d’identité, et a été arrêtée, menottée, et emmenée au commissariat de Coquelles. Une personne française qui se trouve aussi être sans abri, et qui a été à la distribution parce qu’il était très mal nourri à son abri, est entré en voyant un fourgon de police devant l’entrée, et a ensuite aussi été contrôlé. La police était assez dure avec lui également, lui disant, entre autres choses, de fermer sa bouche “ou je te la ferme.” Il ne pouvait pas bien comprendre où était le problème. Il a déclaré plus tard à des militants qu’il n’avait jamais vu tellement d’abus verbal et d’aggressivité dans sa vie.

La PAF a fait des choses étranges à Africa House, dans l’après-midi peu avant 16h. En plus de la balade habituelle, ils ont aussi fait des passes avec les migrants, et ont monté une des cordes. La mauvaise femme officier a eu une conversation amicale avec l’une des personnes romaines qui sont temporairement sans abri. En plus du harcèlement journalier qui consiste en des arrestations et des relachements répétés, les activités de la PAF ont mené à de nombreux incidents ces derniers mois, certains très extrêmes, comme quand un homme est mort noyé après avoir été pourchassé dans la nuit, le 22 Février dernier. Nous soupçonnons qu’ils ont un intérêt à encourager la confiance parmi les migrants, et cela pourrait être le but de ces tactiques bizarres.

3 personnes ont été arrêtées à la Nouvelle Africa House, autour de 9h.

Dimanche 3 Avril

Très tard la nuit, autour de 2h, 6 officiers de la PAF ont infiltré les terrains universitaires et ont arrêté 5 personnes, avec une voiture et un fourgon. 3 ont été relachés peu après, mais les autres n’étaient pas revenus, à 8h le lendemain matin, lorsque nous avons reçu ce témoignage.

La PAF a fait une descente sur Palestine House à 18h et a arrêté 6 personnes, l’un étant relachée peu après.

La PAF a fait deux descentes tardives sur la toute nouvelle Africa House. La première fois, autour de 23h 3 personnes ont été arrêtées, et la deuxième fois, à 3h30, de 2 à 3 personnes. L’intérieur du bâtiment est très sombre la nuit et il est très difficile de discerner ce qui se passe. Les militants ont été contrôlés la première fois, mais n’ont pas été harcelés de cette manière la deuxième.

Samedi 2 Avril

Les CRS ont beaucoup conduit autour d’Africa House, mais n’ont effectué que 2 fausses descentes, forçant les militants à siffler mais retournant ensuite à leur fourgon. Personne n’a été arrêté. 5 personnes ont été arrêtées le soir, autour de 22h, dans les bâtiments universitaires de l’autre côté du mur à l’arrière d’Africa House.

A 23h30, 5 personnes ont été arrêtées par la PAF à Palestine House.

Vendredi 1er Avril

Après la destruction des lieux de vie des gens à Africa House, et d’un moyen d’aller sur le toît, les gens ont utilisé les poutres de bois des décombres, et d’autres matériaux, pour construire une énorme barricade à l’avant et à l’arrière. Très tôt ce matin, à 6h30, la PAF a conduit une descente furtive sur les bâtiments arrières du terrain universitaire, et a arrêté dix personnes. Les fourgons de CRS rodaient dans les rues. En tout, les CRS se sont arrêtés quatre fois à l’avant, sans quitter leur véhicule, mais riant tout de même devant la barricade. Près de la fin de la patrouille, les gens ont rapporté beaucoup d’arrestations sur le chemin du retour de la distribution, près du pont.

Jeudi 31 Mars Chambres détruites, et affaires perdues dans les décombres à Africa House, pour raisons de sécurité

Cette après-midi, autour de 14h30, un grand nombre de policiers, PAF et CRS, a expulsé tout le monde d’Africa House pour laisser entrer un bulldozer. Les militants qui sont arrivés sur la scène ont essayé de le bloquer, mais ils sont arrivés trop tard, et la police a réussi à les attraper. Bien que les militants allaient initialement être arrêtés pour cela, la police a décidé qu’il valait mieux rester à l’intérieur d’Africa House, derrière la barricade.

Le bulldozer a détruit les chambres des gens, à l’intérieur des deux bâtiments principaux, et a tout transformé en des montagnes énormes de décombres. La structure en béton du bâtiment a été laissée inchangée, les urbanistes ayant besoin de celle-ci pour “l’éco-quartier” qu’ils souhaitent créer. Inutile de dire que personne n’avait la moindre idée que ceci aurait lieu. Les gens ont des affaires, et certains des papiers et des pièces d’identité essentiels, perdus dans les 3 ou 4 montagnes qui gisent à présent dans Africa House.

Tout ceci a été accompli parce que les autorités voulaient empêcher les gens de pouvoir grimper sur le toît. Le toît est ‘trop dangereux,’ ont-ils dit. Beaucoup sont montés sur le toît d’Africa House, à de nombreuses reprises, pendant des mois et des mois, et nous n’avons pas connaissance qu’un grand nombre de gens se soient blessés pendant tout ce temps. Cela a été le cas de quelques personnes. Toutes se sont blessées dans le contexte d’une descente de police stressante et violente, sur Africa ou Palestine House (voir les mises à jour du Mercredi 9 et du Jeudi 10 février, et celle du Vendredi 28 Janvier, entre autres). Cela semble indiquer que la présence et la violence policières sont la source du problème, plutôt que l’accès au toît et des possessions et des lieux de vie à peu près en sécurité.

Mercredi 30 Mars Grosse descente, un militant attrapé par l’entre-jambe

A 8h, la PAF et l’unité 8 de CRS ont lancé une descente sur Africa House, se lançant dans le squat simultanément de devant et de derrière, avec une trentaine d’officiers. 14 personnes ont été arrêtées. Le balet habituel de personnes spéciales est venu pour regarder et discuter, y compris l’adjoint au maire pour le développement durable, Philippe Mignonnet, qui a essayé de frapper un militant le Vendredi 18 Mars. Les militants ont été alignés contre un mur pour une fouille complète, et ils ont tenté de désamorcer la tension en faisant des blagues et en s’amusant. Un officier CRS n’a pas apprécié cette rupture du protocole, et a attrapé une personne par son entre-jambe alors qu’il le fouillait, et l’a soulevé du sol.

La militante arrêtée le 28 mars pour ne pas avoir produit de documents d’identité a maintenu sa décision de ne pas donner de papiers d’identité. Elle a été détenue pendant deux jours, et relâchée ce matin. Elle est poursuivie pour refus de donner ses empreintes lors de sa détention, même si la police n’a pas la moindre idée de qui elle est.

Nous avons reçu plusieurs témoignages que des enfants harcelaient Palestine House l’après-midi, en allant là-bas, pour lancer des pierres et crier diverses choses en anglais et en français, comme ‘Fuck Palestine!’ et d’autres insultes racistes.

Un résident de la jungle Hazara a confirmé qu’un groupe de fascistes Français avaient suivi de manière menaçante un groupe de migrants et d’activistes de retour de la fête d’Africa House le samedi 26 mars, à la recherche d’une bagarre.

Mardi 29 Mars

La villa près de Africa House a subi une descente tôt ce matin, autour de 7h15. Quelques 6 officiers de la PAF ont quitté les terrains universitaires avec 2 personnes.

Un homme a été pourchassé par les CRS au rond-point qui mène à Africa House, à 9h15. Ils ont réussi à l’attraper. Un officier a juré “Bâtard! Je supporte pas quand ils courent!” Un militant seul qui quittait la veille à Africa House s’est tenu de l’autre côté de la rue face à la scène. Les CRS ont fait s’asseoir l’homme par terre, le dos au mur et les jambes aplaties, et ont demandé ses papiers. Il a dit qu’ils étaient à Africa House. Ne le croyant pas, ils l’ont arrêté quand même.

Lundi 28 Mars

Une descente de CRS à Africa House à 8h05 a eu pour résultat l’arrestation d’une militante qui a refusé de montrer une pièce d’identité. Elle a passé la journée en détention. A nouveau, la personne blanche sans-abri a été prise pour un militant No Border. Aucun migrant n’a été arrêté.

2 personnes ont été arrêtées à Palestine House dans la matinée. Les gens soupçonnent des officiers de la PAF d’avoir tordu les roues de 2 vélos et de les avoir rendus inutilisables. Cette pratique de sabotage furtif n’est pas nouvelle, les militants ont déjà eu à réparer des vélos aux pneus crevés par des couteaux au début du mois (voir le Jeudi 8 Mars). Tordre les roues est un nouveau seuil dans la malfaisance policière, car il est beaucoup plus difficile, en fait impossible, de réparer une telle chose.

Samedi 26 Mars

A 8h15 à Africa House, un fourgon seul de CRS s’est garé au portail de devant. Les militants ont été alignés contre un mur dans un bâtiment sur la gauche. Un mineur a été arrêté, prétendument pour le ‘mettre en sécurité’. Un officier CRS a déclaré que les militants étaient ‘ridicules’, qu’il était dangereux que les gens se tiennent sur le toît, et que tout le monde sera relaché quatre heures plus tard de toute façon, donc il est inutile de siffler. L’officier CRS n’a pas semblé montrer qu’il comprenait que les gens avaient un droit d’être libre de bouger. Ils ont essayé d’obtenir des informations sur les autres mineurs qui restent à Africa House, ils ont marché autour du squat et sur les terrains universitaires, ont refait la morale aux militants, et sont enfin partis. Des gens sur le toît leur ont craché dessus et tout le monde a rigolé pendant que le CRS utilisait une couverture qui gisait là pour essuyer sa chaussure.

Palestine House a été attaquée deux fois aujourd’hui. 3 personnes ont été arrêtée à 8h par les CRS, et à nouveau à minuit, 3 autres arrestations ont eu lieu, encore une fois du travail de CRS. Tous ont été relachés dans les heures qui ont suivi.

Une fête de soirée a été organisée à Africa House, avec un système sonore, un feu énorme, beaucoup de boissons et de danse.

Des rumeurs circulent qu’une bande de français menaçants ont suivi un groupe de migrants et de militants alors qu’ils repartaient vers la jungle, cette nuit après la fête. Nous avons l’attention de revérifier ceci, parce que les fascistes ont été actifs et l’extrême droite a avancé électoralement.

Vendredi 25 Mars

A Africa House, une descente tardive de la PAF a eu pour résultat 7 arrestations: 6 migrants et un militant. L’activiste a été arrêté pour possession d’une arme de catégorie 3. Un canif. Il a été relaché peu après, mais les autres migrants étaient toujours détenus.

A l’ancienne distribution, le terrain vague qui se trouve après les chemins de fer, les CRS ont arrêté une personne autour de 9h, alors qu’il était sur le chemin de la distribution. 4 ont été arrêtés sur le chemin du retour, après la distribution, alors qu’ils se rendaient à Africa House. On nous rapporte l’arrestation de 6 autres personnes, dans les rues de Calais, pendant la journée.

La PAF a aussi attaqué la jungle Hazara aux environs de 8h du matin, mais n’a trouvé rien ni personne. Une descente similairement infructueuse sur Palestine House a eu lieu à environ 7h du matin.

Les gens de Pédaler jusqu’en Palestine ont organisé une masse critique cette après-midi, et ont traversé la ville sans présence ou protection policière. Personne n’a été arrêté, et personne n’a été blessé. Les réactions de la population étaient pour la plupart enjouées et les cyclistes ont même reçu des coups de klaxon de soutien de la part d’automobilistes.

Jeudi 24 Mars Des militants aspergés de gaz au poivre, un militant soumis à un point de pression

Ce matin aux environs de 7h, 2 fourgons de la PAF, un banalisé et l’autre non, se sont garés sur le terrain vague en face de l’entrée de Africa House. 10 militants se tenaient autour de la barricade pour empêcher la police d’entrer. La police a marché lentement vers la ligne, s’est déplacée à côté du pilier de droite, et a commencé à repousser la foule qui se rassemblait. Quand les gens ne bougeaient pas beaucoup, ils ont utilisé du gaz a poivre, et ont par la suite renverser le militant qui tenait la caméra. Un militant a été tenu par son pouce dans une technique qui permet à celui qui le tient de le briser en un moment, et il a été mené à l’entrée de devant. La police a marché dans la cour pendant quelques minutes, et est repartie sans faire d’arrestations.

La PAF a aussi attaqué Palestine House aux environs de 7h, sans faire d’arrestation parce que les gens ont réussi à leur échapper, et aussi à cause de la descente des CRS la nuit précédente.

Un militant en vélo dans la zone du port a été suivi par un fourgon de la PAF, conduisant à hauteur du cycliste pendant environ 5 minutes, et créant ainsi un bouchon dans le seul but d’intimider quelqu’un. Le militant a atteint la zone de distribution, et il a pu voir que 2 personnes étaient arrêtées là-bas, si ce n’est plus.

Mercredi 23 Mars Violente descente sur Africa House, une militante crie alors qu’elle est menottée

A 8h05, 2 douzaines de policiers sont arrivés par l’arrière, la PAF et les CRS, pour effectuer une descente importante. En dehors de l’arrestation des personnes sans papiers, ils cherchaient les militant(e)s qui sifflaient. Ils ont écrit dressé un PV et ont donné une amende de 68€ à l’un des militants. L’accusation est désordre public et désobéissance à l’ordre d’un policier. Cependant il n’a pas reçu de papier ou de description intelligible de son délit.

Alors que les militants étaient alignés contre un mur, une personne blanche et sans abri avec des papiers, qui dort à Africa House parce qu’il n’a nulle part où aller, était aussi contrôlée et fouillée complètement comme le reste des militants. La police a supposé qu’il était un militant No Border sur la base de sa couleur de peau.

Une militante a été étranglée par une officière de la PAF, qui lui a dit ‘Tu te prends pour qui?’ C’est la deuxième fois que cette officière pète les plombs, se lance dans une démonstration de puissance, et utilise la violence contre les gens, pour la seule raison qu’ils ne sont pas assez dociles à ses yeux.

Nous avons compté 7 arrestations, mais comme nous étions poussés contre le mur, nous ne pouvons pas assurer que c’est la totalité des arrestations ce matin-ci. La police a ensuite mené les militants, ainsi que la personne sans-abri, en dehors des lieux. Une confrontation a eu lieu alors que les militants se tenaient derrière la ligne de l’entrée de devant.

Une militante a été violemment retirée du groupe et écrasée à terre derrière un fourgon de la PAF garé dans Africa House. Comme elle était derrière le fourgon, nous n’avons pas pu voir quoi que ce soit. Nous l’avons entendu crier de douleur deux fois. Elle a ensuite été emmenée, menottée, dans le fourgon. Le fourgon est parti, et alors qu’il passait l’entrée, les militants pouvaient voir qu’elle avait des blessures sur le visage, du fait d’être écrasée par terre. Elle a subi une blessure à la lèvre et une torsion de bras. Mais la militante arrêtée a fait preuve de tenacité, et nous a souri alors que le fourgon repartait. Elle a été relachée à 16h cette après-midi, et inculpée de violences à agent.

2 personnes ont été arrêtées en train par la PAF aujourd’hui.

Les CRS ont attaqué Palestine House à 23h, et ont fait 3 arrestations.

Mardi 22 Mars

La PAF a fait deux descentes à Africa House ce matin, mais n’a fait que compter. Personne n’a été arrêté. Nous croyons que la police essaie d’obtenir la confiance des migrants en promettant de ne faire que compter, et en faisant cela de manière répétée. Nous ne savons pas si qui que ce soit est dupe de cela.

2 personnes ont été arrêtées par un fourgon de CRS derrière la distribution du matin. Une nouvelle compagnie de CRS est en ville.

Palestine House a reçu une visite d’officiers de la PAF à 21h. Ils n’ont pas demandé les papiers de qui que ce soit. Ils ne sont venus que pour demander où les militants No Borders étaient.

Pédaler jusqu’en Palestine est arrivé ce soir, et a établi campement quelque part à Calais. Ils ont décidé d’aider le militantisme CMS, et aussi, d’organiser des ateliers et des partages de connaissances, par exemple avec des ateliers coiffure, des ateliers vélo, et d’aider les gens à s’amuser, en amenant de la musique et des films à Africa House.

Lundi 21 Mars

Peu avant 8h30, un fourgon de la PAF s’est garé près de Africa House. 3 policiers ont dit aux militants de ne pas siffler. Parce qu’ils n’étaient à priori là que pour compter. En absence d’une raison pour laquelle il est légitime de compter les gens pour une descente future, les militants ont décidé de siffler quand même. La PAF est partie après un peu de marche autour du squat, et personne n’a été arrêté. Des officiers ont crié de leur fourgon qu’ils seraient de retour plus tard pour faire plus de comptage.

Aux environs de 10h, la police a attaqué Palestine House, et a arrêté deux personnes. Palestine House a été attaquée une deuxième fois autour de minuit, par les CRS. Trois personnes ont été arrêtées, et relachées peu après.

Alors que le temps s’améliore, les gens passent à nouveau du temps au Parc Richelieu, et la PAF harcèle les gens là-bas. 3 personnes, qui étaient assises devant l’entrée, avec un vieil homme blanc, ont été contrôlées et arrêtées, et la PAF leur a mis les menottes aussi. La personne blanche a pu repartir sans montrer le moindre document d’identité.

Aux environs de minuit et demie, une descente furtive a été menée par la PAF à l’arrière de Africa House. 4 personnes ont été arrêtées, y compris trois mineurs. Ils n’étaient pas libres le lendemain au moment de la distribution de midi.

Samedi 19 Mars

Une personne a été arrêtée par la police aux environs de 8h, à la gare. Le reste de la journée a été très calme, même à Palestine House. Une fête a été organisée à Africa House cette nuit. A suivre, plus de détails.

Vendredi 18 Mars Grosse descente à Africa House

Peu après 8h, plus d’une semaine après leur descente ultra-violente, la PAF et les CRS ont conduit à nouveau ce qui ressemble de plus en plus à la “descente de la semaine.” L’attaque a commencé des deux côtés simultanément, tous les militants étant répoussés rapidement, de sorte que la chasse puisse commencer correctement. La police a de nouveau détruit la porte de la semaine dernière (réparée entre temps par des individus de bonne volonté.) Près de 30 personnes ont été arrêtées, et nous pensons qu’elles ont été relachées plus tard dans la journée.

Cette descente a vu des ‘gens spéciaux.’ Philippe Mignonnet était là. Il est l’adjoint au maire pour le transport et l’environnement, et il se présente aux élections cantonales ce dimanche. Un fréquent visiteur d’Africa House lors des descentes, il semble en très bons termes avec la plupart des officiers de la PAF, et n’a pas de problème avec la répression.

Un militant a suivi et filmé Mignonnet alors qu’il quittait le squat, pour exercer de la pression sociale sur lui. Il a évité un direct que Mignonnet lui a envoyé alors que ce dernier tenait la porte du centre administratif de Calais. Mignonnet est entré et personne ne fut blessé.

Jeudi 17 Mars 2 arrestations à l’intérieur de la distribution pour assurer que le fil barbelé soit “réparé”

La PAF a conduit deux fausses descentes sur Africa House ce matin, à 7h20 et 7h40. La première fois, un fourgon seul a conduit à toute vitesse à travers le terrain universitaire et s’est arrêté brutalement près de l’entrée de derrière. Les militants furent poussés à siffler, mais ils s’arrêtèrent quand ils virent que les officiers restaient dans leur fourgon. La PAF est ensuite repartie lentement, s’arrêtant pour jeter un oeil autour des bâtiments de derrière de l’université. Ils firent de même devant Africa House, parlant aux militants avant de repartir. Le même fourgon est venu une deuxième fois 20 minutes plus tard, s’arrêtant à l’arrière, mais cette fois les officiers sont sortis pour marcher autour d’Africa House, disant aux migrants qu’il n’y avait pas de problème, que les militants No Borders les réveillaient sans raison. Ils sont partis sans arrêter personne.

Peu avant 9h, un autre fourgon de la PAF s’est garé devant la distribution, et le portail était ouvert pour que les officiers y entrent. Les travailleurs municipaux furent aperçus en train de parler aux policiers avant qu’ils ne sortent de leur fourgon. Deux personnes furent par la suite arrêtées par la PAF. Elles avaient dormi par terre, à l’intérieur de la distribution, avec quelques couvertures. Nous soupçonnons que les travailleurs municipaux les ont dénoncés à la PAF, pour des questions de “sécurité.”

Un représentant de la mairie a présenté le placement de nouveaux fils barbelés comme de la “réparation.” (Les lecteurs se rappelent peut-être que le fil barbelé avait été enlevé par un groupe d’individus le 2 janvier.) Pendant les 2 mois et plus depuis que ceci est arrivé, la zone de distribution a bien “fonctionné,” et nous n’avons entendu parler d’aucun incident qui a eu lieu en conséquence de l’absence de fil barbelé. Le représentant est parti alors que les deux migrants étaient emmenés par la PAF.

Quelques dix minutes plus tard, des dizaines de personnes sont venues pour la distribution du petit déjeuner, comme elles le font chaque matin. Les travailleurs municipaux furent capables de travailler sans problème de sécurité de la part de cette grande foule.

Mercredi 16 Mars

Les migrants parlent d’une descente dans la journée à Palestine House, à la suite de laquelle 5 personnes ont été arrêtées.

Mardi 15 Mars

Peu après 9h du matin, 4 CRS sont entrés dans Palestine House, sans vérifier les papiers. Ils sont partis sans rien faire, si ce n’est donner à chacun une dose gratuite de stress.

Lundi 14 Mars

Palestine House a été attaquée à 3h du matin par les CRS. 2 personnes ont été arrêtées. La PAF est arrivée aux environs de 8h, sans arrêter personne.

Ce matin, à la distribution, l’ouverture dans le grillage à côté du portail de devant a été réparée. Par une coïncidence étrange, la PAF a recommencé à harceler les gens là-bas, et a arrêté 3 personnes près de la distribution. Une autre personne a été arrêtée à la distribution du soir.

Les gens qui ont été arrêtés à Africa House, à 4h du matin samedi dernier, n’ont été relachés qu’aujourd’hui, et disent avoir reçu des coups de la police.

Ce soir, un volontaire de Salam qui discrimine contre les militants a demandé à des migrants, avec un ton menaçant, s’ils étaient “sûrs que No Border c’est bien pour eux.” Ils s’étaient plaint du traitement qu’elle réservait à certains militants No Borders.

Une personne a été arrêtée par les CRS autour de la station d’essence derrière la mairie aux environs de 9h30 du matin. La PAF a arrêté 3 personnes à la gare à 19h40.

Un militant a été suivi et filmé par un fourgon de CRS avançant lentement juste à côté de lui, avec la fenêtre baissée. Un militant a été reconnu et nommé par un officier de la PAF.

5 officiers de la PAF ont rôdé dans le centre commercial au milieu de l’après-midi. Ils vérifiaient les papiers de tous ceux qui avaient l’air étranger, et n’ont pas ennuyé les acheteurs/jeunes.

10 personnes ont été arrêtées dans les rues de Calais dans la soirée. Elles n’ont pas encore été relachées.

Samedi 12 Mars

Ce matin aux alentours de 4h, une descente de police a eu lieu à Africa House. Pour une raison ou pour une autre, potentiellement des nombres insuffisants, la police semble s’être concentrée sur les bâtiments de derrière, et a laissé le reste d’Africa House tranquille. 6 personnes ont été arrêtées.

A Palestine House, 10 officiers CRS ont investi le squat à 7h pour vérifier les papiers d’un groupe imposant de 3 personnes. Une personne a été arrêtée, et relachée quelques heures plus tard. Une autre descente a eu lieu à minuit, 2 personnes ont été arrêtées, y compris la personne arrêtée dans la matinée.

A Africa House, les gens ont pu jouer au foot et apprendre du français dans l’après-midi, sans harcèlement policier. Une fête sans frontières (mais avec système sonore) a été organisée ce soir pour l’anniversaire de quelqu’un.

Vendredi 11 Mars

La jungle Hazara a été attaquée par deux fourgons de la PAF ce matin. Une personne a été arrêtée, parmi les trois qui étaient présents.

Jeudi 10 Mars Grande descente à Africa House, des migrants et des militants avec papiers arrêtés

Une descente conjointe de PAF et de CRS a eu lieu à Africa House aux environs de 8h. Environ 20 migrants ont été arrêtés, ainsi que tous les militants présents, sauf un qui venait juste d’arriver. L’opération a impliqué une trentaine d’officiers de police, et 5 fourgons de ramassage. Ne reculant devant rien pour pourchasser les gens, les policiers ont utilisé un pied-de-biche et une masse pour détruire une porte et rendre le lieu de vie de certaines personnes inhabitable.

Il semble que la plupart des migrants arrêtés avaient des papiers. Nous soupçonnons que les autorités pourraient tenter de les poursuivre pour occupation illégale d’un terrain privé.

Mise à jour: Une source ayant parlé à l’avocat de garde nous a informé que 37 personnes avaient été arrêtées, 27 migrants et 10 militants. Des militants qui sont revenus plus tard dans la journée ont dit que la plupart des migrants avaient été relachés presque immédiatement. Comme nous le soupçonnions, ils reçurent un “rappel à la loi,” accusés dans ce cas d’avoir occupé un terrain privé dans l’intention d’en faire leur domicile. Le rappel déclare que le magistrat a décidé de ne rien faire cette fois-ci, mais si dans une période de trois ans une autre infraction est commise, les gens seront poursuivis au tribunal. Tous les militants ont été relachés.

Palestine House a reçu deux descentes dans la même soirée. Une fois à 20h, où la PAF a arrêté 7 personnes, y compris une personne avec des papiers. Les CRS sont arrivés à 23h, mais n’ont arrêté personne.

Mercredi 9 Mars

Une nouvelle unité de CRS est arrivée en ville, l’unité 61. Aux environs de 8h15, un fourgon solitaire de CRS s’est garé près de l’entrée de devant, et les trois policiers à l’intérieur ont commencé une descente, au milieu d’une profusion de coups de sifflet. Se tenant près de la barricade, ils ont réalisé la futilité d’une descente dans ces conditions, et sont repartis. Personne n’a été arrêté.

Les habitants de Palestine House semblent être les bénéficiaires d’une haine particulière, car nous avons découvert dans l’après-midi que leur drapeau Palestinien avait été déchiré et réduit en morceaux.

Mardi 8 Mars

La jungle Hazara a été attaquée par la PAF dans la matinée. Deux personnes ont été arrêtées et relâchées une heure plus tard seulement. Leurs empreintes ont été prises.

A la distribution de midi, les volontaires de la Belle Etoile ont averti que si les gens continuaient à utiliser la petite ouverture dans la grille juste à côté du portail de devant, la maire pourrait envoyer les CRS dans la zone de distribution.

Les résidents de Palestine House ont montré, à une militante qui est venue dans l’après-midi faire de la réparation de vélo, que plusieurs de leurs roues avaient été crevées au couteau et volées.

Dans l’après-midi, Africa House a reçu la visite d’une voiture de police de la PAF, aux environs de 16h. L’objectif semble avoir été de compter les gens, une fois de plus. Les associations continuent de distribuer des pallettes et du bois chaque jour. Les leçons d’anglais et de français continuent.

Lundi 7 Mars

Africa House n’a pas vu de descente ce matin. Un policier infiltré était garé à quelques pas de l’autre côté de la rue, et a pris des photos des militants. La PAF s’est garée deux fois devant l’entrée pour intimider et moquer les gens, mais elle est repartie peu après.

Une voiture de la PAF est entrée dans Africa House dans l’après-midi, peu avant 16h, conduisant à l’intérieur du bâtiment principal, et comptant le nombre de gens là-bas. Ils ont également déclaré aux migrants qu’ils seraient de retour dans la nuit, pour jouer de la musique à nouveau. Les humanitaires (Salam, puis Secours Catholique) sont entrés dans Africa House pour distribuer des pallettes, et ont défait la barricade soigneusement construite, désignée pour bloquer la police, dans le but d’éviter d’avoir à faire l’effort d’amener le matériel à pied.

Autre part en ville, un migrant avec papiers a été arrêté près de la gare aux environs de 11h. Alors qu’il montait dans le fourgon, il vit que deux autres personnes avaient partagé sa malchance. La personne avec papiers a été relâchée peu après, et dut marcher tout le long du retour, pendant plus d’une heure. Nous ne savons pas si les deux autres personnes ont été relachées.

A 21h30, un van de la PAF est entré dans Africa House pour jouer de la musique bruyante, comme ils l’avaient annoncé.

Samedi 5 Mars

Une fois de plus, la PAF a fait une descente très tard à Palestine House alors que les gens allaient s’endormir, quelque part entre 23h et minuit. Ils n’ont initialement trouvé personne, mais ils ont fini par trouver leur cachette et ont arrêté 6 personnes. Certains étaient revenus pour le repas de midi le jour suivant.

Les leçons d’anglais et de français continuent à Africa House.

Vendredi 4 Mars

Les CRS ont arrêté trois personnes près du centre commercial, y compris une personne qui avait des papiers, et qui a été relâchée presque immédiatement après.

Africa House a reçu une visite très tardive de la PAF aux alentours de minuit-1h. La tactique habituelle d’intimidation qui consiste à rouler dans la cour a été utilisée, avec les phares allumés, avant que la voiture ne reparte. Personne n’a été arrêté.

La PAF a pourchassé les gens le long de l’autoroute alors qu’ils se rendaient à la jungle après la distribution du soir. Personne n’a été arrêté, mais l’autoroute est une chose très dangereuse à traverser quand on s’enfuit. Une jeune femme est morte en tentant d’échapper aux CRS en 2009, parce qu’elle a traversé au mauvais moment.

Mercredi 2 Mars

Une grosse descente a eu lieu sur Africa House ce matin, juste après 9h. La PAF et les CRS ont garé leurs fourgons sur le terrain universitaire derrière Africa House, et 6 fourgonnées de policiers ont sprinté à travers l’entrée de derrière, détenant immédiatement des militants CMS qui sonnaient l’alarme, avant de mener leur chasse aux sans papiers dans tous les coins et recoins.

Les officiers de la PAF étaient visiblement de très mauvaise humeur — les gens se sont faits poussés et bousculés, une des caméras qu’un militant CMS utilisait a été fracassée dans la bagarre.

Plus de 20 personnes ont été arrêtées, y compris un militant et plusieurs mineurs, dont un qui n’avait que 12 ans.

Les militants ont demandé à la police s’ils croyaient vraiment qu’arrêter des enfants était bien — ils ont tous répondu “Oui”

La plupart des arrêtés étaient libres au déjeuner.

Soirée Ciné!

Après beaucoup de bidouillages autour des cables, des batteries de voiture, et de notre nouveau projecteur, des militants CMS ont lancé un cinéma à Palestine House. On a fait du popcorn dans une casserole et un drap blanc a été étendu sur le mur pour la première soirée ciné que Calais a eue depuis longtemps, nous espérons en fait un évènement hebdomadaire. La soirée a bien commencé, Spider Man 3 (sous-titré en Arabe) se trouvant être très populaire.

Les CRS ont fait une apparition juste après minuit mais après un petit incident dans la rue qui n’était pas lié à nous, ils ont décidé de partir, sans faire d’arrestation.

Autres nouvelles — les leçons d’anglais et de français continuent à Africa House et l’endroit a été égayé par la collection toujours grandissante de peintures sur les murs, dans Africa House ainsi qu’aux alentours.

Lundi 28 Février

La PAF a rendu visite très tôt à Africa House, aux environs de 6h15, pour braquer ses torches et ses phares sur des gens qui dorment. Personne n’a été arrêté dans Africa House. Des migrants ont mentionné des arrestations au rond point qui mène au squat. Nous soupçonnons que la PAF fait évacuer les gens avec des tactiques de harcèlement, pour que les CRS puissent les ramasser sur les rues.

Palestine House a été attaquée deux fois aujourd’hui, à 6h du matin où 5 personnes ont été arrêtées, et à minuit où deux ont été arrêtées. Un habitant a remarqué que c’était la troisième fois en trois jours que les CRS attaquaient à minuit.

Dimanche 27 Février

Descente de police très tard à Africa House, 5 Erytréens ont été arrêtés.

Samedi 26 Février

La police est descendue à Palestine House aux alentours de minuit. 3 personnes ont été arrêtées. Deux se sont échappées par la même fenêtre d’où les gens sont tombés, avec des blessures très graves, le 9 février dernier.

Vendredi 25 Février

La nouvelle compagnie de CRS n°44 est arrivée à Calais mercredi. Malgré les difficultés habituelles liées au fait de trouver son chemin dans une nouvelle ville, ils semblent avoir vite appris l’art de la discrimination et du harcèlement sans intérêt.

Ce matin 2 fourgons de la compagnie patrouillaient les rues du centre ville de Calais, s’arrêtant pour poursuivre et vérifier les papiers de quiconque ressemblait à un migrant, càd. des gens qui ont une couleur de peau différente du Calaisien moyen. Quatre officiers ont accosté et poursuivi un jeune homme à toute vitesse sur des centaines de mètres sur une rue s’éloignant du centre. Heureusement, malgré son sac à dos, il était tout simplement trop rapide, même pour des policiers tous frais sortis de leur fourgon bien chaud.

Quelques minutes plus tard, le même fourgon de CRS a arrêté deux personnes sur le pont menant à la distribution, aux environs de 8h30. Au total au moins 6 personnes ont été détenues et enlevées par les deux fourgons de CRS 44 faisant la tournée du centre ville.

Jeudi 24 Février

Palestine House a été attaquée par les CRS à 4h du matin, pour s’en prendre aux gens pendant qu’ils dormaient. 6 personnes ont été arrêtées.

Il a été signalé à CMS que 4 officières de la PAF se sont rendues au squat Africa House aux environs de minuit, et ont informé les gens qui se trouvaient là qu’il ne “valaient rien” et que s’ils n’avaient pas de papiers ils n’avaient aucune chance de rester à Calais. Ce genre de harcèlement, bien qu’apparemment bénin, est délibérément employé pour saper les espoirs de personnes qui vivent déjà dans des circonstances difficiles.

Plus tard dans la soirée les militants CMS ont rencontré des journalistes d’Al Jazeera Tunisie à Africa House. Cette équipe est dans le nord de la France pendant une semaine et a déjà rendu visite à des jungles le long de la côte française.

Mercredi 23 Février

Aux environs de 9h15 ce matin, une descente conjointe sur Africa House a eu lieu. 4 fourgons de CRS et une voiture de la PAF sont arrivées à l’arrière des lieux. Environ 15 personnes ont été arrêtées. Un représentant de la mairie était présent, ainsi que 2 travailleurs, dont un au moins municipal. Une nouvelle compagnie de CRS est en ville: l’unité 44.

Quand le fourgon de la PAF est retourné du centre de rétention de Coquelles à 10h15, il y a eu une brève lutte à l’entrée de Africa House, à la suite de laquelle un Soudanais a été arrêté pour avoir supposément frapper le fourgon d’un coup de pied.

Mardi 22 Février: UNE NOUVELLE MORT A LA FRONTIERE

La presse grand-public informe qu’un homme Afghan de 24 ans est mort alors qu’il était poursuivi par la PAF (la police aux frontières) à Calais, à la suite d’un contrôle de véhicule.

L’homme n’aurait pas vécu dans les squats ou les jungles, mais possédait un passeport Italien et conduisait une voiture à travers la ville au moment du contrôle. Il aurait ensuite été poursuivi par la police avant de sauter dans le canal, où il s’est noyé.

Les médias capitalistes suggèrent que la police le soupçonnait d’être un passeur.

2 Eritréens ont été arrêtés à la gare à 11h par la Gendarmerie, qui sont très rarement impliqués dans le travail de leurs collègues PAF et CRS.

Lundi 21 Février

La Jungle Hazara a été attaquée pendant une heure aujourd’hui. Aucune arrestation. Les CRS cherchaient des tentes à détruire mais n’ont rien pu trouver…

Samedi 19 Février

Une voiture de police pratiquait ses virages en frein à main, en utilisant Africa House comme terrain d’entraînement et les militants CMS comme balises. Un fourgon de la PAF s’est introduit dans Africa House aux environs de 7h30, suivi peu après par la voiture; qui a décidé d’entrer le bâtiment principal tous phares allumés et de faire retentir de l’afro-pop pourrie à travers ses haut-parleurs, dans l’hilarité générale des policiers, et dans le malaise général des habitants endormis.

Mardi 15 Février

Ces derniers jours la PAF et les CRS ont choisi d’éviter les descentes et confrontations stressantes à Africa House où les choses finissent inévitablement en une confrontation entre ceux sur le toît et les officiers venant les arrêter. A la place, ils ont pris l’habitude d’arrêter les gens sur le chemin de la distribution, malgré le fait qu’ils aient des accords avec les associations de ne pas le faire. Les associations ont précédemment envoyé une lettre dénonçant ces actions, mais ils persistent malgré tout. CMS a pris l’habitude d’accompagner les gens à la distribution dans l’optique de s’assurer que les gens soient capables d’avoir accès de la nourriture.

Vendredi 11 Février Une autre grosse descente sur Africa House ce matin, trois arrestations. Un grand nombre de CRS est arrivé des deux côtés, trois fourgons de CRS à l’avant autour de 8h30, cernant les migrants des deux entrées mais la plupart des migrants ont grimpé sur le toît et les CRS n’ont arrêté que cinq personnes. Cependant tout le monde sait à présent à quel point il est dangereux de monter sur le toît!

Jeudi 10 Février UN PALESTINIEN SERIEUSEMENT BLESSE PENDANT UNE DESCENTE SUR AFRICA HOUSE

Il y a eu une autre grosse descente sur Africa House, avec CRS et PAF, qui s’est soldée par 20 arrestations. Un autre homme a été blessé par la faute de la police. L’homme est tombé — il n’a pas sauté comme on l’avait pensé au départ, et a été emmené à toute vitesse à l’hôpital.

Deux d’entre nous sommes allés à l’hôpital rendre visite à l’homme blessé, qui est Palestinien. Il a deux mains blessées, un pied cassé, deux dents cassées et est couvert d’ecchymoses sévères. Il semble aussi être dans un état émotionnel et mental terrible.

Il semble que presque tous les jours à présent quelqu’un tombe à cause de poursuites policières et finit gravement blessé, ou a été frappé par la police — souvent quand personne ne regarde.

Mercredi 9 Janvier: DEUX PALESTINIENS SERIEUSEMENT BLESSES EN ECHAPPANT A LA POLICE

Nous sommes allés à l’hôpital voir deux hommes qui ont été blessés après être tombés du premier étage d’un bâtiment alors qu’ils étaient pourchassés par la police. Ils ont depuis pui ressortir et sont de retour à Palestine House.

De ce que nous pouvons comprendre, les CRS ont fait une descente en milieu de matinée et étaient particulièrement violents. Trois personnes ont été immédiatement arrêtées et deux autres ont essayé de s’échapper en descendant une gouttière donnant sur la rue. La gouttière s’est cassée et les deux sont tombés, avec pour résultat des blessures au visage. L’un des deux a aussi cassé un bras, tandis que l’autre a subi une méchante blessure à la tête, ainsi qu’une ecchymose. Il a aussi deux yeux au beurre noir et un nez cassé mais d’après ses souvenirs, c’était de la police plutôt que de la chûte. Une ambulance a été appelée et ils ont été emmenés à l’hôpital.

Les hommes qui ont été arrêtés ont reçu des coups de la police. La police a blessé un mineur à la main. Il a été relâché presque immédiatement mais a ensuite été ré-arrêté plus tard cette nuit-là.

Nous sommes revenus à Palestine House dans la soirée pendant quelques heures et nous avons préparé de la nourriture parce qu’ils avaient raté leurs repas ce jour-là. Tout le monde semble se porter bien mais il y a beacoup de colère et de frustration, et les deux blessés ont beaucoup de souffrance.

Samedi 5 Février

23h – Une voiture d’officiers de la PAF est entrée à Africa House de l’arrière du bâtiment, et a réveillé tout le monde avec des lampe-torches. Une personne a été arrêtée.

Vendredi 4 Février

22h – Descente de police sur Africa House, 5 personnes ont été arrêtées.

Jeudi 3 Février: GRAND NOMBRE D’ARRESTATIONS A LA DISTRIBUTION

Des policiers à Calais ont récemment été entendus en train de dire que les descentes sur les squats où résident les migrants ne sont tout simplement pas assez efficaces. Dans l’opération conjointe d’aujourd’hui entre la PAF et les CRS, ils ont montré que ce qui fonctionne vraiment pour eux, c’est faire des descentes sur les routes qui entourent la distribution de nourriture avant et après que la nourriture soit distribuée.

Ce matin, les fourgons, les voitures, et les cars de ramassages de CRS et de la PAF, se sont garés des deux côtés de la route où la distribution se trouve, bloquant ainsi toute échappatoire pour les migrants. Alors que les migrants fuyaient la distribution dans chaque direction, la police est sortie, a attrapée, attaqué et fourgué les migrants dans les cars. Les volontaires de Salam, qui font la distribution du matin, ont fermé les portails après que tout le monde ait quitté les lieux, bloquant plus encore les possibilités d’échappatoire des migrants. Une fois que tous les migrants de la zone ont été attrapés ou se sont enfuis, les fourgons sont partis et ont commencé à chasser les migrants qui s’étaient échappés. Des groupes de migrants sprintaient ensemble dans toutes les directions et la police les pourchassait dans leurs véhicules, et sont sortis, les ont battus avec leurs matraques et les ont ramenés dans les fourgons.

Un groupe a été pourchassé sur les chemins de fer où un migrant est tombé, avec une jambe blessée. La PAF a commencé à le tabasser sans merci, en disant qu’il faisait semblant. Quand un militant CMS est arrivé avec une caméra les policiers ont changé de comportement, et ont agi comme s’ils aidaient l’homme. Quand leur comédie est devenue trop dure pour leurs âmes fascistes, ils se sont retournés et ont détruit la caméra avant de continuer leur brutalisation, assurés que leur rôle de “protecteur de l’état” était en sécurité. Un migrant était à terre gémissant et criant à cause des frappes qu’il avait reçu mais la police a répété qu’ils faisait semblant et a continué à le frapper hors de la vue de nombreux spectateurs qui regardaient depuis leur fenêtre. Les conducteurs ont baissé leur fenêtre pour mieux voir et ont demandé à la police s’ils pouvaient continuer à rouler. Personne ne s’est senti obligé de faire ou de dire quoi que ce soit à propos de la scène de brutalité policière en face d’eux. L’homme, à présent inconscient, a été tiré dans un fourgon et systématiquement giflé alors qu’il gémissait de douleur. Ses membres n’arrêtaient pas de tomber de sorte qu’ils ne pouvaient pas fermer la porte et cela était apparemment une excuse suffisante pour le frapper à nouveau.

Des fourgons ont été vus en train de se diriger vers Africa House où une descente échouée a eu lieu ce matin par la Compagnie de CRS n°11.

Descente sur Palestine house aux environs de 7h, tout le monde a été arrêté.

La jungle Hazara a été détruite pendant la nuit; plusieurs tentes ont été détruites et deux personnes ont été arrêtées.

Mercredi 2 Février

La PAF et les CRS sont descendues sur Africa House ce matin. CMS était là et s’est assuré que tout le monde avait tout le temps de s’enfuir. Cela a ennuyé les officiers qui ont sorti leur frustration sur les militants. Les gens ont été jetés à terre, frappés au visage et sortis des lieux. Un officier de la PAF était particulièrement aggressif et donc les militants ont essayé de forcer ses camarades officiers à donner son nom et/ou ses coordonnées. Les choses se sont tournées en une confrontation, les militants refusant de donner des papiers jusqu’à ce qu’ils aient son nom. Il n’a jamais été donné, et deux personnes ont été menacées d’arrestation pour avoir gardé leurs passeport pendant un contrôle de police.

Pendant ce temps, à l’intérieur, les autres officiers ont détruit des portes et des escaliers, retirant aux personnes sur le toît un moyen de redescendre dans le bâtiment. Au total, deux personnes ont été arrêtées.

Palestine House a été attaquée par les CRS aux environs de 9h du soir. Des militants CMS se trouvaient être là en train de cuisiner un repas à ce moment-là, et donc ont pu assister à une arrestation et empêcher les CRS d’avoir recours à leur violence habituelle. Hormis la perte d’un ami à la police c’était une soirée magnifique de cuisine Marocaine sur un feu ouvert, et qui s’est terminé parfaitement avec le retour de l’homme arrêté, juste à temps pour manger.

Lundi 31 Janvier

Un garçon Tajik de 12 ans a perdu un doigt alors qu’il sautait par-dessus une grille: la police le pourchassait pendant qu’il essayait de travers et un anneau qu’il portait s’est pris dans la grille. Son frère, qui a 10 ans, est aussi à l’hôpital mais sans blessure. Des militants CMS ont été rendre visite aux garçons et jusque là ils vont bien. Un incident presque identique a eu lieu à l’automne dernier; à nouveau, l’homme a perdu son doigt. Plus d’informations là-dessus plus tard.

Africa House a été attaquée à nouveau ce matin. Il n’y a pas eu d’arrestation, bien que une personne ait été arrêtée hors des locaux. La PAF a essayé de renverser trois militants CMS avec un fourgon de police. Heureusement personne n’a été blessé mais les officiers se sont assurés que leur véhicule n’était pas égratigné, sans se s’embêter à demander si une seule des personnes allait bien…

Samedi 29 Janvier

La jungle Hazara a été attaquée dans la nuit. Deux occupants ont été arrêtés et la police a détruit quelques tentes.

Vendredi 28 Janvier

Ce matin un homme Soudanais de Africa House s’est blessé en tombant pendant qu’il s’échappait de la police et a été emmené à l’hôpital.

Jeudi 27 Janvier

Une autre descente à Africa House, 10 personnes ont été arrêtées.

Vendredi 21 Janvier

Grande descente à Africa House ce matin. La PAF et la nouvelle unité de CRS sont arrivées à l’arrière du bâtiment avec 6 fourgons. Les militants CMS ont immédiatement été enlevés des lieux et n’ont pu que regarder les portes être défoncées, le gas lacrymogène être aspergé, et plus de 20 personnes être arrêtées. Les officiers furent vus en train de s’amuser à grimper sur le toît et n’arrêtaient pas de poser pour des photos avec leurs flingues. Un officier a déclaré aux militants que tout ça était “juste un jeu”.

Jeudi 20 Janvier

Toujours pas de nouvelle des Palestiniens disparus.

De l’équipement de cuisine fut emmené à Palestine House et un grand repas communal fut préparé entre les militants CMS et les habitants de la maison. Tout le monde s’est bien amusé avec de la peinture pour décorer les murs de slogans de liberté en Arabe, Français et Anglais.

Un Palestinien a été arrêté et interrogé par la police sur les No Borders. Il a été à présent relâché.

Une nouvelle compagnie de CRS est arrivée ce soir. Unité 11.

Mercredi 19 Janvier

La PAF s’est rendue deux fois à Africa House ce matin, une fois à 5h et une autre fois à 6h30. Aucune arrestation n’a eu lieu, mais tout le monde a été réveillé par des lampes fourrées sous leur nez.

La police a attaquée la distribution, et pris des tentes que quelques garçons utilisaient. Ils ont aussi pris toutes leurs affaires personnelles, vêtements et papiers d’identité.

Un squat privé a été expulsé, toutes les personnes ont été arrêtées. La maison a ensuite été condamnée.

Un système sonore a été emmené à Palestine House. Les gens ont passé toute la nuit à danser et à échanger des phrases en Arabe et en Anglais. C’était une belle nuit de pas de danse et de destruction des barrières linguistiques.

Mardi 18 JanvierLa PAF est arrivée à Africa House à 7h ce matin et a essayé de se faire un chemin à travers la barricade. Une fois qu’ils ont découvert qu’il était plus simple de sortir de la voiture et de la déplacer à la main, ils ont réussi à entrer. En ce moment il semble que la police s’amuse à jouer et donc au lieu d’essayer d’arrêter des gens ils ont juste conduit à l’intérieur, braqué leurs lumières, et perturbé ceux qui voulaient dormir.

Un homme à Africa House est tombé malade et une ambulance dût être appelée. Au départ ils ont refusé de sortir, mais après le sixième appel des auxiliaires médicaux sont arrivés avec un camion de pompier et l’ont emmené à l’hôpital. Il fut renvoyé plus tard dans la journée avec une boîte de médicaments contre la souffrance, bien qu’il pouvait à peine marcher.

Lundi 17 Janvier

La PAF est allée à Africa House ce matin mais n’a pas fait d’arrestation.

Les leçons d’Anglais et de Français continuent avec beaucoup d’enthousiasme et de présence à Africa House. Les leçons d’aujourd’hui ont pris des heures — jusqu’à ce qu’il fasse trop noir pour qu’on voit le tableau.

Dimanche 16 Janvier

Deux jeunes Palestiniens disparus pendant qu’ils essayaient de traverser

Deux jeunes Palestiniens de 16 et 18 ans ont essayé de traverser vers l’Angleterre en utilisant le Tunnel Eurostar. Deux autres hommes qui étaient avec eux ont été rapidement attrapés par la sécurité, avec un chien. Les deux garçons se sont cachés dans une canalisation d’eau connectée au réservoir. Les deux autres types qui étaient derrière ont vu la scène — l’un d’entre eux a été arrêté et maintenu 24 heures au commissariat, l’autre s’est échappé; ils disent que la sécurité a lâché le chien, et le chien avait une muselière, et ne pouvait pas mordre mais cela a pu mener les garçons à paniquer et fuir plus avant dans la canalisation, où ils ont pu tomber dans l’eau et se noyer. Les pompiers ont cherché le fond du réservoir, mais il y a un grillage dans la canalisation avant qu’elle ne rejoigne ce dernier. Les deux Palestiniens qui étaient avec les deux autres garçons disparus sont allés hier au commissariat de police avec deux volontaires d’associations humanitaires pour fournir des informations, toujours sans nouvelle. Cela fait trois jours que les deux garçons ont disparu. Ils venaient d’arriver à Calais et même les autres Palestiniens ignorent leurs noms.

Un militant CMS a été contrôlé à Carrefour.

Samedi 15 Janvier

La PAF a roulé à grande vitesse dans Africa House, effrayant beaucoup de gens sur le toît, mais elle n’a pas essayé d’arrêter qui que ce soit. Plutôt, ils ont récolté tout le travail artistique qui séchait dans le coin de l’entrepôt, l’ont placé dans leur fourgon et sont repartis en faisant retentir de la musique.

La Jungle Hazara a été attaquée à 12h30. Huit officiers de la PAF ont arrêté trois personnes, y compris un homme avec des papiers et un garçon mineur (qui fut détenu à Coquelles pendant 24 heures).

Vendredi 14 Janvier

Africa House n’a pas été attaquée ce matin mais les CRS y sont allés trois fois, et ont fait semblant de rentrer, et quand les gens ont fui ils sont remonté dans leur fourgon et sont repartis. Ils ont continué à chasser dans les rues où les gens doivent passer pour aller à la distribution de nourriture et ils ont pourchassé un groupe de garçons Pashtus sur leur chemain, pas d’arrestation. La plupart des gens à Africa House ont raté leur petit déjeuner de peur d’être arrêté.

Jeudi 13 Janvier

Au moins cinq personnes ont été arrêtées à Africa House juste avant 8h. La police est entrée à l’arrière du bâtiment et a conduit une petite descente sur les cabines d’enseignement des langues.

La PAF faisait son balayage habituel de la ville, ce matin, lorsqu’elle a reconnu et arrêté un militant CMS dans le centre commercial. Un officier l’a menacé de le frapper, et lui a dit que la police ‘ne voulait pas des Migrants ici.’

Juste après 8h les CRS se sont arrêtés à la gare et ont arrêté quatre personnes Vietnamiennes qui attendaient un train. On leur demanda leurs papiers et ils furent détenus sur le trottoir dehors pendant plus de vingt minutes pendant que la police attendait un fourgon d’arrestation.

Paradise House a été attaquée ce matin à 10h. Nous n’avons pas reçu confirmation de la moindre arrestation.

Mercredi 12 Janvier

Africa house attaquée par la PAF et les CRS ce matin aux environs de 8h. Ils sont arrivés avec 5 fourgons de police, deux voitures, deux fourgons de ramassage, ont fouillé les bâtiments avec des échelles et détruit quelques portes. Au moins 20 arrestations ont eu lieu; tous ceux qui n’ont pas été arrêtés ont été forcés de partir, y compris les militants CMS et les travailleurs humanitaires qui étaient présents. Plusieurs couvertures et des tentes ont été prises par des travailleurs de la ville et ils ont détruit la petite barricade au bulldozer, qui était à l’entrée pour ralentir la police. Après la sortie de la police, les gens sont revenus et tous les arrêtés ont été relâchés plus tard dans la journée.

Pour réhausser les esprits, de la peinture, des brosses et de grands rouleaux de papiers furent amenés à Africa House et certains des résidents les plus créatifs ont peint de belles images, de la poésie, et des slogans de liberté et d’amour.Les CRS ont rodé dans les rues, et arrêté des gens au hasard, dans la rue, à la gare, etc. La PAF a brisé l’accord avec les associations et arrêté un homme devant le portail de la distribution du soir. Après une petite bagarre avec les militants CMS et certains des travailleurs humanitaires, la PAF a reconduit l’homme au centre de rétention de Coquelles où il fut détenu pendant 20 minutes, ses empreintes prises, et ensuite il fut relâché.

Le squat Iranien a été fermé et condamné, les habitants forcés de dormir dans la rue, sous la pluie.

Mardi 11 Janvier

7h30 – Palestine House a été attaquée ce matin et six personnes ont été arrêtées.

Lundi 10 Janvier

Il n’y a pas eu de petit déjeuner ce matin à la distribution de Salam. CMS a distribué des pâtisseries, du pain, et des sandwichs mais la plupart des gens ont eu faim jusqu’à la distribution du midi.

La jungle Kurde a été attaquée la nuit, 5 arrestations au moins, peut-être plus. La maison Iranienne a aussi été attaquée, et tout le monde a été arrêté, et juste après avoir été relâchés, ils ont été arrêtés à nouveau. Il semble que le sommeil n’est qu’un privilège pour les personnes avec papiers.

Dimanche 9 Janvier

La Jungle Hazara a été attaquée la nuit, et deux arrestations ont été faites.

Vendredi 7 Janvier

Il semble que la police ait répandu une rumeur parmi les Migrants que la Grande-Bretagne est fermée pour les réfugiés et qu’il n’y a plus d’asile à donner.

Aucune descente sur Africa House ce matin mais la maison Iranienne a reçu une visite de la PAF et tout le monde a été expulsé dans la rue. La police rode dans les rues pour ramasser des gens. Beaucoup d’Africains et d’Afghans, certains qui ont 10 ans, sont constamment arrêtés et ré-arrêtés toute la journée.

Jeudi 6 Janvier

L’abri anti-froid du BCMO est maintenant fermé parce que la température est montée au-dessus du gel aujourd’hui. Elle est redescendue depuis, mais aucun signe de la réouverture de l’abri. CMS et toutes les autres associations ont été très occupés à essayer désespérément de trouver des abris, des couvertures, des tentes, et des vêtements imperméables pour toutes les personnes qui dorment à présent dans la rue.

Mercredi 5 Janvier

Africa House attaquée ce matin, tous les militants CMS arrêtés.

8h – La PAF et les CRS ont mené une opération jointe, entrant dans la propriété de devant et de derrière. Les militants ont été immédiatement bousculés dans un coin et fouillés méticuleusement. Malgré les protestations, les officiers masculins ont fouillé les militantes. Tout le monde a été menotté et arrêté sans explication. La police semblait perplexe que si peu de militants étaient présents sur le terrain ce matin et ont demandé ce qui était arrivé à des militants particuliers en donnant leur nom…

Avant que les militants ne soient conduits à l’hôtel de police ils ont repéré sept arrestations de Migrants et ce qui ressemblait à une expulsion complète de Africa House. A leur arrivée au centre de rétention de Coquelles, CMS était presque les seuls personnes en détention, mais à 13h les cellules étaient pleines, principalement de Migrants Africains. A 16h la plupart des migrants avaient été relâchés mais CMS était toujours là, les oreilles résonnant avec les menaces policières d’emprisonnement. Toute l’opération à Coquelles était très peu professionnelle, les entretiens menés dans des bureaux très occupés. Un militant a été bloqué dans des WC et oublié là. Tous les militants ont été relâchés vers 19h.

Mardi 4 Janvier

Une journée relativement calme à Calais pour tout le monde. Pas trop de police dans la rue, seulement quelques arrestations toute la journée. Les militants CMS ont pu reprendre la distribution habituelle de chaussures, de couvertures, et de carte SIM. Une leçon très suivie et très vivante a eu lieu à Africa House (aujourd’hui, les verbes irréguliers) qui a impliqué beaucoup de rires, les militants ayant à mimer toute sorte d’étranges actions!

Lundi 3 Janvier

Des officiers de la PAF dans deux voitures sont arrivés à Africa House ce matin, et ont décidé qu’au lieu de faire une descente sur les Sans-Papiers ils frapperaient les militants CMS qui étaient en veille. Des matraques, des poings et des bottes furent utilisés, les militants étant jetés à terre, claqués contre les murs et étouffés. Une militante a reçu un coup de pied à l’estomac, un coup de matraque sur la tête, et a été jetée à terre, et étranglée pour avoir tenté d’empêcher un officier de frapper quelqu’un. Deux autres militants ont reçu des coups au visage et jeté sur la route pour avoir sifflé — l’officier (après avoir détruit le sifflet délictueux) a remarqué que nous utilisions nos sifflets et que nous réveillions tout le monde dans la rue tous les matins et que ce n’était pas bien. Il semblait oublier le fait qu’il vient à Africa House tous les matins pour réveiller les gens et les arrêter, j’imagine que cela est une nouvelle preuve de la mentalité de la police française — les Migrants ne sont pas des gens à leurs yeux.

Les CRS ont passé la matinée à marauder et ont fait plusieurs arrestations de Migrants Africains qui revenaient à Africa House depuis la distribution. Ils ont ensuite suivi et tenté d’arrêter des gens qui marchaient vers les jungles près du port, trois personnes ont été poursuivies à pied et ont grimpé la grille qui mène à la zone de distribution des repas. Les CRS ont suivi et escaladé les grilles, attrapant et arrêtant deux personnes, un type a réussi à sortir de l’autre côté et à se cacher dans un jardin, la police est passée plusieurs fois et ne l’a pas remarqué, mais malheureusement il n’a pas réussi à s’enfuir, une passante ayant appelé la police pour montrer où il se cachait. Un militant CMS s’est fait arrêté alors qu’il essayait d’intervenir dans la fuite des gens; il fut relâché quatre heures plus tard après un contrôle d’identité complet à Coquelles avec tous les autres Sans-Papiers.

Dimanche 2 Janvier

Tout le monde a reçu une surprise – nous y compris – lorsqu’il est apparu que le fil barbelé de la distribution du matin (qui couvre habituellement le haut des grillages, et transforme un endroit pour des repas en une prison) avait été retiré des grilles et placés dans les grosses poubelles pendant la nuit. Les militants CMS avec l’aide de quelques Afghans athlétiques ont ensuite décoré les grilles avec des banderoles en anglais, arabe, et français, pour souhaiter à tout le monde une “Bonne année – libre de toutes frontières!

Les leçons d’anglais continuent très fort à Africa House et elles sont à présent rejointes par des séances d’art. Etre capable de se laisser aller à Calais est très important et donc l’arrivée d’un système sonore portable a été très populaire, surtout avec les jeunes garçons Afghans qui se sont amusés à montrer leurs pas de danse. Cette nuit la musique fut emmenée au BCMO où en quelques minutes une vingtaine de personnes frappaient des mains tandis qu’un jeune garçon Afghan dançait. Les CRS ont fait une apparition mais personne ne s’est enfui, ils ont juste applaudi et acclamé plus fort, et les CRS ont continué.

Samedi 1er Janvier (Nouvelle Année)

La distribution du midi fut servie par l’Auberge des Migrants, qui a décidé, pour améliorer l’humeur en plaçant des nappes par dessus les poubelles. Un groupe de Samba est venu d’Allemagne pour jouer de la super musique et les gens ont dansé. Une minute après que CMS les ait prévenu, le groupe de Samba est sorti dans la rue et (avec des banderoles venues de nulle part) il s’est transformé en une petite manifestation sonore du nouvel an, procédant à travers la ville vers le centre commercial. Les habitants nous ont regardé avec des sourires et des encouragements et le petit groupe de militants et de migrants a été rejoint par une passante qui a arrêté sa voiture et laissé son mari et ses enfants– le point levé et chantant très haut! La petite troupe de personnes pacifiques et colorées s’est arrêtée au centre commercial et une banderole a été suspendue depuis les décorations de noël, proclamant — les droits de l’homme n’ont pas de frontières! Quelques instants après avoir suspendu la banderole, la police est arrivée et les officiers se mirent des casques anti-émeute et à sortir des matraques. Tout le monde s’est éparpillé, et la police s’est mise à la chasse. Deux militants ont été coincés dans une allée et étranglés par la police, la banderole arrachée de leurs mains. Deux autres ont été contrôlés et relâchés — personne d’autre n’a été attrapé.

Vendredi 31 Décembre (Nouvel An)

Heureusement c’était un bon jour pour les Migrants car il ne semblait pas y avoir de police, mais pas de chance pour les militants par contre, courant dans tous les sens pour organiser la fête de cette soirée. Salam a fait une soirée spéciale de distribution de repas avec des feux d’artifice et après tout le monde a été escorté à Africa House pour une Partie du Nouvel An spectaculaire. CMS et les résidents de Africa House ont cuisiné ensemble et un gros feu fut allumé, pour que les gens puissent s’asseoir autour et manger. Une fois que tout le monde était rassasié, chaud et heureux, on sortit la musique et la bière, suivi d’incroyables danses. Les moments de joie sont très rares à Calais mais sont bien savourés et la nuit semblait n’en jamais finir, avec les Soudanais, les Erithréens, les Ethiopiens, les Kurdes, les Afghans, les Français, les Américains, les Italiens, les Finlandais, les Britanniques, les Danois, les Hollandais, les Allemands, les Palestiniens, les Marocains, les Autrichiens, et les Iraniens qui dansaient chantaient et riaient ensemble. Le compte à rebours fut crié autour de Africa House, et les gens sautaient autour du feu et les feux d’artifice furent lancés dans la cour. C’était vraiment une fête du nouvel an sans frontières.

Jeudi 30 Décembre

8h20 – Descente de la PAF et des CRS sur Africa House. Les militants CMS réussirent à donner un avertissement magnifiquement à l’avance, les officiers étant assez lents dans leur descente de leurs véhicules. Ne trouvant personne dans les principaux hangars, les officiers de la PAF ont percé la porte barricadée vers les salles du premier étage, et n’y ont trouvé que quatre Migrants. Les couvertures et les possessions des gens furent balancées et piétinées, alors que la police essayait d’intimider les présens en poussant, bousculant, et mon acte favori — en pointant la torche dans les yeux. Après que 13 personnes aient été emmenées, tous les militants CMS sauf une (qui refusait de partir) furent enlevés du bâtiments et leurs passeports contrôlés dans la cour. Sept des Africains détenus avaient des documents suffisants et furent placés de côté pour être relâchés, et les six autres furent fouillés. Un homme avait une jambe sérieusement blessée et demandait à utiliser ses béquilles pour pouvoir bouger mais la police ne l’a pas permis. Ses béquilles furent retirés et il fut fouillé très durement, une fois la fouille terminée ils refusèrent de rendre les béquilles. La militante qui était encore dans le bâtiment a piqué une crise et pour finir une officière a laissé tomber et rendu les béquilles. La militante fut ensuite placée en état d’arrestation, placée dans un coin et entourée de quatre officiers. Dehors, les autres militants étaient amusés par une conversation entendue entre plusieurs officiers CRS et PAF. Il semble que l’Unité 46 de CRS avait de toutes nouvelles recrues, et qu’ils devaient être rassurés par un officier plus ancien de la PAF que tout était sous contrôle et que ceci n’était qu’une descente normale. Les militants ont trouvé particulièrement intéressant d’entendre l’officier de la PAF commenter qu’il n’aurait jamais du rejoindre la police des frontières et que “ce n’était pas comme ça qu’il pensait que sa vie tournerait.” Apparemment il voulait être un vrai officier de police et pas passer tout son temps à “faire ça et chasser des Roms.

Une des nouvelles recrues fut aussi entendue en train de remarquer que “Les migrants sont étonnament propres.” Une fois que tous les Sans-Papiers furent fouillés, ils furent placés dans le fourgon d’arrestation, menottés les uns aux autres, et l’homme avec la jambe blessée fut poussé et bousculé du bâtiment, la police étant trop ennuyée par sa marche “trop lente”. La militante en état d’arrestation fut relâchée une fois que ses papiers furent vérifiés, ce qui fit six arrestations en tout.

Cette nuit un bar amical fut utilisé pour une fête pré-nouvel an. Les Wildkatw de Brighton y ont joué, ainsi que plusieurs autres, y compris des chanteurs Kurdes et Galois. Les gens furent escortés du BCMO et de Africa House jusqu’au bar. Il y avait beaucoup de monde, malgré le fait que les CRS rôdaient dans la ville et arrêtaient les gens sur le chemin — quatre arrestations hors de Africa House et pour finir la plupart des gens durent courir dans les ruelles pour arriver en ville sans harcèlement. Les CRS se sont amenés vers la fin de la soirée mais continuèrent leur chemin lorsqu’un énorme groupe de militants CMS grimpa pratiquement dans leur fourgon pour leur dire de partir.

Une fois que la fête était terminée les gens ont commencé à être escorté en groupes vers leurs campements et leurs squats respectifs. C’était alors que la police a décidé d’attaquer et un migrant Soudanais a été renversé par une voiture de police. Les militants et les Sans-Papiers ont couru à son aide, pendant que l’homme blessé était menotté. La police nationale et la PAF sont apparues en nombre considérable, et après une petite bagarre sur la route l’homme fut chargé dans un fourgon d’arrestation et emmené. Les militants CMS ont essayé désespérément de se reformer et de ramener en sécurité les gens mais malheureusement la soirée a empiré, et les CRS sont arrivés et ont rendu ceci impossible. Les militants les ont bloqué sur la route tout en chantant “SOLIDARITE AVEC LES SANS-PAPIERS.” Les gens sont sortis des bars et ont regardé les CRS sortir de leurs fourgons, pour systématiquement gaser tout le monde jusqu’à ce que tous les militants furent complètement aveuglés, vomissant pratiquement sur la route, après qu’ils furent satisfaits de leur travail, les CRS sont repartis — heureusement, ils ne sont pas embêtés pour arrêter le moindre migrant.

Mercredi 29 Décembre

Une nouvelle unité de CRS est arrivée en ville — l’unité 46. Ils ont pris pied assez vite, et les arrestations ont commencé à 10h30. Trois Migrants Soudanais furent les permiers à être ramassés alors qu’ils revenaient à Africa House de la distribution du petit déjeuner.

Les CRS ont ensuite passé le reste de la journée à rouler en cercle avec des livrets, apparemment pour essayer de trouver ce qu’ils étaient sensés faire.

Mardi 28 Décembre

Les CRS ont été très actifs aujourd’hui. Le matin ils ont arrêté 10 personnes dans le parc, et d’autres dans la rue. A midi un fourgon d’arrestation a roulé autour de la distribution.

La nouvelle Maison Palestine a été attaquée à 17h30 par la PAF, 5 personnes ont été arrêtées; la PAF est ensuite allée à l’ancienne Maison Palestine et 11 personnes ont été arrêtées à 20h30. La plupart des gens ont été relâchés après un contrôle d’identité de 5 minutes au poste de police de Coquelles: un autre exemple d’arrestations complètement inutiles juste pour bouleverser et harceler les gens. La PAF a été aperçu par les militants autour du squat Palestinien hier.

Dimanche 26 Décembre (résumé des derniers jours)

‘Noël n’a pas de frontières/ Jésus n’avait pas de papiers’

Action directe le jour de Noël

Le matin de Noël, nous avons créé une pseudo jungle devant la Mairie, en utilisant des tentes cassées ou incomplètes. Nous avons déployé une banderole qui disait ‘Noël n’a pas de frontières/ Jésus n’avait pas de papiers’ et nous avons mis des foulards et des bonnets donnés, qui avaient été rejetés par les migrants, sur les têtes des Six Bourgeois, la célèbre statue de Rodin est le symbole de la ville. Une douzaine de militants No Borders de diverses parties de l’Europe sont venus, ainsi qu’une douzaine de réfugiés d’Afghanistan, de Palestine, du Kurdistan, etc. ainsi que quelques humanitaires.

La police est intervenue pour confisquer les tents (comme d’habitude) et la banderole. Personne n’a été arrêté et les militants No Borders ont marché sur le Boulevard Jacquard pour crier “no borders no nations stop deportations” et “solidarité avec les sans papiers”; nous avons fait une manif improvisée devant le centre commercial, et nous sommes entrés, malgré deux types de la sécurité qui essayaient de nous arrêter, juste pour pour rappeler aux passants que Noël et la société de consommation ont lieu à côté de gens qui dorment dehors et qui vivent dans les conditions les plus épouvantables, et ce dû aux politiques gouvernementales.

Dans la soirée 10 migrants de Palestine et d’Afrique auraient été arrêtés, et durent passer Noël dans une cellule. Après cela, la police est partie en vacance, et a déclaré à des militants qui se trouvaient à Africa House qu’ils reviendraient lundi. Si seulement ils prenaient des vacances 365 jours par an.

Le jour de Noël on a eu une grande fête. On a fait un grand repas avec les migrants et quelques humanitaires. C’était une joli fête et tout le monde s’est amusé pour une fois. Il y avait de la bonne nourriture, des boissons alcoolisées et non-alcoolisées, de la musique avec un petit système sonore, de la chanson et du tambour autour des feux, tout le monde dansait, les communautés se mélangaient, et il y avait une super atmosphère. Vive l’esprit incroyable des migrants de Calais!

Mercredi 22 Décembre

Africa House a été attaquée ce matin mais seulement deux personnes ont été arrêtées.

Vendredi 17 Décembre

Il n’y a pas eu d’attaque sur Africa House ce matin.

Les leçons d’anglais, de français et de hollandais continuent à Africa House, Palestine House, et d’autres jungles.

La répression policière continue à Calais, mais aussi en dehors de Calais, sur la côte.

Dans la jungle de Tétéghem, la vie est toujours difficile avec le temps très froid. Les gens qui vivent là nous disent que la police est intervenue tôt le matin de nombreuses fois ces dernières semaines.

Pendant une semaine et demi un jeune des jungles de Tétéghem a été dans le coma à l’hôpital de Lille. Il s’est cogné la tête très dur après être tombé d’un camion qui allait en Angleterre. Quand la frontière est de plus en plus difficile à traverser, les gens prennent de plus en plus de risques.

Mardi 16 Décembre

Une descente très soudaine mais très petite de Africa House par des officiers de la PAF a eu lieu juste avant 7h. Malheureusement pour eux, 6 militants de Calais Migrant Solidarity étaient sur les lieux pour alerter tout le monde à l’intérieur, et aucune arrestation n’a été faite. Un des officiers de la PAF en était très frustré et a jeté un militant à terre tout en injuriant un autre. Quand les gens s’opposèrent à l’officier, il commença à hurler et à se plaindre qu’il était incapable de faire son travail parce que CMS était “TOUJOURS” là…

Des sandwichs ont été préparés et distribués avec des plateaux de dates et d’autres pâtisseries à divers squats, campements, et jungles toute la journée. L’après-midi, un système sonore a été emmené à Africa House et chacun s’est réchauffé en dansant sur de la musique soudanaise.

Mercredi 15 Décembre

10 militants CMS étaient en veille à Africa House toute la matinée, mais heureusement aucun fonctionnaire de police ne s’est montré. Du pain, des légumes, du thé, du sucre, et des pâtisseries ont été distribués.

Mardi 14 Décembre

Des officiers de la PAF, avec la nouvelle unité 4 de CRS, ont attaqué Africa House à 7h45. Ils ont retiré la barricade, et ont roulé dans la cour, 10 personnes ont été arrêtées, y compris une personne Polonaise. Seulement deux militants CMS étaient en veille ce qui signifie que les officiers CRS pouvaient être incroyablement intimidants et physiquement violents, des gens ont été bousculés et frappés à la matraque. Les dix personnes arrêtées ont été menottées les unes aux autres, et emmené au centre de rétention de Coquelles. Après la sortie des policiers, la barricade a été reconstruite.

Vendredi 10 décembre

Il y a eu des arrestations (au moins trois) le matin, sur la route entre le BCMO et la distribution. Ce sont les endroits qui ont été légalement concédés aux associations pour fournir un abri et de la nourriture aux migrants, et la police ne devrait pas y arrêter les gens, y compris sur le chemin, mais ils le font tout le temps.

Jeudi 9 décembre

Africa House a été encore attaquée à 7h du matin, 6 arrestations.

Mercredi 8 décembre

Il y a eu une arrestation à 6h devant le BCMO.

Mardi 7 décembre

Il y a eu deux arrestations au squat Ethiopien à 2h du matin, qu’on appelle aussi “Paradise House.” Il a été attaqué très souvent ces derniers temps, à toute heure.

Lundi 6 décembre

Africa House a encore été attaquée ce matin.

Hier nous avons fait une autre livraison de vêtements et de nourriture aux campements de Grande Synthe et Tétéghem.

Le harcèlement policier reste très élevé. La jungle de Tétéghem a été attaquée par la police deux jours plus tôt selon les migrants, et la police en civil continue à venir compter le nombre de migrants, souvent quand les humanitaires locaux y vont pour donner de la nourriture. Les assos s’en sont plaint, car elles ne veulent pas être considérées des accessoires de la répression policière; mais la police continue à venir. Les gens ont manqué leurs repas de peur de la police.

Il a fait extrêmement froid. Les gens qui ont appelé le numéro d’urgence 115 pour avoir une place dans l’abri anti-froid ont reçu comme réponse qu’il n’y avait plus de place. Un homme d’âge moyen a trouvé une place à l’hôpital après avoir dévelopé une bronchite, mais il fut rejeté après seulement deux jours et il dut retourner à la jungle: Toutes les familles avec de jeunes enfants sont à l’intérieur, mais uniquement grâce aux volontaires locaux. Cependant, il devrait bientôt y avoir des places de libres pour la nuit. Les autorités ont décidé d’ouvrir deux autres abris d’urgence, un à Tétéghem et un autre à Grande Synthe, et vendredi à 18h ils ont appelé les associations pour leur dire d’y amener les migrants avant 19h30! Ils ont refusé, car ils disent qu’ils ne peuvent pas tout faire. Les abris ne remplissent aucun standard aussi minime soit-il; il n’y a même pas de couvertures.

Les gens souffrent terriblement à Tétéghem et à Grande Synthe. Non seulement les gens souffrent de maladies liées au froid mais aussi de dépression et de problèmes de santé mentale, et ils n’arrêtent pas de dire que quelqu’un va finir par mourir.

Je n’ai jamais pensé que je verrais des camps de réfugiés comme ça dans l’Europe du 21ième siècle, avec des volontaires locaux qui luttent pour garantir la survie de gens qui sont coincés ici. En plus des difficultés habituelles, les deux derniers hivers ont été plus froids que d’habitude, ce qui rend les conditions de vie presque insupportables…

Samedi 4 décembre

Africa House n’a pas été attaquée, pour le deuxième jour consécutif!

Et les Palestiniens ont un nouveau squat! La police est allée attaquer le vieux squat ce matin… et ils n’ont trouvé personne.

La maison d’une famille avec un bébé de 11 mois à Téteghem.

Vendredi 3 décembre

L’état français accorde 100 000 euros pour améliorer le BCMO

Il y avait environ 140 migrants dans le gymnase dans la nuit entre Mercredi et Jeudi, après le froid intense, -7°. Comme une boîte de sardines. Beaucoup de gens ont déménagé d’Africa House, également à cause des descentes continuelles de la police. La plupart des Pashtounes ont quitté la jungle pour se mettre au BCMO, y compris de très jeunes ados — le plus jeune n’a que 12 ans. Les mineurs et les gens qui demandent l’asile devraient obtenir un hébergement séparé correct, selon la loi, mais aucun n’est fourni. AU BCMO les migrants dorment sur des cartons, il n’y a pas de douche, de robinet, et il n’y a qu’un WC chimique, dehors. La police a arrêté des gens à l’extérieur du BCMO. Nous nous demandons comment une telle structure peut être ‘améliorée’, et comment les 100 000 euros vont être dépensés. L’argent va être passé à la Mairie avant le 10 décembre.

Africa House a aussi été attaquée ce matin.

Jeudi 2 décembre

Grosse descente sur Africa House à 8h ce matin. La PAF et les CRS sont arrivés en nombre, avec des échelles. Ils étaient plutôt agressifs envers les migrants et les militants CMS. Nous avons pu voir 6 personnes arrêtées, mais on nous a expulsé du bâtiment au début de l’opération. Tous les autres reçurent l’ordre de quitter le bâtiment — pour affronter le froid et la neige — mais ont réintégré les lieux après la sortie de la police. Un homme a été emmené à l’hôpital par ambulance, après être tombé du toît alors qu’il fuyait la police. Cependant son état de santé n’était pas sérieux et il fut libéré de l’hôpital après avoir reçu des soins.

Paradise House, un squat habité par les Ethiopiens, est attaqué régulièrement, à toute heure de la nuit et souvent quelques personnes sont arrêtées à chaque fois.

Mercredi 1er décembre

Africa House attaquée trois fois ce matin

Seulement deux personnes arrêtées, grâce aux avertissements des militants CMS, et parce que les CRS étaient plutôt lents… cependant le pire peut rester à venir. Un travailleur avec une combinaison blanche et un ingénieur ont visité les bpatiments — probablement à la recherche d’amiante.

Le BCMO reste ouvert jusqu’au 7 décembre.

Le préfet a gracieusement étendu l’ouverture du fait des prévisions météos qui prédisent un temps extrêmement froid dans les jours qui suivent. Le BCMO (un abri dans les cas de grands froids) fait partie d’un gymnase désaffecté et il est organisé par l’association Salam. Les autres associations se sont retirées par protestation cette année, car l’endroit ne remplit pas le moindre critère: les gens dorment par terre avec du carton et une couverture, il n’y a pas d’eau pas de toilettes — seulement une toilette chimique dehors pour un endroit qui est sensé accueillir jusqu’à 150 personnes. L’endroit ferme à présent à 9h ud matin, et reste fermé jusqu’à 19h, chacun est libre de se balader dans le froid toute la journée. Mais assez peu de gens dorment là-bas, les migrants préfèrent rester dans leurs campements et leurs squats, qui sont tous menacés de destruction. Le harcèlement policier est très élevé.

Mardi 30 novembre

Dunkerque en bref

Les niveaux de harcèlement policier à Tétéghem et Grande Synthe restent très élevés, la police s’y rend tous les jours. La jungle de Loon Plage n’existe plus. La moitié des migrants de Tétéghem sont au centre de déportation de Lille Lesquin mais certains ont été relâchés. Il y a 20 places pour s’abriter du froid à Dunkerque. Il y a environ une trentaine de migrants à Tétéghem sans compter ceux qui se trouvent dans le centre de déportation, y compris des familles, dont une avec un bébé de 8 mois (on leur a offert un hébergement mais ils ont refusé) et des femmes, dont une est enceinte de 8 mois (elle aussi a refusé un hébergement qu’on lui a offert); peut-être une vingtaine de migrants sont à Grande Synthe, dans des conditions encore pires qu’à Tétéghem… les conditions de vie avec la neige et la glace et des températures inférieures à -5 la nuit sont terribles, inutile de le dire. Les fournitures de couvertures, vêtements chauds et chaussures sont lentement arrivées, il faut encore d’autres chaussures et les migrants continuent à demander des couvertures parce que avec ce temps tout devient trempé. A Tétéghem, Salam et d’autres volontaires locaux leur donnent de la nourriture chaque jour mais les quantités semblent insuffisantes. Les volontaires apportent aussi du bois, de l’eau, etc. Nous avons amené beaucoup de couvertures, des vêtements chauds, des chaussures et environ 150kg de nourriture à cuisiner, il en faut plus.

A Calais

Quatre fourgons de l’unité 3 de CRS sont arrivés à Africa House à 8h45, une personne a été arrêtée alors qu’elle essayait de se brosser les dents. Il a résisté l’arrestation et a demandé s’il pouvait simplement finir de se laver. Trois officiers ont répondu à cette simple demande en le tirant à terre jusqu’à la rue, et en claquant sa tête contre la fenêtre du fourgon de police et en frappant à plusieurs reprises le bas de ses jambes.

Une militante a été bousculée alors qu’elle essayait de filmer le tout, et ensuite elle fut harcelée à propos de ses documents d’identité “insatisfaisants.”

La routine des sans-papiers frappés par la police était claire dans la conversation qui a suivi entre un résident de Africa House et un militant CMS…

H – “Ils ont frappé M******d, la police?”

A – “Ouais”

H – “Pourquoi?”

A – “Il voulait se brosser les dents.”

H – “Aaah”.

Les CRS ont ensuite rassemblé tous ceux qu’ils pouvaient trouver avec des papiers, et les ont déplacés sur la rue, les informant en français qu’ils ne pouvaient pas rester à Africa House parce que c’est un squat et parce qu’ils devaient se trouver à l’abri contre le froid du BCMO.

Le midi a vu une descente sur un squat Africain privé par un petit groupe d’officiers de la PAF. Deux arrestations.

Les leçons d’anglais, de français et de néerlandais, continuent à être bien suivies aux squats Africains et Palestiniens.

Lundu 29 Novembre

Africa House a été attaquée par les CRS à 8h, les barricades ont été déplcaées et 5 personnes ont été arrêtées. Moins de trente minutes plus tard, chacun fut surpris autour du feu alors qu’un fourgon de la PAF s’est arrêté au milieu de la cours et que des officiers conduisirent une descente très soudaine et violente. Alors que les gens coururent pour s’échapper sur le toît, des militants ont serré les coudes et bloqué les escaliers derrière eux et ont réussi à empêché la police de suivre les fuyards. Cela mit les officiers en colère et ils décidèrent de sortir leur frustration en utilisant la violence. Un militant fut balancé par son manteau mais réussit à éviter les poings qui se balançaient vers lui, une autre ne fut pas si chanceuse et reçut un point dans son visage, et fut ensuite jetée à terre. Le troisième militant fut si violemment poussé qu’il finit pratiquement dans la neige. Les matraques et les voix se levèrent tandis que les sifflets étaient arrachés des mains et que CMS était traîné hors du bâtiment. Un militant a réussi à rester à l’intérieur, et assista à la destruction de portes et au menottage de sept sans-papiers. Une fois que la PAF était heureuse de sa fouille, les officiers amenèrent les arrêtés dans le van et partirent, avertissant les militants que les migrants étaient des personnes dangereuses et qu’ils devraient “faire attention” lorsqu’ils restent à Africa House. Une fois que la PAF était belle et bien partie, les barricades furent réinstallées — pour que le “travail’ de la police soit juste un petit peu plus dur.

20h- Africa House attaquée par les CRS. Pas d’arrestation.

21h45- Les CRS ont attaqué à nouveau Africa House et arrêté deux personnes sans papier (l’une d’entre elles était un militant CMS). Apparemment très heureux d’eux-mêmes, ils sont entrés dans le bâtiment en chantant “I want to dance…disco, disco, disco..”, dansant, souriant, et agitant des bombes lacymogènes. La militante arrêtée fut emmenée au centre de rétention de Coquelles et retenue pendant 14 heures. Chaque heure on la sortit de sa cellule et elle fut interrogée, photographiée, insultée et menacée. Elle refusa de parler ou de donner son identité meme lorsqu’elle fut menacée de prison. A mi-chemin en pleine nuit, la police l’emmené dans une salle d’interrogatoire pour lui montrer un livre de photographies de militants CMS, lui posant des questions sur leur identité, leur emplacement, leurs actions et les raisons pour lesquelles ils sont à Calais. A midi le lendemain elle fut relâchée après 14heures sans nourriture, sans sommeil, et avec une expérience inutilement cruelle.

Dimanche 28 Novembre

La police rôde dans Calais toute la journée mais à notre connaissance, aucune arrestation. Africa House eut une pause bien méritée, et finit sa journée avec une autre fête autour du feu.

Samedi 27 Novembre

DE LA NEIGE! Il a neigé toute la journée à Calais, la ville est couverte par une très belle mais très malvenue couche de glace. L’abri du plan grand froid, le BCMO, a finalement ouvert ses portes pour que les gens y dorment la nuit. Mais sans toilettes, sans eau courante, et seulement un morceau de carton et une couverture pour dormir, et la menace policière constante dès qu’ils font un pas dehors, beaucoup de gens ont décidé de rester dans leurs propres squats et leurs campements.

Africa House a été attaquée par la police ce matin, cinq fourgons de CRS ont fait six arrestations. Les officiers étaient très durs lors de leur fouille, les militants CMS ont entouré un officier qui était particulièrement rude et avec toute l’attention sur lui il a vite commencé à se comporter respectueusement. Un homme arrêté avait un pied blessé — il avait des béquilles, pas de chaussure ou de chaussette au pied en question — il dut refaire le chemin à pied une fois relâché du centre de rétention de Coquelles, dans la neige.

Après la tombée de la nuit, les militants CMS ont apporté des instruments à Africa House et une petite fête débuta autour du feu avec du chant et de la danse. Les autres étaient un peu plus intéressés par les jeux en plein air, et c’est ainsi qu’une bataille de boules de neige eut lieu entre No Border et Africa House. Des bonhommes, des couronnes et des barricades de neige furent construits et pendant un moment chacun oublia qu’il était à Calais. Quand tout le monde fut réellement et complètement trempé, nous nous sommes rassemblés autour du feu pour nous sécher et on nous offrit du chant traditionnel soudanais et de la poésie vivante. Rien ne pouvait gâcher les humeurs, même pas les fourgons de CRS, quelque part dans la brume enneigée.

Vendredi 26 Novembre

Une descente plutôt violence sur Africa House a eu lieu ce matin à 7h45. Les militants CMS ont été poussés et bousculés hors du bâtiment, une militante a été jeté à terre deux fois et traînée par terre par trois officiers, une autre militante qui prenait des photos a été prise à la gorge et un officier a fait une rude tentative de prendre la caméra de ses mains. Les sifflets furent arrachés des bouches et écrasés sous les bottes. Les militantes prirent des insultes des officiers CRS qui se sont amusés à les appeler des “sales putes,” des “salopes” et à commenter à quel point elles étaient supposément “laides.” Un homme avec des papiers fut arrêté après avoir reçu des coups de plusieurs officiers — il a refusé de sortir du lit pour leur montrer ses papiers alors ils l’ont traîné par la force et lui ont asséné des coups de pieds à plusieurs reprises, le blessant au bras et aux côtes. Il fut emmené au centre de rétention de Coquelles où il montra ses papiers et fut relâché quelques minutes plus tard, pour faire la longue marche du retour à Africa House. Du gaz lacrymogène fut utilisé sur les couvertures et autour de certains des bâtiments, mais après avoir tout aéré tout est redevenu utilisable. Tout le monde eut un joli au revoir d’un officier de police qui se penchait hors de la fenêtre du fourgon, et cria “Fuck You! Fuck You! Fuck You!” pendant qu’ils partaient.

Quatre personnes ont été arrêtées à l’extérieur de la distribution de repas à 9h15 du matin.

Les fourgons de CRS ont commencé à traîner autour des routes proches de Africa House aux environs de 20h30, pour finalement s’arrêter et faire une arrestation sur la rue qui longe Africa House à 21h45. Une poursuite s’en est suivie, des militants CMS ont couru après un officier sur la piste d’un Migrant. Après un petit affrontement avec l’officier, les militants CMS furent capables de l’arrêter et de permettre à l’homme qu’il pourchassait de s’enfuir. Pas d’arrestation.

Jeudi 25 Novembre

Africa House a été attaquée à 9h ce matin par l’Unité 3 des CRS, la PAF, et un petit groupe de la Police Municipale. Un représentant de la mairie était aussi présent. La plupart des gens sans papiers purent sortir grâce aux avertissements précoces reçus des militants CMS. Dix personnes ont été arrêtées, presque toutes avec des papiers. Les militants CMS ont été poussés et traînés hors du bâtiments par les officiers de la PAF et ont déclaré qu’ils étaient des “perdants” car ils ne les avaient pas empêché d’arrêter des gens. Tous les arrêtés ont été emmené à une heure du voiture et relâchés au milieu de nulle part, le temps qu’ils reviennent à Africa House ils étaient fatigués, trempés jusqu’aux os et avaient raté le petit déjeuner. Deux officiers Municipaux furent laissés derrière dans leur voiture de police, garée dans la cour d’Africa House, jusque 17h.

Africa House a été à nouveau attaquée à 23h par les CRS. 5 arrestations ont été faites.

La Jungle Pachtoune a été attaquée pendant la nuit. Aucune arrestation, mais tous les containers d’eau ont été détruits.

Mercredi 24 Novembre

Africa House Attaquée

Africa House a été à nouveau attaquée ce matin à 8h45. La police avait informé le Secours Catholique qu’ils avaient l’intention de faire une descente, donc à 8h30 une petite foule de travailleurs caritatifs et de journalistes (y compris quelques uns du journal Nord Littoral) s’était formée pour regarder et prendre des photos. Quatres personnes ont été arrêtées pour ne pas avoir de papiers, y compris un militant CMS, mais tous les autres réussirent à s’en tirer après avoir soufflé dans dans leurs sifflets. Avec l’aide d’un tractopelle, les travailleurs de la ville réussirent à retirer la barricade d’Africa House et après une heure de travail ont laissé la voie libre pour les voitures de police. Tout le monde fut arrêté, y compris le militant CMS, et chacun fut relâché quelques heures plus tqrd après avoir gâché leur matinée au centre de rétention de Coquelles.

A 14h Africa House eut une nouvelle visite des CRS qui ne firent aucune arrestation car tout le monde était à la distribution de repas. La PAF est arrivée juste après que les CRS soient partis, bloquant l’entrée avec un fourgon et cinq officiers de police pour s’assurer que personne ne pourrait rentrer. Alors que les gens revenaient du repas de midi, nous fûmes informés (par la présence policière toujours plus importante) que nous pourrions bientôt revenir à l’intérieur… Après une heure d’attente dans le froid et de filmage par la police on nous dit que la mairie travaillerait à l’intérieur du bâtiment pendant les dix jours à venir de 8h à 17h pour mettre des grilles. La fameuse officière de la PAF expliqua que les grilles servaient à empêcher “de s’introduire sur la propriété privée du voisin”. CMS distribua du thé chaud et peu avant 17h la police et les travailleurs municipaux se sont retirés et ont laissé Africa House libre d’entrée.

Africa House vit une nouvelle descente à 21h et des poussières. Deux fourgons de la nouvelle unité de CRS (unité 3) sont passés et ont attrapé deux Migrants. Alors que le fourgon de ramassage essayait de descendre la rue pour les embarquer, quatre militants CMS se sont mis sur le chemin et ont chanté “Solidarité avec les Sans-Papiers”. Les passants se sont arrêtés pour regarder la police relâcher les deux personnes appréhendées dans Africa House, quitter le bâtiment et partir pour rejoindre leur fourgon de ramassage. Il y eut un petit moment de flottement, les militants refusant de bouger et pendant quelques minutes personne ne savait vraiment ce qui se passait. La police a fini par retourner dans leur fourgon, faire demi-tour et partir. Les quatre militants ont réussi à revenir à Africa House avant la police, et le temps qu’ils arrivent tout le monde avait eu largement le temps de partir, ce qui signifie qu’aucune arrestation ne fut faite.

23h fit une nouvelle descente sur Africa House. Trois fourgons de CRS se sont divisés en deux groupes, certains ont grimpés par-dessus la grille à l’arrière et d’autres ont conduit jusqu’à la nouvelle barricade de devant. 6 personnes furent arrêtées, y compris une personne blessée. Une petite bagarre a éclaté sur la route quand la police a essayé d’arracher un vélo d’un militant CMS. Un autre militant a été frappé à la tête avec une torche. Les sourires ont abondé cependant lorsqu’un officier a vu son pied glisser dans les égoûts et sa chaussure recouverte de caca humain..

Le temps continue d’empirer et les gens trouvent la vie à Calais de plus en plus difficile et dangereuse – il a été confirmé qu’un homme Afghan a été admis à l’hôpital pour hypothermie.

Mise à jour sur Teteghem (Mercredi 24 Novembre)

La plupart des migrants de Tétéghem sont partis après avoir été menacés par la police, et ont détruit leurs propres maisons. Peut-être 35 à 40 personnes sont restées. La police leur avait promis que s’ils réduisaient les nombres du camp, on les laisserait tranquille. La police est allée à la jungle de Tétéghem le dimanche matin, vers 10h pour menacer et induire les gens à réduire leurs nombres. Ce qui a eu pour résultat des personnes qui s’enfuirent, souvent sans savoir très bien où aller. Certaines personnes sont allées à Paris, d’autres à Calais, et d’autres on ne sait pas où. Il y avait des mineurs non-accompagnés dans la jungle, beaucoup sont partis et je ne sais pas où ils sont allés. Ce sont toujours les les plus jeunes et les plus vulnérables qui sont le plus affecté. Je suis très heureuses que les volontaires locaux ont mis les familles avec de petits enfants dans des maisons sûres – il y avait trois bébés, agés de 7, 8 et 9 mois dans la jungle, vivant avec leurs familles dans le froid et la pluie et des conditions hygiéniques terribles, et de très jeunes enfants. Des femmes ont décidé de rester, y compris une qui est très enceinte.

La police (PAF) est revenue le lundi 22 au matin, à l’aube, et a arrêté 8 personnes, y compris une femme – tous furent relâchés à 19h; ils n’ont pas détruit quoi que ce soit, et furent curieusement polis; une douzaine de volontaires de Terre d’Errance, Salam, et un No Border, un journaliste et un photographe de la Voix du Nord étaient présents, bientôt d’autres médias sont arrivés, de France 3 et des gens travaillant pour Mèdecins du Monde, et puis d’autres médias, TF1…

Malheureusement l’histoire ne finit pas là; la PAF et la police nationale sont revenues mardi matin peu avant 9h, et ont arrêté 6 ou 7 personnes, y compris des gens qui avaient des papiers; j’étais dans le campement et j’ai vu les arrestations; des volontaires de Terre d’Errance étaient là aussi mais ils étaient à l’entrée principale, la police est arrivée du côté de la station d’essence. Plus tard, Mèdecins du Monde est arrivé, Salam, et d’autres. Je suis parti aux environs de midi et les réfugiés du campement étaient très bouleversés et inquiets, la police les a menacé qu’ils reviendraient pour les arrêter, et les mettre dans des centres de déportation pendant deux semaines, et ensuite les déporter vers leurs pays. Plus de gens pensaient partir. Je n’ai pas d’infos plus récentes: envoyez-les si vous en avez.

Nous avons prévu de revenir à Tétéghem demain, ou vendredi au plus tard.

Mardi 23 Novembre

La pause dont a bénéficié Africa House fut de courte durée, car elle a été attaquée avec une énorme descente juste après 8h ce matin. Personne n’a été laissé tranquille, quatre fourgonnées de CRS (unité 7) fouillant toutes les salles de chaque bâtiment, et arrêtant 21 migrants Africains. Les militants de CMS étaient en veille et ont alerté les gens à l’intérieur avec des sifflets et des cris, malheureusement — probablement à cause de la pluie incroyable — beaucoup de gens ont décidé de ne pas fuir. Un fourgon de ramassage a été rempli au-delà de la limite et quatre personnes ont dû y rester debout. Les militants ont fait des commentaires sur le van sur-chargé mais la police a répondu avec des haussements d’épaules et des sourires en coin. Pendant qu’ils attendaient le prochain fourgon de ramassage, nous avons distribué du thé chaud et des pâtisseries aux migrants qui avaient faim et qui manqueraient leur petit déjeuner assis dans des cellules de police.

Deux migrants Africains et deux migrants Pashtoun ont aussi été arrêtés, avant la descente sur Africa House, tandis qu’ils marchaient dans la rue.

Insatisfaits de leur travail matinal les CRS ont décidé de briser l’accord passé avec Salam* et ont rendu visite à la distribution du repas de midi, espérant conduire d’autres arrestations. Ils furent sévèrement déçus lorsque des travailleurs humanitaires et des militants CMS se sont rassemblés pour les bloquer et lorsqu’ils furent forcés de repartir les mains vides. Les mêmes fourgons de ramassage partirent ensuite vers la gare et les environs des parcs à la recherche de personnes à harceler et arrêter pour remplir leurs quotas. (*Note de m: Il n’y a pas réellement d’accord passé avec Salam mais plutôt, une entrevue avec l’ancien préfet il y a quelques années, qui a promis qu’il n’y aurait plus d’arrestation pendant les distributions. Il existe aussi une circulaire qui donne consigne d’éviter de mener des arrestations (page 4 3ième paragraphe), sans l’interdire formellement. Enfin, la distribution de midi est organisée par la Belle Etoile.)

Sur une note plus joyeuse, l’arrivée d’un petit groupe de musiciens a égayé l’humeur de chacun, avec des guitares, des violons, des trompettes et un tambour trimballés de squat en squat, qui remplissent les froids bâtiments de musique, de chant et de rires.

Comme d’habitude, les leçons d’anglais et de français continuent à être bien suivies à Africa House et Palestine House.

Pour autant que l’on sache, aucun des arrêtés du matin n’a été relâché.

Lundi 22 Novembre

Les forces de police ont frappé le camp de Téteghem, près de Dunkerque, rendant réelle leur menace d’une descente. Hier, ils avaient prévenu les migrants qu’il y aurait un raid, et donc la plupart d’entre eux ont décidé de partir à l’avance. Ils ont arrêté tous ceux qu’ils pouvaient trouver. Seuls une quarantaine environ était restée. Africa House fut épargnée de l’habituelle grosse descente de lundi matin, mais nous ne savons pas à quel prix pour les gens qui sont restés à Téteghem. La télé régionale était là, et a interviewé un homme du Soudan nommé Ahmed, qui a déclaré qu’il resterait là “quoi qu’il arrive, et si la police m’arrête, ce sera une honte pour la France, parce que c’est ici que la notion de la liberté est née il y a 200 ans.”

Vendredi dernier, la mairie a tenu un autre conseil des migrants. D’une façon ou d’une autre, ils ont à nouveau oublié d’inviter les migrants eux-mêmes. Les témoignages des associations semblent indiquer que la réunion consiste principalement en la maire disant aux associations c’qui va s’passer par ici. Ne me fiant qu’au nom, je croyais initialement que c’était une sorte de séance remue-méninge avec les plus importants acteurs de Calais pour trouver ce qui pouvait être fait. Cette fois-ci, Natacha Bouchart a annoncé qu’elle démonterait Africa House, et ferait murer le tout si des gens étaient trouvés à l’intérieur après le début de la destruction. Elle a dit que ce n’était pas humain de laisser les gens dormir à l’intérieur. Un participant a demandé où iraient les migrants après cela, et elle a juste répondu: ‘Ce n’est pas mon problème.’ Il n’y a jamais eu plus de dignité et d’humanité en France depuis que les autorités ont découvert qu’elles pouvaient enculer les gens avec ces alibis.

Calais, Samedi 20 Novembre

Il y a eu une baisse de l’activité policière à Africa House: ce matin un fourgon de CRS et un fourgon de ramassage y sont allés mais ils n’étaient pas très intéressés, et n’ont fait qu’une ou deux arrestations. Dans un changement de routine, hier soir ils ne sont pas venus, et hier matin non plus, (les Africains étaient contents et disaient qu’ils étaient en vacances), jeudi matin non plus, et le soir pareil – cependant les CRS sont passés tôt l’après-midi et ont fait quelques arrestations. Néanmoins la présence générale des CRS en ville reste sans aucun doute exagérée. Ils sont allés deux fois au squat Egyptien/Palestinien, ont arrêté quelques personnes, et ont continué d’ennuyer les gens dans les rues et dans les parcs où ils traînent.

Situation à Dunkerque (Vendredi 19)

Des activistes ont rendu visite à un campement près d’un lac aux alentours de Dunkerque où environ 150 personnes se sont rassemblées après la destruction de la jungle de Loon Plage et des squats environnants. Le camp inclut un nombre de familles Kurdes et Afghanes avec de petits enfants, ainsi que des mineurs Afghans non accompagnés. Les gens qui vivent là ont dit que la police attaquait le camp chaque jour souvent tôt le matin et arrêtait des gens, ce qui révèle une augmentation dans le niveau d’activité policière depuis que nous avons fait un tour en été (avant la destruction des autres squats). C’est ‘normal’ quand ils veulent réduire les nombres, mais particulièrement inquiétant pour la présence des familles, des enfants non accompagnés certains très jeunes et des femmes, dont une au moins est enceinte.

Par ailleurs, ayant été expulsés de Calais par la police, et expulsés d’autres campements environnants, le campement près du lac se trouve à la campagne, ce qui rend l’accès aux nécessités de base plus difficile (bien que diverses associations humanitaires font des visites et distribuent de la nourriture). Cependant, nous avons trouvé que les gens avaient besoin de tout: des couvertures, des vêtements, de la nourriture qu’ils peuvent cuisiner, des casseroles, des couches pour bébé, etc. Un groupe de 22 Palestiniens dormaient avec une couverture pour 4; les mineurs Afghans avaient environ le même nombre de couvertures entre eux, les enfants marchaient sans vestes, sans chaussettes, et avec des chaussures qui sont soit trop grandes soit trop petites…et le temps se fait très froid pour dormir dehors. Nous sommes revenus à Calais et avons rempli notre van avec tout ce qu’il restait en stock… c’était une amélioration mais ça ne suffisait certainement pas pour tout le monde. Cependant samedi Mèdecins du Monde, avec des associations locales, fera une grande distribution de sacs de couchage, de vêtements, et de bâche.

Le maire local vient de dire, “Tant qu’il y a moins de 50 personnes [dans un campement], on peut faire face. Aujourd’hui je tire la sonnette d’alarme.” Les associations locales craignent qu’une destruction du camp puisse être imminente, mais il n’y a aucune information, et une réunion des associations avec le maire a été annulée ou reportée. On se demande où cela va mener exactement. Une autre destruction? Est-ce que les gens vont réussir à se mobiliser pour le sauver ( — et pour combien de temps…?) On vous tient au courant.

Mercredi 17 novembre

Africa House attaquée le matin à 8h, 8 personnes arrêtées. Pas de descente le soir.

Mardi 16 novembre

Africa House attaquée à 7h30 et encore peu après 9h. 15 arrestations au total.

Lundi 15 Novembre

Une descente a eu lieu à Africa House ce matin peu après 7h. 16 personnes ont été arrêtées. Le soir ils sont venus 3 fois, ils ont arrêtés environ 10 personnes les deux premières fois, et la dernière fois ils ont juste conduit dans la cour pour réveiller les gens, et n’ont pas essayé d’arrêter qui que ce soit.

La nuit dernière il y a eu une descente à 23h30, avec pour résultat l’arrestation de 11 personnes. Deux hommes se sont enfuis au dernier moment avant d’être emmenés dans le fourgon de ramassage et ne sont pas comptés parmi les arrêtés. Les deux fois, 3 vans de CRS et un fourgon de ramassage sont passés par le devant du bâtiment.

3 fourgons de CRS sont allés au squat nommé Palestine House hier aux environs de 20h30. Il y a eu 5 arrestations.

Dimanche 14 Novembre

Les CRS sont allés deux fois à Africa House hier soir, 22 personnes ont été arrêtées, et encore une fois ce matin, où ils ont pris 9 personnes. Ceci est un fait journalier alors si vous avez l’intention d’aider à défendre Africa House, svp venez! D’autres squats sont aussi attaqués très souvent, avec des gens qui sont détenus 12 – 24 heures. D’autres sont retenus au centre de rétention de Coquelles pendant 2 à 4 semaines.

Samedi 13 novembre

Une autre descente sur Africa House ce matin peu après 8h, 10 arrestations.

Ce soir, vers 20h30, un premier raid à Africa House a été largement avorté par un militant qui a pu prévenir les gens quelques secondes à l’avance. Seulement cinq personnes ont été arrêtées, et elles semblaient avoir des papiers. Mais les flics sont revenus une heure plus tard, tentant de prendre les gens par surprise, passant par derrière. 11 personnes ont été vues arrêtées, 38 au total selon un CRS qu’un militant a entendu essayer de faire le compte (mais c’était peut-être des fadaises).

Vendredi 12 novembre

A 8h les CRS ont attaqué le squat Africain mais très lentement, ils avaient l’air de ne pas tant vouloir courir que d’observer. Ils ont attrapé un type dont la copine est à l’hôpital et est sur le point d’avoir un bébé — elle vit aussi à Africa House — on l’a dit à la police mais ils ont refusé de le laisser partir, disant que c’était de notre faute parce que nous utilisions des sifflets (?); peu après qu’ils furent partis une voiture de police a conduit dans la court à toute vitesse, suivie par trois véhicules de la mairie; les ouvriers n’ont rien fait, à part discuter avec la police. Est-ce que ça pourrait être un exercice avant la destruction?

Le soir les Africains ont été attaqués trois fois, 10 arrestations.

PASSAGE AU TRIBUNAL DES SKINHEADS

Tribunal de Boulogne-sur-Mer, 14h. Etaient présents, deux du mouvement No Border et une bénévole de la Belle Etoile.

Le procès est fini. 3 personnes vont en prison (1 an, 15 mois et 8 mois). 1 libéré, 6 mois ferme, 6 mois de sursis.

Les soutiens des prévenus se composaient de leur famille et des personnages du même bord qu’eux. 3 semblaient être venus sans connaître les accusés

Jeudi 11 Novembre

Les CRS ont arrêté 17 personnes à Africa House ce matin. Au départ, ils ont pris 3 et 5 qui se cachaient dans le jardin, puis ils sont revenus et ont arrêtés 9 autres personnes; certains des arrêtés ont été relâchés et sont apparus à la distribution de nourriture, mais la plupart des gens ne sont toujours pas revenus.

Il y a en ce moment d’assez grands nombres de Soudanais et d’Arabes au centre de rétention de Coquelles. Nous les avons appelés, et nous leur avons rendu visite. Certains sont sensés être relâchés le surlendemain si les juges ne leur donnent pas plus de temps de détention. Les gens sont aussi très souvent détenus pour de longues périodes au commissariat de police (par exemple, 12 ou 24 heures).

Il y a une nouvelle compagnie de CRS en ville — moins méchante et plus souriante que la compagnie précédente — mais ils sont là pour faire le même sale travail.

La semaine dernière:

De nombreuses descentes et arrestations ont eu lieu dans la plupart des endroits (voir la liste incomplète ci-dessous), et une compagnie particulièrement mauvaise de CRS en ville: plusieurs migrants et un militant CMS ont été frappés ou malmenés.

Vendredi 5: A 6h du matin, 5 arrestations à Palestine House, une grosse descente sur Africa House à 8h et 3 personnes arrêtées près du centre commercial à 15h.

Jeudi 4: A 8h, 7 arrestations faites à Palestine House. 3 personnes ont été arrêtés dans la rue à 10h30 (toutes des personnes avec des papiers). Entre 8h30 et 9h, 7 personnes avec des papiers ont été arrêtées dans le parc et un activiste a été frappé par les CRS, alors même qu’il leur a dit qu’il avait des problèmes avec son dos. Des migrants ont aussi été frappés, et l’un d’entre eux a été accusé d’attaquer un policier, ce qui n’est pas vrai — tout ce qu’il a fait c’est dire qu’il avait un rendez-vous pour sa demande d’asile le lendemain, et il a instinctivement essayé de les repousser. Une semaine plus tard, il est toujours détenu, et il a raté son rendez-vous.

Mardi 2: A 8h, les officiers de la PAF ont fait une descente sur Palestine House, et ont arrêté cinq personnes. Tous furent relâchés plus tard. 5 arrestations supplémentaires ont été faites à minuit, quand la police a attaqué la jungle Pashtoun.

Dimanche 31: Une descente à minuit par la PAF sur Palestine House. Tout le monde arrêté, 3 personnes détenues.

Vendredi 29 octobre

Une autre grosse intervention à Africa House ce matin vers 9h, 16 arrestations et à 17h les arrêtés ne sont pas encore revenus.

Lundi 25 octobre

Les CRS sont de retour en ville ce matin – un fourgon de CRS est entré deux fois dans Africa House, mais n’a pas fait d’arrestations. Cinq migrants Africains furent plus tard arrêtés devant la distribution de nourriture, aux environs de 9h30 du matin.

Le soir, les CRS ont attaqué Africa House aux environs de 20h30, et ont arrêté quatre personnes.

Africa House est peu à peu démolie par-dessus les occupants…

Dimanche 24 octobre – résumé de la semaine et demi passée

Les CRS sont partis de Calais pendant quelques jours, à cause de la grève générale, des démonstrations et des émeutes, et de 50 flics envoyés à l’hôpital dans divers endroits de France…

A leur place, la PAF s’est extraordinairement occupée à harceler les migrants dans leurs campements et leurs squats, dans les rues et sur le chemin de l’Angleterre; les migrants ont subi un grand nombre de blessures, tels que des bleus, des coupures — requérant souvent des points de suture — des doigts cassés, des genous endommagés, des poignets et des chevilles disloquées — comme d’habitude. Un homme a eu la peau des paumes de sa main décollée après avoir été traîné hors d’un camion par la sécurité portuaire.

Africa House a été particulièrement ciblée, avec deux grosses descentes et plusieurs petites.

Le jeudi 14, la PAF est arrivée à 7h30, et a arrêté presque tous ceux qui étaient dans le squat. Les gens qui y vivent disent que 40 personnes ont été arrêtées, mais nous n’avons pas pu compter parce qu’ils nous ont expulsés du bâtiment.

Une autre grosse opération de la PAF a eu lieu le vendredi 22 aux environs de la même heure. Nous avons assisté à 15 arrestations. Un militant a été menacé et attaqué par les flics parce qu’elle ne voulait pas quitter les lieux. Comme d’habitude.

Plusieurs fourgons de la mairie sont arrivés à 8h pour continuer l’opération de nettoyage. En gros, ils démolissent lentement des parties des bâtiments par-dessus la tête des occupants. Aucune couverture ne fut prise cette fois, bien que l’ajoint au maire et le propriétaire du bâtiment ont fait une visite. La police a aussi brisé les vitres d’une salle où les gens dorment.

Le matin précédent, il y a eu une descente moins importante et moins bien organisée sur Africa House par la PAF avec environ 9 arrestations de faites. La PAF passe chaque jour le matin et le soir — parfois pour arrêter, parfois simplement pour harceler et faire courir les gens — ils semblent s’amuser car ils rigolent souvent et parfois ils jouent de la musique très fort dans leurs fourgons et c’est peut-être qu’ils sont défoncés par des drogues…mais ce n’est qu’une supposition, il n’y a presque aucun doute qu’ils sont malades dans leur tête. De la même manière, dans le parc où les migrants traînent (n’ayant nulle part où aller), dans les rues, et dans tous les autres squats et jungles, à n’importe quel moment, ils arrêtent continuellement au hasard. Ils arrêtent aussi les gens devant la clinique PASS où les malades attendent de pouvoir consulter, et à la distribution où il y a un accord avec les assos de ne pas faire d’arrestations.

Dans la nuit du 21 au 22, la PAF a attaqué Palestine House. Ils n’ont arrêté que deux personnes mais ils les ont retenus pendant 12 heures. Et puis le matin du 23 ils ont pris presque tout le monde.

La jungle Soudanaise reçoit aussi de fréquentes visites de la police et est à présent complètement grillagée.

La BAC, la brigade anti criminelle, a identifié et suivi trois militants No Borders dans la rue le soir du 22 octobre. Etant donné que la majorité des migrants de Calais sont des réfugiés des pays en guerre les plus dangereux de la planète, et la plupart de ceux qui sont présents à Calais en ce moment viennent du Darfour, je ne sais vraiment pas ce qu’il faut pour réveiller l’opinion publique Française.

Les leçons d’anglais continuent à Africa House et Palestine House avec un grand taux de présence.

Mercredi 13 Octobre

Enorme descente sur Africa House tôt le matin. Les CRS et la PAF sont arrivés avec 5 fourgons et une voiture — suivis d’au moins trois fourgons de ramassage- aux environs de 7h30; beaucoup d’arrestations, jusqu’à 40 selon les habitants du squat. Les militants CMS étaient là mais furent précocement expulsés du squat.

Samedi 9 Octobre

Les descentes sur Africa House continuent, surtout autour de 8h quand les gens essaient de brosser leurs dents… au même moment les ouvriers arrivent pour nettoyer les “déchets toxiques”. Il y a eu deux grandes descentes: le mercredi 6, 3 fourgons de CRS se sont garés à l’avant peu après que les ouvriers aient déplacé la barricade que nous avons placée, ils furent suivis de 2 flics en civil, et ils ont arrêté 9 personnes; Jeudi 7 3 fourgons de CRS et la PAF sont venus de l’arrière du bâtiment, avec des échelles, 15 personnes arrêtées.

La jungle Kurde a aussi été attaquée le Jeudi, pas d’arrestation.

La jungle Soudanaise a été grillagée et la police y rode le soir. Nous y sommes allés hier: nous buvions du thé avec les Soudanais — mais l’abri où ils se rassemblent a été détruit et il reste très peu d’arbres… et puis 4 officiers de la PAF sont arrivés, à pied, espérant surprendre les migrants, mais les Soudanais les ont vu venir et se sont cachés. Les flics ont cherché la jungle sans succès, et sont repartis les mains vides. Les conditions se sont cependant détériorées, il fait froid et il pleut beaucoup, et les gens ne peuvent pas avoir le moindre abri correct.

Mardi 5 Octobre 2010

Depuis lundi, le nettoyage de Africa House a commencé. Les travailleurs y restent toute la journée et jettent ce qu’il y a dans les bâtiments dans des containers. Jusqu’à maintenant, ils ont laissé les affaires personnelles, mais ils ont dit qu’ils devront tout nettoyer au bout du compte. Nous avons parlé à tous les habitants de la maison africaine pour qu’ils sachent ce qui se passe et pour que tout le monde mette ses couvertures dans une salle où espérons-le elles ne seront pas enlevées. Nous faisons des rondes le matin et le soir tous les jours — il n’y a eu qu’une arrestation dans Africa House ces deux derniers jours. La nouvelle companie de CRS est la 38.

Jeudi 30 Septembre

La police était vraiment active ce jeudi.

A 7h30, ils ont attaqué les chemins de fer où les Pashtuns vivent. Ils ont détruit le plastique, que nous avions utilisés ensembles il y a deux nuits pour recouvrir les fenêtres que la police avait récemment brisées (voir le ‘Résumé du Weekend’ ci-dessous). Le fait que les autorités Françaises ne permettent même pas un peu de plastique aux migrants pour se protéger du froid illustre bien le barbarisme et l’inhumanité de leur politique migratoire en général; et du travail policier à Calais en particulier.

Aux environs de 15h45, la police s’est garée au morceau de verdure près de la clinique PASS. Cette clinique fournit gratuitement des soins pour les migrants malades ou blessés, et beaucoup de gens avec des membres cassés ou foulés qui ne peuvent pas s’enfuir de la police ont tendance à flâner dehors en attendant leur tour ou bien en attendant des amis. En tant que tel, c’est une cible facile pour la lâche police qui essaie d’atteindre son quota d’arrestation. 11 personnes furent arrêtées.

Au même moment environ, une intervention avait lieu sur Africa House. Nous ne savons pas si qui que ce soit a été arrêté.

Plusieurs arrestations ont été faites dans le parc au cours de la nuit. Un homme a été emmené au pont près de Africa House à 21h15.

[27 Aout-30 Septembre – Désolé, pas de traduction…]

Vendredi 27 Aout

Il y a 3 compagnies de CRS à Calais : la 15, la 12 et la 8

Il y a chez les CRS 12 au moins un policier nazi ! Les CRS 8 sont considéré comme une compagnie extrêmement brutale avec les réfugiés.

Le nombre important de compagnie fait penser a un possible raid général contre les réfugiés !

Mardi 27 juillet, la septième compagnie de CRS en balade

Après les arrestations du matin à la African House, la nouvelle unité de CRS s’est aventurée pour sa première nuit répressive à Calais.

A 20h20, une douzaine d’officiers de CRS a attaqué la jungle kurde, tandis que deux d’entre nous étaient entrain de distribuer de l’eau et des tentes à ses résidents. Des coups de sifflet ont été sonnés pour alerter les résidents dès que la police a été repérée.

Nous avons attendu la police dans une clairière où nous étions sur le point de prendre le thé, les caméscopes à la main. 3 CRS ont sauté dans les buissons, sur le point de sortir leurs matraques et de commencer leur rigolade. Leurs expression changea dès qu’ils réalisèrent que les Kurdes avaient disparus et qu’ils n’avaient face à eux que les activistes no border.

Les militants ont suivi les groupes de la police autour du camp, filmant tout le temps pour réduire au maximum le risque qu’ils trouvent ou battent n’importe qu’ils commencent à détruire des trucs. Ils ont tout de même trouvé et arrêté un homme.

Avec une camionnette d’arrestation en grande partie vide, les CRS sont allés directement à l’African House où ils en avaient arrêté 14 dans le raid du matin même. Les militants étaient déjà sur place, comme les migrants et les militants no borders étaient entrain de préparer un repas là-bas et sur le point de commencer une réunion. Une rangée de personnes s’est interposée aux bleus armés à l’entrée, afin de gagner du temps. Des coups de sifflet ont été soufflés, et beaucoup de gens ont réussi à s’échapper. Un homme africain a été pris et mis dans le fourgon avec les Kurdes qui avaient été arrêtés plus tôt.

Les policiers sont alors partis dans la direction du pont où des migrants séjournent.

Samedi 26 juin

Ces derniers jours, nous sommes aller aider les migrant-e-s pour de

petites choses : donner des vêtements, apporter des bougies. Des

activistes sont passé-e-s à la “jungle” des soudanais pour distribuer

des bâches pour les protéger de la pluie. 30 à 40 personnes qui

dormaient à la “Maison des Africains” auparavant dorment désormais dans

les taillis Elles passent la journée à un endroit, n’y font qu’attendre

le soir en espérant ne pas se faire attraper par la police. Et la nuit

elles dorment en plus petits groupes dans plein d’endroits sous les

arbres et dans les fourrés. Ces personnes semblent bien moins dynamiques

que lorsqu’elles étaient à la “Maison des Africains”. Maintenant elles

ont l’air abattu et très fatiguées. Toutes racontent qu’elles ont juste

l’impression de perdre leur temps.

Ce week-end quelques médecins allemand-e-s sont venu-e-s travailler avec

Calais Migrant Solidarity, et des personnes de schNEWS – un hebdomadaire

britannique sur l’action directe – sont venues pour voir ce qui se passe

et le diffuser.

Lundi 21 Juin: Début de la destruction de l’African House

La démolition de la maison des africains a commencé ce matin.

La plupart des ex-occupant-e-s ont bougé dans deux autres grands squats

– partageant l’un avec les palestien-ne-s et l’autre avec les

afghan-e-s, cependant les deux reçoivent fréquemment la visite de la

police et des personnes sont arrêtées et amenées au commissariat,

comme d’habitude…

À part ça c’était un week-end plutôt calme, Salam a fait une mignonne

fête hier pour la Journée des Réfugié-e-s (Refugee Day) au lieu de

distribution des repas – entre deux distributions. Des drapeaux

(banners?) de différents pays ont été dressées – Afghanistan, Soudan,

Palestine, Kurdistan, etc. et également de France et d’Angleterre. Il y

avait de la musique et tout le monde a dansé : afghans, kurds, africains, il y

avait des sports et des jeux et tout le monde s’en bien amusé.

Lundi 14 Juin : “L’AFRICAN HOUSE” expulsée et rasée par les AUTORITÉS FRANÇAISES A CALAIS

Après une semaine de répression continue contre les migrants, les CRS ont

violemment vidés le squat africain de Calais. Toit précaire pour des

groupes de migrants venus d’Érythrée, d’Éthiopie et du Soudan, l’African

House est devenu le dernier refuge pour de nombreuses communautés. La

semaine dernière, plus de 20 camionnettes CRS avec à leur bord plus de 50

policiers anti-émeute sont arrivés à l’African House, une grand squat ou

loge plus de 80 personnes.

Vendredi, la police a perquisitionné le batiment, en arrêtant tout le

monde à l’intérieur et en enlevant toutes leurs couvertures, leurs effets

personnels et leurs vêtements. Aujourd’hui, ils ont vidés le bâtiment, en

arrêtant une nouvelle fois tout le monde présent à l’intérieur. (1)

Depuis la destruction des autres camps de migrants, le plus célèbre étant

la jungle Pashto détruite en Septembre dernier, la police française, en

collaboration avec le gouvernement Britannique a intensifié la

persécution systématique des migrants dans le Calaisis. Ils ont été

respectées à la résistance à chaque fois. Jacques Anciot, présents lors de

l’expulsion, a déclaré: «Calais migrants Solidarity a été constamment

présent « sur le terrain» depuis le mois de Juin de l’an dernier, (2)

travaillant en solidarité avec les différentes communautés de migrants et

surveillant l’activité de la police. Nous exigeons la liberté de

circulation pour tous et le droit de rester ici.”

Beaucoup de migrants présent à Calais n’ont nulle part où aller. Kirsty

Johnson a décrit la situation: “Certaines des communautés qui sont

régulièrement ici sont harcelées par la police, on y trouvent entre autres

des mineurs non accompagnés en provenance d’Afghanistan, des palestiniens

(3) et des migrants iraniens. Beaucoup ont voyagé pendant des années pour

arriver ici, au péril de leur vie, afin de trouver une nouvelle maison.

Ils ont tout perdu.”

Sammy Umal-Haram du Darfour, témoigne: “La police nous poursuit tous les

jours. Mais ils ne comprennent pas pourquoi nous sommes ici. Partout en

Europe il y a des frontières qui tuent les gens qui essaient de les

traverser. Où pouvons-nous aller? La semaine dernière, les policiers ont

mis des substances chimiques dans l’eau potable et sur les habits des

palestiniens. Ce n’est pas une vie.”

CMS continuera à résister les politique migratoire Française et

Britanique. La semaine dernière avait lieu le procès de sept migrants

Soudanais menacés d’expulsion, et ce malgré les pressions internationales.

(4) L’expulsion de l’African House fait partie de la lutte permanente

contre les frontière. La vie dans les rues de Calais représente la réalité

de la politique de l’État britannique. (5)

NOTES

1. Les CRS ont gazé les migrants, dessinés des symboles fascistes sur les

murs, et préparés la démolition a l’aide de plans du bâtiment. La clôture

a été renforcée, condamnant toutes les voies d’évacuation possible.

2. Au cours de juin dernier, le Camp No Border à Calais a lancé la

campagne, et des centaines de militants de toute l’Europe ont travaillés

avec différents groupes de migrants présent dans la ville.

3. Ce dimanche, le gouvernement israélien a atteint un nouveau stade dans

son attaque contre le peuple palestinien, tuant des travailleurs

humanitaires, déportant et emprisonnant plusieurs autres et empêchant

l’arrivée du matériel humanitaire dans la province occupée de Gaza.

4. Une trentaine de militant présent dans le Nord de France ont assisté au

procès. Les Soudanais étaient alors en prison à Longuenesse. Ils étaient

incapables de comprendre la procédure judiciaire. Il y a 136 langues

parlées au Soudan.

5. CMS prévoit l’éviction du squat palestiniens comme l’éviction prochaine

grande. Les migrants qui vivent ici ont été arrêtés et menacés de

déportation dans les dernières semaines, en dépit de la situation

actuelle.

Dimanche 13 Juin

Malgré les rumeurs de destruction pour le 9 juin dernier, le squat africain est toujours debout. Les CRS organisent encore très régulièrement des raids et CMS considère toujours que ce bâtiment est menacé d’expulsion dans les prochains jours. Nous travaillons donc beaucoup afin de préparer les habitants du squat et afin de mettre en place une stratégie de résistance cohérente.

Le lieu de distribution alimentaire a fait l’objet d’une surveillance accrue par la police, qui a de ce fait rompu l’accord avec Salam. En effet un accord avec la mairie prévoyait que la police n’avait pas le droit de controler dans ce lieu et sur le chemin pour venir aux distributions des repas. Hier, dix pachtounes ont été arrêtés à la distribution – un migrant a couru pour échapper aux CRS est tombé. Lorsque la police l’a attrapé, ils l’ont battu sévèrement et lui ont cassé le nez. Les militants de CMS ont mis en place un accompagnement des pachtounes de leur camp jusqu’au lieu de distribution afin d’assurer un minimum de protection.

Nous avons toujours un besoin urgent d’activistes à Calais, donc si vous avez du temps libre s’il vous plaît venez nous aider.

Mercredi 9 Juin : Mise a jour sur l’état de l’African House

La nuit dernière il y a eu une augmentation du nombre CRS sur Calais, apparemment beaucoup venaient de Lille. La police a été vu en train de gazer, de tirer au flash-ball et d’utiliser des «bombes sonores» qui sont utilisées dans les tactiques anti-émeute.

Aujourd’hui, à midi, il y avait un petit raid de camionnettes des CRS 3, mais aucune expulsion. CMS étaient présents, et ont tenté de résisté. 5 Africains ont été arrêtés durant la journée.

Vendredi 3 Juin : Attaque et arrestation au squat africain

Rafle ce matin au squat des Africains à Calais, à-peu-près tout le monde a été emmené, les couvertures et les effets personnels ont aussi été pris.

On a un besoin urgent de couvertures, les stocks sont au plus bas. Il faut être vigilants s’il y a des placements en rétention et pouvoir

se mobiliser vite.

Mercredi 26 Mai : La répression continue avec des techniques de plus en plus honteuses

En début de soirée, l’Unité 5 des CRS ont arrêtés 7 migrants soudanais après les avoir chassés de la voie ferrée à proximité de l’African House. Les agents de la SNCF qui se trouvaient dans le coin à ce moment là, ont été vus en train d’aider la police à capturer les hommes, et ont même utilisés un chien pour éviter que l’une des personnes arrêtées ne récupère son sac après avoir été capturés.

Il est souvent considéré comme plus sûr de s’asseoir près de la voie ferrée que de rester dans le squat, car le bâtiment n’a pas de voies d’évacuations viables.

Dans la même heure, les Palestiniens ont également été pris d’assaut et un certain nombre d’arrestations ont été effectuées. La tactique utilisée par les CRS à Calais est lâche, la police pulvérisé sur les effets personnels, des produits chimiques inconnus et en verse même un peu dans leur eau potable. Ces bâtiments n’ont bien sûr pas d’eau courante, et il est probable que les autorités voulaient que leurs résidents aient des difficultés pour accéder à l’eau après le considérable effort qu’ils doivent réaliser suite à leurs libérations (ayant sans doute passé 24 heures dans une cellule de Coquelles suivie d’une heure de marche pour rentrer à Calais).


Samedi 15 Mai : Action transnationale Paris/Berlin Video de la manif a Paris: http://www.dailymotion.com/video/xdda5y_manifestation-de-1000-policiers-con_fun La nuit dernière, la police est descendue Gare du Nord, frontière franco-britannique et cible d’une mobilisation de masse. La police a tenté de perturber la mobilisation, demandant à toutes les voitures de quitter le secteur et aux magasins de fermer leur rideau. Les migrant-e-s ont été mencé-e-s d’être arrêté-e-s s’ils tentaient de se joindre aux militant-e-s NoBorder. De nombreux flics en civil et d’autres corps de police essayaient de les décourager à participer. 200 personnes se sont quand même jointes au gros de la manifestation et ont refusé l’intimidation. Ils ont bloqué la circulation, ont allumé des fumées aclairantes [ou des fumigènes ?], et appelé à l’arrêt de l’escalade répressive contre les migrant-e-s à Calais et à travers l’Europe. Pas encore d’arrestation, et beaucoup d’Afghans sont restés regarder la manif malgré la pression policière. Une manifestation avait leu en même temps à Berlin, où plusieurs centaines de personnes ont manifesté devant le Centre Culturel Français. Des centaines d’Afghans, dont la plupart tenter de voyager vers le Nord pour la Grande Bretagne et ailleurs vivent actuellement une existence précaire dans la ville et dans le Nord de la France. Ils vivent souvent dans la rue, exposés aux éléments, aux arrestations ou à l’expulsion selon l’humeur de la police. Pour appliquer les politiques migratoires élitistes, des conditions de surveillance très oppressants sont mis en place dans la gare : la police y stationne en permanence, les militaires patrouillent, et la vidéo-surveillance est envahissante. Cette surveillance facilite l’identification et l’exclusion de celles et ceux jugé-e-s “indésirables” comme les immigrants “illégaux” qui se regroupent souvent près de la gare, ou les “jeunes” qui arrivent en ville par le métro. Ces jeunes sont souvent éloignés des manifestations publiques par les CRS qui les attendent sur les quais et les renvoie en banlieue. Sans la pièce d’identité exigée ou le moyen de payer le prix prohibitif des transports en commun, l’accès à l’Eurostar, aux autres lignes internationales ou au métro et au RER est interdit. Rejoignez-nous dans la mobilisation et la lutte pour exiger la liberté de circulation de tous et toutes ! Des discussions et une fête suivront la manifestation. Samedi 8 mai : manifestations et arrestations Les militants NoBorders et un nombre important de migrants ont participé à une manifestation organisée par le collectif C’ SUR contre le harcèlement des migrants à Calais. Après la manif du C’SUR, les participants sont dirigés vers le site de distribution quotidienne de nourriture. Trois véhicules de police sont arrivés et les agents sont sortis pour essayer d’arrêter les migrants. Ils réussissent à en attraper cinq d’entre eux, dont un qui était sur des béquilles, et donc incapable d’échapper. Il convient de souligner le problème des blessures à Calais; de nombreux migrants se cassent un membre après avoir fui la police, ou après être tomber d’un camion lorsqu’ils essayent de passer au Royaume-Uni. Pour ceux qui ont une jambe cassée, les choses sont particulièrement difficiles – non seulement il devient plus compliqué de s’en tirer au cours des poursuites de journalières de la police, mais après leur arrestation, il vaut mieux être une personne en bonne santé pour faire l’heure de marche pour revenir de Coquelles. Forcer quelqu’un avec une jambe cassée à marcher régulièrement pour revenir à Calais est un autre aspect de la lutte menée par les gouvernements français et britannique contre les migrants à Calais. Une manifestation silencieuse a également eu lieu à proximité de la cérémonie officielle célébrant le « Jour de la Victoire » ! Jour de la victoire supposée signifier le triomphe sur le fascisme durant la Seconde Guerre mondiale. Les militants portaient une blouse blanche avec des images d’arrestations de migrants afghans, de certains raids répétés, et des vols à l’African House. Toutes ces atteintes aux migrants ayant été perpétrées par les autorités françaises. Apparemment incapable de supporter la gêne et la honte de voir la vérité en face et qu’elle soit visibles aux yeux de tout les spectateurs, les deux militants portant les affiches ont été rapidement menottés et emportés par la police. Ils ont également arrêté des militants qui étaient la pour filmer l’événement. Tous ont été libérés peu après. Mercredi 5 Mai : Court résumé de la journée au Tribunal de Boulogne No Border était le seule organisation nommée, présente au tribunal de Boulogne. Beaucoup de policiers de la PAF de Coquelles dans la salle d’audience. Ils ont tenté de nous empêcher d’accèder au tribunal. Les réfugiés étaient menottés et attendaient depuis 10h du matin. Pour les 7 réfugiés qui ne comprenaient pas et ne communiquaient pas: le procureur a gagné. Leur procès est reporté au mercredi 26 mai. 3 semaines de détention provisoire. Pour les 3 réfugiés qui ont parlé: 3 mois de prison avec sursis et 3 ans d’interdiction du territoire. Ils ont 10 jours pour quitter la France. L’un d’eux a dit vouloir demander l’asile. Dans l’ensemble: 10 avocats se sont groupés pour défendre les réfugiés qui dans leur majorité n’ont pas pu leur parler. Me Calonne a dit qu’il était honteux de vouloir expulser des gens originaires du Darfour. Ils ont remis en cause la procédure de jugement de personnes qui ne peuvent pas comprendre et se défendre équitablement. Le procureur aux ordres et en complicité avec la police, n’a fait que parler de réseaux de passeurs et du système de défense utilisé par les réfugiés du Darfour. Nous avons tenté de notre côté de géner le transfert dans le fourgon des 7 personnes qui sont en prison maintenant. Rendez-vous le 26 mai pour la suite Mercredi 5 Mai Aujourd’hui, le mercredi 5 mai, 10 personnes en “situation irrégulière” seront jugés devant le tribunal de Boulogne-sur-Mer. Ces 10 personnes arrivent à la fin de leurs détentions qui a durée 32 jours. Ils seront jugé pour avoir refusé de parler au consul du Soudan qui est venu le 15 Avril de cette année au CRA de Coquelles. Les lois racistes de ce pays prévoient une peine de prison. Certaines personnes ont parlés au consul ont été reconnus comme soudanais et ont reçu un laissé passé et un avis de retour au Soudan. Un avion devait les expulser vers ce pays la semaine dernière. La Cour européenne des droits de l’homme a suspendu cette décision. Les personnes ayant décidés de résister en gardant le silence pour ne pas être expulsé sont menacés de peines de prisons pour obstruction et refus de décliner leurs identités. Nous appelons à aller au tribunal de Boulogne sur mer, demain à 13 heures pour montrer notre opposition à cet état policier et raciste. No borders Calais Des papiers pour tous, Liberté de circulation, liberté d’installation, Fermeture des centres de rétention Dimanche 2 mai DANGER: L’unité de CRS 8 sont de retour à Calais, sans doute lundi 3, et pour 3 semaines. Cette compagnie a été responsables de nombreux actes de violence et de sadisme envers les réfugiés, en avril-mai 2008 et en avril 2009, y compris les passages à tabac et le gazage en pleine figure … Les réfugiés ne savent pas toujours dire ce qui leurs arrives. Les Afghans, par exemple, loin du centre ville, sont souvent victimes des violences de la police française et ne sont pas toujours en mesure de raconter ce qui leurs est arrivé. Si vous venez à Calais, si vous en avez un appareil photo prenez le avec vous et photographiez la police, même s’il n’y a aucun incident notable. Compte rendu des activités sadiques de la compagnie de CRS numéro 8: Les méthodes des CRS n°8 sont tellement inhumaines, qu’elles ont poussées les réfugiés à organiser des manifestations contre les violences policières. Par exemple, en avril 2009, 8 officiers CRS ont gazés au lacrymogène une femme enceinte. En avril de l’année précédente, ils ont battu un réfugié soudanais blessé alors qu’il était déjà par terre. Il avait récemment subi une opération de l’estomac. L’un des policiers, toujours vu avec une moustache, est connu pour être particulièrement agressif, et a été identifiée par de nombreux migrants en diverses occasions. Les CRS n°8 sont également connus pour avoir fait chuté un érythréen du toit de l’African house. En outre, en avril 2008, un jour de mauvais temps, les CRS ont ordonnés à un migrant d’enlever ses chaussures et de marcher pieds nus dans la neige jusqu’à leur van. Un autre réfugié qui était blessé au bras a demandé à un officier de l’unité 8, des médicaments, et a lui a montré son incapacité à bouger son bras. L’officier a répondu en brutalisant cet homme au niveau de son bras … Vendredi 30 avril Mardi matin, une voiture de police tournait sur la place à coté de la Maison des Africains, suivie de 9 ou 10 véhicules banalisés. Les migrants qui y vivent ont dit qu’ils ont environ deux mois à rester devant leur expulsion. Puis le jeudi, les employés de mairie sont venus réparer le trou dans la clôture. Celui que les migrants avaient utilisé pour sortir sur la voie ferrée afin d’échapper aux CRS! Un signe inquiétant de plus qui nous laisse a penser que la police se préparent pour un nouveau raid. À 8h du matin le vendredi, 3 fourgons CRS, deux fourgons banalisés, une voiture de police et une voiture banalisée arrivent au squat. Ils ont arrêté environ 15 personnes et pris quelques outils. Ce fut le premier raid à l’African house depuis deux semaines. Mercredi 28 Avril Le camp des Pashto sur la voie ferrée a été détruit, et le train qui leur servait d’abris a été déplacé. La jungle des Hazaras a elle aussi été détruite. Les deux communautés sont donc maintenant éparpillées dans Calais. Ils attendent que la pression policière diminue avant de refaire un camp plus durable dans le temps. Certains Pashto reste tout de même à proximité de la voie ferrée. Des nouveaux migrants arrivent tout les jours à Calais. Certains reviennent de Paris, et d’autres de Steenvoorde, où le camp a été fermé. Les militants ont observés des fourgons de police en train de faire une petite « visite » dans les camps Pachto, et un hélicoptère de surveillance de la gendarmerie à été vu dans les lieux proches de la zone industrielle et à proximité des dunes. Exactement comme avant la destruction de la jungle. Mardi 13 avril A 8 heures du matin, trois à quatre vans de CRS, et un van de ramassage, ont attaqué la Africa House. Ils sont rentrés dans le squat avec quelques voitures pour contrôler les papiers et enlever 24 personnes. Ils furent suivis par les services municipaux, qui ont emmené toutes les tentes, les vêtements, les couvertures, etc. pour les jeter. Ils ont aspergé le bâtiment avec de l’insecticide. Comme d’habitude, ils portaient une combinaison blanche, des gants et même des masque-à-gaz. Une personne en costume cravatte a été vue en train de parler avec la police dans le squat. Une discussion avec un représentant de l’entreprise Noyon tend à nous faire croire que le terrain a été racheté par un constructeur et que la personne aperçue en était probablement le représentant. [PLUSIEURS NOUVELLES SUR LA PAGE PRINCIPALE ANGLAISE, DU 6 AU 9 AVRIL, N’ONT PAS ENCORE ETE TRADUIT] 6th April Il ya environ 15 activistes actuellement à Calais en appréciant les nouveaux locaux. Au cours de week-end de Pâques, les policiers ont été tranquille à Calais, sans raids se passe du vendredi au lundi. Mais ils sont revenus en force le mardi [informations ci-dessous] A à 9h environ mardi soir que certains militants ont quitté le camp Hazzara, ils furent arrêtés par une camionnette CRS et posé des questions. Ils ont dit à la police, ils ont été perdus. Alors ils ont vu plus de camions se dirigeant vers le camp, ils coururent Retour à la Hazzazas et les met en garde tranquillement. Ensuite, se cachant dans les buissons, ils ont crié “police!” haut de sorte que lorsque les CRS sont arrivés ils ont suivi les appels des militants à la place. Personne n’a été arrêté. Ce matin, nous nous sommes séparés et couvrant des domaines différents avec la moitié d’entre nous à la maison de l’Afrique et pour moitié par la voie ferrée. Les deux endroits ont été calme, sans la police à la voie ferrée et de la police à venir 4 fois et circleing mais pas entereing Maison de l’Afrique. Méandres de la bureaucratie Hier je suis allé avec un ami à la Préfecture Sous, pour entendre le résultat de sa demande d’asile en français. C’était un désordre dans le bureau. Il est arrivé à 10 h et on m’a dit de revenir à 2PM. Nous avons attendu jusqu’à 5pm quand il a dit qu’il faut revenir demain becuse le secrétaire n’avait pas eu le temps d’aller sur son cas. Il y avait seulement une femme portant sur environ 40 demandes par jour. Il m’a dit que l’administration est toujours très désorganisé. Il avait un ami qui a été dit qu’il serait accordé l’autorisation de venir en Angleterre. Quand il est arrivé au bureau, avec le papier indiquant ce qu’il a appris que ses empreintes digitales avaient été trouvées en Grèce et qu’il allait être expulsé ce jour-là. Cependant il avait un document du gouvernement grec en déclarant qu’il ne serait pas autorisé à entrer à la Grèce pendant 20 jours. Cela a été ignorée et on ne sait pas ce qui s’est passé pour lui. Un autre homme, nous avons rencontré ici vit en Angleterre mais est citoyen somalien, il avait son sac volé et ne peut pas retrive ses papiers de l’Etat somalien alors il est non fumeurs retour dans le pays que les gouvernements britannique et français ne sera pas lui parler sans papiers. Ce sont deux petits exemples de ce cauchemar beaurocratic tant de gens ici l’expérience Jeudi 18 mars: Patrouilles et action au Hangar Ce matin, des militants ont fait leur patrouille régulière. Réveil a 7H, au boulot à 7h30 ! Le premier endroit ou nous sommes allés est le squat Africain. Hier matin, la police y a fait un tour et a menace les habitants en leur disant de quitter les lieux avant le lendemain. Aujourd’hui, nous y étions à 7h45 et rien ne semblait avoir changé. A la fin de notre patrouille, nous avons décidé de retourner au squat Africain. A notre surprise, les habitants nous ont dit que la police était venue vers 8H et avait arrêté une personne. Comme d’habitude,, les patrouilles No Border sont au mauvais endroit au mauvais moment ! 🙂 En repartant, on croise un van de CRS. Le temps de faire demi-tour et de revenir, plusieurs personnes sont en train de se faire vérifier les identités, et les CRS arrêtent notre véhicule et vérifient nos identités. Encore une journée banale à Calais… Pendant la distribution de nourriture de midi, des migrants nous racontent qu’après s’être fait expulse du BCMO hier, ils se sont fait pourchasse toute la nuit par la police et n’ont pas pu fermer l’œil. Cet après midi, les militants No Border sont entrés dans le hangar Cronstadt, l’espace No Border loué que la police a expulsé récemment, pour récupérer leurs affaires laissées à l’intérieur. No Border avait commencé a louer un espace en Février, un hangar rue de Cronstadt, pour aider et soutenir les migrants a Calais. Bien sur ca n’était pas du gout ni de la police ni de la Mairie ! Et bien que le hangar était loué de manière parfaitement légal, l’espace et les locataires se sont fait expulser très rapidement, avec toutes leurs affaires bloquées a l’intérieur. Nous avons décidé que ces affaires (lits, matelas, couvertures, matériel de cuisine, de nettoyage, brochures, outils…) étaient trop importants et pourraient être très utiles pour ne pas essayer de les reprendre ! A environ une quinzaine, nous sommes allés sur les lieux par surprise. La police est arrivée rapidement mais après négociation nous a laissé prendre ce que nous pouvions. Et maintenant, nous avons un accord avec la police pour revenir et prendre le reste. LA POLICE EVACUE LES ALENTOURS DU BCMO DE CALAIS Aujourd’hui, 17 mars 2010 aux alentours de 13h30, alors que les migrants étaient à la distribution alimentaire, 40 policiers de la Police Nationale et la Police Aux Frontières ont emporté les possessions des migrants. La police et les travailleurs de la mairie en combinaison blanche ont aspergé de produits chimiques et pris les matelas, couvertures et tentes que les migrants utilisaient chaque nuit depuis que l’accès a l’abri (le BCMO) leur était interdit. Le jeudi 11 Mars le BCMO, un abri ouvert la nuit où de nombreux migrants ont dormi pendant l’hiver, était fermé. Depuis lors, beaucoup d’entre eux, principalement pashto, ont campé et dormi a l’extérieur du bâtiment. Ce mardi 17 mars, comme beaucoup le craignaient, la police a emporté toutes les affaires présentes sur les lieux pendant que les migrants étaient à la distribution de nourriture organisée régulièrement non loin de là. Lundi 16 mars au soir, environ 50 personnes, qui dormaient a l’extérieur du BCMO depuis sa fermeture, ont décidé de commencer à protester. Ils voulaient atteindre l’opinion publique en organisant une manifestation et une grève de la faim. Le lendemain matin, alors qu’ils étaient réunis pour préparer des banderoles, la police a procédé à l’arrestation arbitraire de deux kurdes sur le pont à côté du BCMO. A partir de ce moment là, la présence policière sur les lieux n’a fait que s’intensifier. Tout d’abord, la police a arrêté de manière très sélective une seule et unique personne du groupe de migrants, puis tous les militants ‘No Border’ ont été fouillés. Par la suite, les CRS ont arrêté une vingtaine de personne de manière complètement arbitraire et au hasard. Un militant ‘No Border’ a clairement entendu plusieurs CRS discuter et dire : « encore combien ? » « allez, encore 2 ou 3 ! ». Certaines personnes ont décidé de continuer la grève de la faim et de ne pas aller a la distribution de nourriture. Dans l’après midi, des travailleurs du port ont érigé une barrière temporaire pour séparer en deux l’espace ou les migrants dorment habituellement. Peu après, une dizaine de militants No Border sont allés a l’hotel de police et au centre de rétention de Coquelles, aux alentours de Calais, pour protester contre les arrestations et en solidarité avec les migrants détenus. Mais cette démonstration était une nouvelle fois interrompue par une police particulièrement agressive, qui a réquisitionné les banderoles, contrôlé les identités de tous les participants et les ont suivi dans leur véhicule pendant plusieurs heures. 7 Février

LE CENTRE DES MIGRANTS EXPULSE PAR LA POLICE ANTI-EMEUTE A CALAIS À la demande de la mairie, les CRS de la police nationale française ont expulsé de force le nouveau centre des migrants de Calais - appelé le Hangar Kronstadt - en détruisant les portes d'entrée, moins de 24 heures après que les militants NoBorder aient franchi les barrages policiers pour occuper le bâtiment, qui avait été loué légalement par les NoBorders[1] et SôS Soutien aux Sans Papiers[2]. Marie Chautemps rapporte que : "Le hangar Kronstadt a été ouvert pour intervenir directement au milieu d'un hiver de répression continue contre les migrants de Calais, débuté en septembre dernier lorsque leurs 'jungles' communautaires ont été détruites au cours d'une mascarade médiatique cruelle." Elle ajoute que : "Face à des autorités qui bloquent toutes les tentatives de créer un lieu de protection pour les migrants contre le harcèlement policier permanent ou contre la violence de la saison hivernale, l'ouverture du hangar Kronstadt a été faite au nom du simple respect humain et au nom de la résistance à une politique des frontières menée par une Union Européennes aux accents de plus en plus clairement fascistes." Samedi soir, environ 100 migrants sont venus au hangar avec l'intention d'y entrer. Ils se sont retrouvés face à deux lignes séparées de policiers, des deux côtés du hangar. En criant "Freedom! Freedom!", les migrants et les activistes de NoBorder ont franchit les blocus policiers et ont réussi à accéder au hangar. Des couvertures, des vêtements de rechange, de quoi faire un lit de fortune et du thé ont été fournis aux migrants. Cependant, après une nuit au calme et protégée, 75 CRS sont arrivés le dimanche après-midi pour expulser de force le nouvel espace et détruire les portes vitrées de l'entrée. Douze militants ont été arrêtés, puis relâchés, et l'une d'entre eux amenée à l'hôpital. La police a procédé à la destruction de l'intérieur du hangar et de tout ce qui s'y trouvaient, et ont scellé l'entrée, de sorte qu'il est actuellement impossible de retourner au hangar. Dans un communiqué de presse aujourd'hui, SôS Soutien aux Sans Papiers a mis en avant la collaboration qui a lieu entre les gouvernements français et britanniques pour les opérations de ce genre [3]. L'augmentation de ce type de collaboration entre gouvernements de chaque côté de la Manche coïncide avec une augmentation de la résistance aux politiques répressives de Nicolas Sarkozy, mises en œuvre avec l'approbation du gouvernement britannique. Alex Parks déclare que "Les autorités à Calais ont essayé d'empêcher la venue de migrants à Calais depuis des années sans succès, parce qu'elles sont dans une attitude de déni des conséques réelles et inévitables du monde inéquitable dans lequel nous vivons. Mais ce n'est pas terminé, la solidarité et la résistance pour la liberté de circuler continueront à Calais." [4] Pour des informations plus précises, merci d'appeler au +447531867480 ou de nous contacter à l'adresse : calaisolidarity@gmail.com www.calaismigrantsolidarity.wordpress.com FIN Notes aux rédacteurs [1] Le réseau NoBorder est un mouvement mondial d'individus et de groupes qui se battent pour la liberté de circulation et d'installation des individus, et pas seulement celles des poids-lourds qui enrichissent une partie de l'Europe. Depuis le Camp NoBorder à Calais en juin 2009, les militants NoBorder ont eu une présence constante à Calais sous les couleurs de Calais Migrant Solidarity. Nous avons surveillé et documenté les abus et les violences policières, résisté collectivement aux expulsions, organisé des distributions d'aide humanitaire, et réalisé des interventions directes pour les droits des migrants. [2] SôS Soutien aux Sans Papiers est une organisation française qui lutte pour la liberté de circulation et d'installation de tous et les droits des migrants. Les deux réseaux ont collaboré depuis le camp NoBorder en juin 2009. [3] Par exemple le vol charter commun qui a expulsé des migrants à Kaboul fin 2009. [4] No Borders de Londres organise une manifestation contre le Consulat français mardi 9 février à 12h30 en solidarité avec ceux de Calais. 

25 Janvier

Besson engendre des policiers voleurs.
Ce soir, un froid glacial et humide n’empêche pas les policiers de faire leurs sales actes.
Des policiers de la PAF ou du commissariat de Calais sont venus comme des délinquants armés, voler une tente pliée entre un mur et une cabine publique.
C’est normal, des réfugiés frigorifiés devaient la prendre pour s’abriter du froid.
20 à 25 personnes auraient été arrêtées sur le pont près du BCMO, aux environs de 20h, heure des interventions policières dans cette zone.

LA POLICE LANCE UNE GUERRE D’USURE CONTRE LES MIGRANTS DE CALAIS

FOR IMMEDIATE RELEASE: 22/01/10

Contact: calaisolidarity@gmail.com

ou appelez le 0033 954 621 951 (France) ou le 077 949 661 556 (UK)

– Cinquante officiers de police en tenue anti-émeutes répriment une manifestation pacifique par les migrants qui demandent le respect de leurs droits de base

– Des officiers parlent d’ordres de détruire tous les abris de migrants de la zone

Destruction tente

– L’augmentation des tactiques répressives ne laissent aux migrants nulle part où aller

Dans une rare démonstration de résistance, près de 100 migrants ont campé autour d’un gymnase qui avait été utilisée par les associations locales pour fournir un abri de nuit extrêmement nécessaire lors des semaines les plus dures de l’hiver, avant sa fermeture mardi. [1] Les migrants, principalement de l’Afghanistan en guerre, ont également brûlé des couvertures et des banderoles en opposition à la fermeture, qui a lieu par-dessus l’expulsion répétée des migrants de leurs campements. En moins d’une demi-heure, des vingtaines d’officiers de police ont débarqué sur le site, menaçant de détruire le campement de fortune si les migrants ne se dispersaient pas. A la suite d’une altercation, les migrants purent quitter la zone, mais ils furent poursuivis de près tandis qu’ils cherchaient des alternatives pour se mettre à l’abri.

Après que des officiers de police aient conseillé de faire ceci, des hommes ont établi des abris sur le site d’un des anciens campements, ou ‘jungles’, et reçurent des promesses que la police n’attaquerait pas.

Mais quelques heures plus tard, les officiers étaient entré dans le campement plusieurs fois, y arrêtant six personnes, dans ce qui est à présent devenue une routine journalière de procéder à l’arrestation de ceux qui n’ont pas de papiers d’identité à Calais dans une tentative de les débusquer de la zone [2].

Mercredi midi, 20 véhicules de CRS avaient entouré le nouveau campement, et tout ce qui ressemblait à un abri fut détruit.

A la suite d’une routine ininterrompue de poursuites, d’arrestations et d’attaques cet hiver, les migrants ont rejoint par désespoir l’abri de nuit fermé, et ont installé certaines des tentes qui avaient été jetées par les autorités à la suite de l’expulsion ce matin-là. La police est rapidement arrivée sur scène, a annoncé qu’elle avait des ordres de disperser les rassemblements et de détruire les abris, avant de saisir les tentes restantes.

Toute la nuit, la chasse a continué, les migrants étant suivis par des groupes de policiers, qui ont détruit préventivement la moindre structure à moitié érigée.

« La police était litéralement partout hier soir. Ils poursuivaient les migrants au cas où ils oseraient contruire un abri, ou bien ils suivaient tout militant qui pourrait les aider, » a dit Joanne, une activiste du réseau No Borders présente sur place [3].

« Tout ceci fait partie d’une stratégie soigneusement préparée par les gouvernements Français et Britanniques pour faire fuir les migrants. Mais quand vous pensez que beaucoup de ces gens viennent de zones de conflit comme la province de Helmand, où est-ce qu’ils sont sensés aller? » a poursuivi Joanne.

Alex s’est impliqué dans l’enregistrement – et dans l’intervention directe contre – le harcèlement policier à Calais depuis quelque temps. « Aussi choquant que cela paraît, nous trouvons que la présence de citoyens Européens pendant les attaques policières peut faire une vraie différence, parce que les arrestations sont tellement arbitraires. Cela montre que les gens normaux ont bien le pouvoir d’aider les migrants à vaincre cette énorme démonstration de force de la part de nos gouvernements. Je pense vraiment que la résistance des migrants eux-mêmes et le soutien des gens normaux est le seul espoir que nous avons d’arrêter cette répression épouvantable. »

NOTES AUX EDITEURS

[1] L’abri de nuit a été ouvert le 15 décembre, et devait fournir de la place pour dormir pour environ 150 des quelques 300 migrants sur la ville de Calais, sur une période de quelques semaines exceptionnellement froides.

[2] Pour un résumé des activités policières en décembre, s’il-vous-plaît lisez notre article ici:

http://www.indymedia.org.uk/en/2010/01/444188.html

[3] Le Réseau No Borders utilise l’action directe et la solidarité pratique pour se battre pour la liberté de mouvement pour tous. Ils font partie du groupe Calais Migrant Solidarity qui a maintenu une présence continue à Calais depuis l’été.

8 Janvier

Le squat des africains connu sous le nom de la maison de l’Éthiopie, a encore été délogé hier dans les premières heures de la matinée. PAF et CRS sont entrés par la porte – il aurait été assez facile de la fermer de l’intérieur, mais cela n’a pas été fait. Tous ceux qui n’ont pas réussi à fuir et se cacher ont été arrêtés, jusqu’à 50 personnes, mais le nombre exact n’est pas connu étant donné que quand les sont occupés à courir, ils ne comptent pas exactement. Trois activistes No Border s’y sont rendus après avoir été alertés par certains des occupants qui avaient réussi à s’échapper, mais au moment où nous sommes arrivés “l’opération” était presque terminée et la police était en train d’emmener les derniers. Nous avons dit à la police que nous sommes venus afin de vérifier que nos amis étaient OK. Nous leur avons donné un peu de tabac et leur avons dit de nous appeler une fois relâchés. Déprimant, pas grand chose d’autre à faire à ce stade avancé ! Nous avons aussi parlé à la police, qui a promis qu’ils traitent les migrants arrêtés gentiment et ne détruiraient pas les couvertures – tant que je n’aime pas les flics, ceux-ci n’étaient pas les pires que j’ai rencontré. Nous sommes retournés dans la soirée, tous les hommes avaient été libérés sauf quatre personnes qui ?ont des doigts? dans d’autres pays, les couvertures étaient toujours là, ils avaient du bois, tout le monde assis autour du feu, nous leur avons apporté du thé et du sucre, parce qu’ils n’en avaient pas. Le moral était bas. Une voiture de police et un fourgon rempli de CRS sont arrivés … mais ils sont repartis lorsque un de nous a dit qu’il est un journaliste – en fait, il écrit pour son journal de l’université.

Les deux grands squats urbains (l’Africain squats et les Arabes) sont la cible d’incessantes attaques, il en est de même de la jungle Hazara, mais les gens se font souvent ramasser quand ils reviennent d’un abri par temps froid ou quand ils y vont, ce qui est scandaleux, camionnettes CRS encerclant l’abri froid toute la nuit en regardant si elles peuvent attraper quelqu’un qui sort pour pisser, car il n’y a pas de toilettes à l’intérieur de cet abri. Beaucoup de blessures mineures vu que les gens doivent courir pour fuir la police dans la neige et la glace. Quelques citoyens ordinaires juste pour observer feraient une énorme différence.

A près une période de Noël belle et vivante, avec de nombreux militants No Border venant du Royaume-Uni, nous sommes à nouveau peu nombreux ce qui rend impossible de contrôler efficacement l’activité de la police. Si nous pouvions avoir un peu d’aide avec ce que ce serait formidable : la police change effectivement de comportement quand ils sont surveillés et c’est quelque chose que chacun peut faire, aussi, sans risque pour eux-mêmes – en fait, la police ne fait rien contre nous ils ne font que vérifier nos documents et tentent de nous intimider – et même si vous n’appartenez à aucun groupe politique, association ou un parti.

Si vous êtes intéressés à faire quelque chose pour arrêter la violence policière envers les migrants, s’il vous plaît appelez 0954621951 (0033954621951 hors de France) ou par courriel: calaisolidarity@gmail.com

Chiara

(14/12/2009 au 17/12/2009)

JOUR 1 :

Arrivée à 18 heures, mise au point de la situation : Il fait très froid et nous avons ouvert le local noborder aux migrants mineurs (de 11 ans à 18 ans).

Harcèlement tous les jours du squat africain. On s’attend à une expulsion dans les jours qui suivent.

Manifestation appelée par les humanitaires devant le Centre de rétention de Coquelle ou sont enfermés des Afghans qui devraient être expulsé le lendemain par charter. Nous étions une cinquantaine devant le centre. La police était très présente, nous empêchant de passer pour essayer de parler aux migrants enfermés.

Jour 2 :

Vers 9 heures la police expulse les africains de leur squat. Il leur confisque leurs biens (Couvertures, matelas jetés dans des bennes). Une bonne vingtaine se fait arrêtés.

Réinstallation des africains dans le même squat. Nous leur amenons des couvertures et des matelas et essayons de les aider à mieux sécuriser le bâtiment.

Ouverture d’une salle d’hébergement « grand froid »par la mairie : Une centaine de migrants peuvent s’y rendre de 19 heures à 10 heures du matin. Pour passer la nuit. Soixante s’y rende la première nuit, beaucoup se méfie.

Départ vers l’aéroport de Lesquin pour dénoncer les expulsions des afghans (qui sont amenés à l’aéroport de Roissy / Paris).Une centaine de personnes, beaucoup de beaux discours puis marche bruyante vers le CRA, ou une flopée de flics nous attendent. Nous (des humanitaires de la région, des Noborders et des anarchistes bien remontés de Lille) restons devant le centre pendant une heure, se réchauffant par des slogans genre No Border, No Nation.

Retour à Calais : La police veille autour de la salle grand froid et ont arrêté des migrants qui avaient quitté la salle pour aller au point d’eau, 50 m plus loin.

Jour 3 :

Il fait très froid. Beaucoup de migrants rejoignent le local après la fermeture à 10 heures du matin de la salle grand froid. On se retrouve à une cinquantaine, serrés comme des sardines

Un jeune nous apprend qu’un de ces amis de 15 ans a été tué par une voiture sur l’autoroute. En effet on apprend qu’ils étaient une dizaine à vouloir traverser l’A5. Le dernier s’est fait attraper par une voiture. Ce genre d’accident est très fréquent. SANS COMMENTAIRES !!!!

Le soir quelques jeunes se font arrêtés en se rendant dans notre local.

Nous suivons le combi qui les amène au CRA, essayons de savoir quand on pourrait venir les rechercher pour leur éviter un long retour à pied de 6 km. Bien sur aucun renseignement obtenu.

Jour 4 et dernier jour pour moi :

Encore énormément de migrants aux local.

Au soir un débat est organisé dans un amphithéâtre de l’université sur l’identité nationale avec l’éventuelle présence de Besson en personnes. Très peu de personnes sont au courant. Même le personnel du bâtiment n’est pas au courant et croie qu’on leur raconte des blagues. Même si on commençait à douter de l’information, nous préparons notre présence lors de ce débat. ET il aura lieu, les entrées étant minutieusement contrôlées. L’un de nous arrive malgré tout à s’infiltrer et fera une intervention. A l’extérieur les noborders montent sur le bâtiment pour mettre une banderole et distribuent des tracts. Ils ont été très vite écartés par la police sans ménagement.

Moi je quitte Calais avant le débat

Pour la suite voir https://calaismigrantsolidarity.wordpress.com/

Ou http://lille.indymedia.org/

Nous ne somme pas toujours très nombreux à Calais pour gérer ces situations ;

Appel à des coups de mains !!!

Appel à des couvertures, vêtements chauds, etc

Je repartirais le 1 janvier pour 3 jours : des candidats ? Des vêtements, couvertures à donner ?

Contactez-nous !!!!!!!!!

LA LUTTE CONTINUE

PS : des situations similaires existent tout le long du littoral. En Belgique aussi il y a des « jungles », notamment à Ostende et à Zeebrugge. Si certains ont des informations sur ces endroits, appelez nous.

Lundi 7 Décembre

Le weekend était relativement calme en comparaison avec les jours précédents mais quand même quelques arrestations. Le 6 Décembre à 2 heures du matin, dans un incident particulièrement dégoûtant, des CRS ont versé de l’eau froide sur quelques mineurs Afghans qui dormaient dehors, en dessous de quelques arches. Les couvertures étaient mouillées et inutilisables, et 12 garçons ont été arrêtés. On nous a dit qu’ils étaient 6 dans une toute petite cellule, qu’ils devaient se coucher sur le sol avec des couvertures sales et que la toilette n’avait pas de porte ni de murs, c’était juste un trou puant.

Il y a moins de monde aux distributions de nourriture, seulement 150 pour le déjeuner et encore moins pour le dîner. Il est très probable que les migrants ont pour de marcher dans les rues à cause de la répression policière lourde. Encore des rapports sur des tabassages et l’utilisation de gaz lacrimogène.

Jeudi 3 Décembre

9 arrestations à la plage hier vers 11.15pm, tout le monde a été libéré. Il y a 18 garçons qui dorment là-bas, tous Afghans et âgés entre 13 et 20 ans. Un des plus jeunes a été blessé quand un CRS lui a frappé avec sa matraque sur la jambe. La dizaine de CRS criait sur les gens et les insultait. La veille il y avait 8 ou 9 policiers en trois voitures qui ont arrêté 10 adolescents; 4 avaient des papiers, 3 étaient mineurs et ont été libérés, 2 ont été en garde à vue pendant 24 heures et on pense que le dernier est dans un centre de rétention. Les CRS et la police vont à la plage tout les soirs, jusqu’à trois fois et ils arrêtent tout le monde, les gens avec des papiers et les mineurs inclus.

15 Pashtouns, dont des très jeunes, ont été arrêtés dans la jungle ce matin vers 10h.

3 fourgons et 2 voitures pour transporter des personnes arrêtées sont passés par les squats des Ethiopiens et les Arabes. Pas d’arrestations.

Mercredi 2 Décembre

Encore des rafles. 15 Pashtouns dont plusieurs jeunes à partir de 11 ans, ont été arrêtés dans une rafle sur la jungle des Pashtouns. On aurait du libérer les mineurs ce matin, mais cela ne s’est pas fait. 8 Soudanais ont été arrêtés près de la gare (non-confirmé par nous, mais rapporté par les associations). Pendant les patrouilles nous avons été témoins de l’arrestation de 2 Soudanais près du port, dans leur nouveau squat/jungle. Nous avons interrompu 12 CRS (qui menaçaient d’utiliser du pepperspray) pendant leur tentative de rafle sur le squat Arabe (sans succès grâce à notre intervention !) ; nous avons pu avertir les gens dans le squat Ethiopien, et avons été témoins du rafle. Malgré la présence de 2 fourgons avec plus de 10 CRS, il n’y a pas eu d’arrestations. Après nous avons visité le site des Soudanais, où nous avons été contrôlés pour la troisième fois dans une soirée ; cette fois-ci par les PAF ; et ils nous ont menacés d’arrestation.

Il n’y a pas de repos pour les migrants à Calais. Samedi prochain nous aurons une réunion avec les associations sur le « délit de solidarité » et sur comment contester la loi qui illégalise l’aide aux migrants. Nous discuterons aussi la situation des abris. Nous trouvons des bâtiments à squatter tout le temps, mais la police est partout. Les gens ont peur ; mais en coopérants nous sommes forts. Avec la répression qui monte, les associations réfléchissent à des ripostes plus politiques ; et comme nous avons une présence permanente, nous construisons des réseaux forts. Venez à calais !

Mardi 1 Décembre

Rafles des CRS

Nous avons été très occupés les derniers jours à Calais…

Hier après la distribution de nourriture 6 Soudanais ont été arrêtés, ensuite les CRS ont raflé le squat Arabe et ils ont arrêté une quinzaine de personnes. Puis ce matin à 9h., les CRS ont arrêté 18 personnes à la nouvelle jungle Pashtoun; et puis encore 20 personnes de la maison Ethiopienne à la fois. Cette après-midi vers 17h. ils sont revenus et ont arrêté encore 5 personnes. Ils sont retournés au squat Arabe aussi; tout le monde a pu s’échapper, malgré 3 fourgons et 2 voitures sur place.

L’activité de la police en civil (BAC) a fortement augmenté, ils observent et “contrôlent” (fouiller et vérifier papiers) les militants. Avec la menace de Besson de faire de Calais une “zone libérée de migrants” pour la fin de l’année toujours dans notre esprit, nous voulons encourager toute personne de venir et de faire un travail de solidarité.

Lundi 30 Novembre

Aujourd’hui un nouveau camp huminataire a été ouvert à Bailleul, à 80km de Calais. L’association Salam gère le camp et a la permission de loger que des migrants qui sont dans des situations exceptionelles (comme une maladie ou une blessure) – maximum 20 personnes à la fois.

Ce soir 5 Soudanais ont été arrêtés à l’extérieur de la distribution de nourriture. À 11h du matin les PAF ont arrêté tout le monde à l’intérieur du squat Arabe.

Samedi 28 Novembre

Protestation des deux côtés de la Manche contre le régime frontalier anglo-français

Ce samedi 28 Novembre 2009, des militants franco-britanniques ont organisé une manifestation solidaire des deux côtés de la Manche à Calais et à Folkestone.

Plus de 65 militants de toute la France et du Royaume-Uni ont protesté contre le durcissement des contrôles aux frontières et la collaboration entre les Français et les autorités britanniques qui créent une crise humanitaire accrue à Calais où des centaines de migrants survivent maintenant dans des conditions ignobles et sont victimes d’abus continus de la police, après avoir été empêchés d’entrer en Grande-Bretagne, après avoir vu leur campement de fortune à Calais rasé en septembre de cette année. La manifestation a commencé à 10h00 heure locale de Calais, et s’est poursuivie à Folkestone où la manifestation finale a eu lieu devant les bâtiments de la nouvelle « Joint Intelligence Unit » [Unité Conjointe de Renseignement], un centre à la fois dédié aux services britanniques et français spécialisés dans la lutte contre les « réseaux internationaux de l’immigration clandestine ».

Des militants de No Borders, Calais Migrant Solidarity, la CNT (Confédération Nationale du Travail) et du NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste) ont franchi la Manche, et de futures collaborations sont prévues pour des mobilisations à Paris et à Bruxelles.

La police a détruit la bannière proclamant « No One is Illegal » [Personne n’est illégal]. La manifestation était « facilitée » par une « équipe européenne de liaison », une unité spéciale de la police du Kent qui supervise les activités des deux côtés de la frontière. le gentil policier anglais de service. Une autre manifestation le même jour au centre de détention de Campsfield House a vu 70 militants de différents réseaux de soutien aux migrants de l’Appel du Royaume-Uni pour mettre fin aux prisons de l’immigration et pour l’arrêt des plans de construction du plus grand centre de détention d’Angleterre.


Ce qui suit n’est qu’une partie de tout ce qui se passe, il y a bien plus de choses qui ont lieu et qui sont ‘normales pour Calais

Alors que “Nord Littoral” (ci-dessous et déjà diffusé le 20 novembre) avait plutôt mis en relief l’aspect critique de la vision du HCR sur la situation dans le Calaisis, “la Voix du Nord” en relate la nature complaisante à l’égard des pouvoirs publics français, avec une validation des retours “volontaires”.

Ne pas oublier que le HCR est le spécialiste mondial de ces retours pour lesquels la liberté de la plupart des “volontaires” commence par une forte torsion du bras. Voir le rapport de la Human Rights Commission of Pakistan (HRCP), du 24 juin 2009, intitulé “HRCP QUESTIONS VOLUNTARY NATURE OF REFUGEES’ REPATRIATION” (http://www.hrcp-web.org/Publications/RRefugees.pdf) à propos des rapatriements des exilés afghans installés au Pakistan (2 millions) signalé le 11 novembre

While the french newspaper “North Coast” (below) was rather emphasized the critical aspect of the vision of UNHCR on the situation in the Calais, an other french newspaper “la Voix du Nord” insists on the complacency of the HCR regarding French government, with validation of “self-willed” repatriations.

Do not forget that the UNHCR is the global specialist in such returns for which the freedom of most “voluntary” begins with a strong twist of the arm. See Report of the Human Rights Commission of Pakistan (HRCP), of June 24, 2009, entitled “HRCP QUESTIONS VOLUNTARY NATURE OF REFUGEES’ REPATRIATION” (http://www.hrcp-web.org/Publications/RRefugees.pdf) to about repatriations of Afghan exiles settled in Pakistan (2 million)

“la Voix du Nord” (France), 19 novembre 2009

Wilbert Van Hövell, du Haut commissariat des réfugiés : « La situation des migrants à Calais s’est globalement améliorée »

Le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés est en place à Calais depuis six mois. Son but : coordonner l’action internationale pour la protection des réfugiés afin de sauvegarder leurs droits et leur bien-être. Wilbert Van Hövell, représentant régional pour l’Europe de l’ouest à Bruxelles, a rencontré hier les acteurs locaux. Bilan.

– Les bons points

« Depuis la fin de la “Jungle”, on remarque que le nombre de migrants à Calais a diminué, ce qui est un point positif », assure Wilbert Van Hövell qui a rencontré les associations, la municipalité, la police, le sous-préfet… « Le fait d’empêcher tout nouveau squat joue également en la faveur de cette baisse. On pense être passé de 1 000 à 250 personnes. La situation s’est améliorée depuis octobre et les soins sont toujours accessibles aux migrants… c’est bien. » Le centre de distribution rue de Moscou améliore selon lui les conditions de vie de ces personnes en transit, « et c’est une bonne chose. De plus, la mairie va mettre à disposition un local pour le plan grand froid. C’est positif… » Le fait que la sous-préfecture de Calais offre désormais la possibilité d’effectuer des démarches pour les demandes d’asile « porte ses fruits. Le nombre de demandes a augmenté et ils sont nombreux à opter pour un retour volontaire au pays ». Pour ce représentant du HCR, l’action internationale contre les réseaux de passeurs constitue aussi une bonne chose.

– Copie à revoir

« Localement, il manque de structures pour accueillir les mineurs en transit, une structure avec un hébergement, un traducteur, afin de leur offrir un toit, des explications, un accueil… ainsi qu’aux adultes qui, ont fait des démarches pour être demandeurs d’asile. Ce sont des personnes qui se présentent aux autorités, ce n’est pas évident, elles doivent être aidées. Dans des pays comme la Belgique, les migrants dans cette situation peuvent rester dans des centres d’accueil. »

– Problème non résolu

Pour Wilbert Van Hövell, s’il y a moins de migrants à Calais, « c’est bien parce qu’ils se déplacent probablement ailleurs. Ce qui signifie que le problème d’immigration n’est pas résolu pour autant sur le plan international ». Dans le Nord-Pas-de-Calais, en Belgique, Pays-Bas… les chiffres ne sont pas connus, mais il semblerait que les passeurs ne considèrent plus Calais comme unique point de chute au nord de Paris.

– Les charters ? – Que pense le représentant à Bruxelles de la polémique en France autour de l’organisation de charters ?

« Nous sommes favorables aux retours au pays, c’est une bonne chose dans l’intégrité de la procédure d’asile. Il y a eu des démarches, elles n’ont pas abouti, alors on renvoie. Mais je ne suis pas favorable au retour dans des pays en état de guerre et c’est une bonne chose que l’État a suspendu ces expulsions. On conseille d’attendre. Le mieux, c’est le retour volontaire ».

http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Calais/actualite/ /Secteur_Calais/2009/11/19/article_apres-la-jungle-la-situati ion-des-migran.shtml

“Nord Littoral” (France), 19 novembre 2009

LE RESPONSABLE EUROPE DE L’OUEST DU HCR : « LES CONDITIONS RESTENT TRèS PRéCAIRES »

« Les conditions restent très difficiles, surtout sur le plan de l’hébergement de ceux qui ne sont pas admis à la procédure d’asile ». Willaert Van Hovell, responsable régional Europe de l’ouest du Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, salue certaines avancées sans oublier de dénoncer certains manquent à la politique actuellement menée contre les migrants : « A l’heure actuelle, trente à quarante mineurs isolés survivent à Calais. Il n’existe toujours pas de centre spécialisé pour les accueillir. Selon les spécialistes il serait très important de leur donner du temps pour se remettre de cette situation et faire le point sur leur avenir. » Actuellement les mineurs étrangers qui le souhaitent sont accueillis dans des centres avec d’autres mineurs qui n’ont absolument pas le même profil. Faute d’une prise en charge adaptée, ces mineurs étrangers quittent très rapidement ces centres pour retourner à la rue.

Quitter l’illégalité

Le représentant du HCR était à Calais hier où il a rencontré les associations et les migrants : « Nous sommes là pour aider ces personnes à quitter l’illégalité pour accéder à la légalité car cette illégalité est difficile pour tout le monde. » La difficulté se pose pour les gens qui ont été déboutés de leur demande d’asile mais dont la procédure est toujours en cours. Ceux-là sont renvoyés à la rue. Willaert Van Hovell soulève le paradoxe de la mission du HCR à Calais. Une problématique en forme d’oxymore : « Nous incitons ces personnes à quitter l’illégalité en leur demandant de se lancer dans une procédure à laquelle ils ne seront sans doute pas admis (simplement parce qu’ils sont entrés en Europe par un autre pays que la France, NDLR). » Preuve s’il en est de la difficile application de la politique européenne d’asile.

« La possibilité de demander l’asile fonctionne bien »

Le HCR ne conteste pas que le nombre de migrants présents sur le Calaisis a fortement baissé, d’un millier de personnes à 250 ou 400 visibles en même temps au même endroit selon les jours. « D’un certain point de vue c’est un point positif, reconnaît Willaert Van Hovell. Le souci est que le problème est en train de se déplacer pas seulement en France mais aussi en Belgique, aux Pays-Bas et dans les pays scandinaves. La situation n’est pas résolue. » Selon l’humaniste, le déplacement du problème s’explique simplement par la destruction inlassable des squats et la répression policière qui s’exerce à Calais. Le réel motif de satisfaction de Willaert Van Hovell est « la possibilité de demander l’asile qui fonctionne plutôt bien » car « pas mal de gens utilisent cette procédure et pas mal de gens optent pour l’assistance au retour volontaire ».

http://www.nordlittoral.fr/actualite/la_une/article_1137239.shtmlAlors que “Nord Littoral” (ci-dessous et déjà diffusé le 20 novembre) avait plutôt mis en relief l’aspect critique de la vision du HCR sur la situation dans le Calaisis, “la Voix du Nord” en relate la nature complaisante à l’égard des pouvoirs publics français, avec une validation des retours “volontaires”.

Ne pas oublier que le HCR est le spécialiste mondial de ces retours pour lesquels la liberté de la plupart des “volontaires” commence par une forte torsion du bras. Voir le rapport de la Human Rights Commission of Pakistan (HRCP), du 24 juin 2009, intitulé “HRCP QUESTIONS VOLUNTARY NATURE OF REFUGEES’ REPATRIATION” (http://www.hrcp-web.org/Publications/RRefugees.pdf) à propos des rapatriements des exilés afghans installés au Pakistan (2 millions) signalé le 11 novembre]

oral.fr/actualite/la_une/article_1137239.shtml

* 22 Novembre

Coquelles: Fin de la grève de la faim/du refus de nourriture. Les 6 détenus qui refusaient de prendre de la nourriture ont repris les repas.

Une femme venant d’un pays Arabe ne mangeait plus depuis 5 jours.

Les 5 autres viennent d’Afghanistan, et l’un d’entre eux est un mineur qui n’a pas eu d’évaluation de son âge.

Ils vont tous être détenus pendant environ 15 jours et on les poussera à demander l’asile en France, avec la menace qu’ils seront déportés dans leur pays s’ils ne font pas la demande.

Chiara

Ethiopia House attaquée

La police est allée au squat Ethiopien hier matin à 9h30 et elle a arrêté 6 personnes. D’autres ont réussi à se cacher. La police était là-bas deux jours plus tôt à demander combien de gens vivent là-bas, et à prendre des photos. On dirait qu’ils se préparent à fermer le squat. Ethiopia House a déjà été vidée le 3 novembre, tous ceux qui n’ont pas réussi à s’enfuir ou à se cacher ont été arrêtés et tout ce qui appartenait aux gens a été détruit. Les activistes de CMS, avec Salam, ont aidé à donner des couvertures et des vêtements aux gens après leur remise en liberté. Beaucoup de gens vivent là-bas, des Ethiopiens, des Eritréens, et d’autres pays de l’Afrique de l’ouest. Beaucoup d’Eritréens ont déménagé là-bas après la destruction du squat Eritréen (Africa House) et très récemment beaucoup de Soudanais ont déménagé là-bas après que leurs abris près de la plage aient été détruits.

Comme nous sommes très peu sur le terrain jusque Jeudi, une aide urgente est requise. S’il-vous-plaît, venez à Calais maintenant si vous le pouvez. Jeudi, beaucoup de nouveaux arrivent, mais ça pourrait être trop tard.

*18 novembre

6 hommes Afghans sont en grève de la faim et de la soif contre leur détention continue au centre de déportation de Coquelles. Ils ont refusé la nourriture et l’eau pendant trois jours et ils ne reçoivent pas de soins médicaux.

De nouvelles arrestations

3 Afghans ont été arrêtés ce soir près des ponts. Des membres de CMS y ont assisté.

* 17 Novembre

Destruction d’un campement de migrants à Dunkerque

Ce matin la police a entrepris la destruction d’un autre campement qui abritait environ 70 migrants d’Afghanistan, du Kurdistan Irakien, ainsi que d’autres nations. Environ 30 personnes ont été arrêtées.

Dunkerque est une autre ville portuaire Française, où les gens essaient d’aller en Angleterre. Nous avons filmé la police en train de détruire les maisons des migrants, sans être capables de les arrêter. Une des choses que nous avons pu faire, c’était de prendre une partie des vêtements, des couvertures, et d’autres affaires appartenant aux migrants, dans leurs maisons, avant que tout ne soit détruit. C’était horrible.

Arrestations à Calais

Dans la soirée du même jour, de retour à Calais, la police faisait le tour avec beaucoup de vans dans le centre ville. Il semblait que cette fois-ci ils essayaient d’arrêter des migrants qui étaient dans les parcs. Nous avons patrouillé dans la ville et nous avons assisté à 5 arrestations – nous ne savons pas combien d’arrestations en tout ont eu lieu.

Nous avons l’impression que les actions policières deviennent plus intensives. A Calais il y a vraiment très peu d’activistes à l’heure actuelle. Donc si vous pensez venir, vous êtes les bienvenus, et on a besoin de vous.

Infos et communiqué de presse

Et puis il y a d’autres infos d’aujourd’hui et un communiqué de presse concernant la destruction du camp à Dunkerque:

20 Afghans détenus à Coquelles ont été transférés à Paris hier. Le sous-préfet a dit à un membre de Salam qu’ils voulaient envoyer un charter.

COMMUNIQUE DE PRESSE

Avec une débauche de moyens ( bulldozer, grue, tracteurs, camions bennes ), un grand déploiement de personnels du PAD , sous la protection d’un détachement important de police, les autorités ont une fois de plus procédé, à grands frais, au démantèlement du campement des migrants sur la commune de Loon Plage. Là où huit jours plutôt, la municipalité, en plein accord avec le port, avait médiatisé l’installation de douches en faveur de ces mêmes migrants !

Présentes sur le terrain à la première heure, nos associations ont assisté, impuissantes, à l’arrestation d’une cinquantaine de migrants qui ont été menottés pour être ensuite conduits dans les locaux de la police de l’air et des frontières ( PAF ).

Les engins amenés sur place ont ensuite procédé à la sale besogne consistant à saccager les abris d’infortune et ce qu’ils contenaient à l’exception des quelques couvertures, vêtements, chaussures, ustensiles de cuisine, que nous avons pu sauver.

Nos associations sont scandalisées par cette opération qui, une fois de plus, comme à Sangatte, comme à Calais et ailleurs, ne règlera rien, mais continuera de véhiculer une triste image de notre « identité nationale », synonyme de répression aveugle, d’exclusion, d’atteinte répétée aux droits de l’homme.

Est-ce ainsi que M Besson participe activement, à l’entrée de l’hiver, à la semaine de la solidarité internationale ! Dunkerque le 17 novembre 2009.

Signataires : Salam, Mrap, Ldh, No border calais, Modem Loon Plage, Calais Migrants Solidarité, Emmaüs Dunkerque.

* 11 Novembre

De nouvelles arrestations et destructions

La jungle Pashtu a été attaquée une fois de plus la nuit dernière, avec en théorie 20 personnes arrêtées et plusieurs abris détruits. Personne de No Borders n’était là au moment où ça s’est passé.

The Pashto jungle was raided again last night, allegedly 20 arrests and several shelters destroyed. None of us was there at the time.

A la place, on s’est bien amusé avec les flics en dehors du squat Palestinien/Egyptien, ils y sont allés encore et encore: la PAF (police des frontières) pas les CRS, ils ne sont pas rentré, peut-être parce qu’on était là ? Ils se sont concentés de nous harceler et de tenter de nous intimider. Pas d’arrestation.

* 10 Novembre

Arrestations et destructions

Un nouveau campement près de l’ancienne jungle Soudanaise a été détruit ce matin.

Des abris dans la nouvelle jungle Pashtu sont détruits chaque jour. La police arrive généralement peu avant minuit ou dans les premières heures du matin, les gens courent, ceux qui sont attrapés sont arrêtés. Plusieurs se sont blessés en fuyant la police, un groupe de gens se sont coupés les mains sur du fil barbelé pour passer par-dessus une clôture. Les CRS poursuivent ensuite en détruisant les abris et les couvertures, en coupant les couvertures plastiques avec des couteaux. C’est pour ça que pendant la journée vous voyez tellement de migrants marcher avec des rouleaux de bâche sous leurs bras, il leur en faut de nouveaux. Le sous-préfet a dit à Mèdecins du Monde que la police détruira toute tente qu’ils placeront donc ils ont abandonné l’idée et ne font que donner des kits de survie — qui seront détruits de toute manière dès que la police mettra la main dessus. Un autre bel exemple de la ‘dignité’ et de ‘l’humanité’ dont parle Besson.

Beaucoup de gens y compris des garçons mineurs dorment dans la jungle dans de petits abris bien cachés. Les ponts, où il y a au moins un peu d’abri de la pluie, sont presque désertés à présent: très peu de gens dorment là-bas parce que le harcèlement de la police est trop, ils vont là-bas jusqu’à trois fois par nuit. Un autre point chaud pour les arrestations sont les parcs.

Les activistes de CMS ont été à la jungle et aux ponts et il semble que ceci est une petite dissuasion face aux attaques policières. Malheureusement nous n’arrivons pas à y aller tous les matins et tous les soirs. S’il-vous-plaît venez à Calais !

Un grand squat, où vivent Palestiniens et Egyptiens, près de 25 personnes, a aussi été attaqué. La police y est allée Dimanche soir, a arrêté une personne, les autres ont couru et se sont échappés. L’avantage de quelques bâtiments délâbrés est qu’ils ont beaucoup de sorties. Un petit groupe d’entre nous s’y est rendu cette nuit, qui étaient venus à Calais pour une réunion, nous avons tous couru là-bas pour aider et la police est partie. Ils ne sont pas revenus…pas encore.

Kits de survie de Mèdecins du Monde – Les activistes et les migrants exigent les droits et l’homme et un hébergement

– Aujourd’hui, MdM a lancé la distribution décrite dans la mise à jour du 2 novembre. Un item qui a été ajouté au kit est du plastique pour protéger les migrants de la pluie. Un migrant a remarqué que des abris de fortune comme ceux-là sont facilement détruits par la police. Les activistes ont décidé de tenir une exposition près de cette distribution, et aussi, de fournir des banderoles et des rouleaux de papier pour que les migrants puissent écrire ce qu’ils veulent. Nous avions une table avec des tracts à distribuer aux gens du coin. Une énorme banderole, disant ‘migrer c’est résister,’ a été placé sur l’église voisine, dont il se trouvait qu’elle avait des travaux au moment en question. La présence policière était nulle la première heure, mais ensuite plusieurs voitures de police ont patrouillé la zone. Aucune tentative ne fut faite d’arrêter qui que ce soit. Voici quelques images:

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Un joli sac à dos fluo, avec un bouton MdM dessus

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Comme il a été dit encore et encore, l’idée est de surveiller la violence policière, et quand des preuves de destruction sont disponibles, de les poursuivre en justice et d’obtenir une compensation pour s’acheter la même chose et redistribuer. Bien sûr, cela est vrai autant pour les tentes que pour les sacs à dos et quoi que ce soit sur lequel vous mettez votre logo. Pourquoi la hiérarchie s’est couchée et a offert une distribution sans-tente? Mystère. J’imagine que c’est parce qu’ils ont peur, ou qu’ils ont envie de se plier aux autorités.

– Le campement Soudanais a été à nouveau détruit ce matin; la destruction/l’incendie criminel que le twitter a mentionné a été confirmé(e). Nous savons que les CRS ont attaqué la nouvelle jungle Pashtu plusieurs nuits d’affilée. Hier soir, un activiste patrouillait la zone en vélo, et un van de CRS a poursuivi son chemin, au lieu de faire une descente. Patrouiller sur des vélos suffit à décourager les arrestations. Si vous pouvez venir à Calais, s’il-vous-plaît, faites-le. Nous avons un local où vous pouvez dormir, prendre une douche, manger. Nous avons même l’internet maintenant. Quand nous sommes faibles en nombres, il n’y a pas grand chose qu’on peut faire.

– Un communiqué de presse est en préparation. Le blog sera mis à jour bientôt.

* 6 Novembre

Hier, en fin de journée, des activistes du Sud du Pays de Gales ont rendu visite au squat Ethiopien et ont aidé les gens à réparer une fenêtre; ils ont aussi distribué des bougies, des rasoirs et des vêtements. Et ensuite, ils ont aidé à construire une porte avec du bois et une bâche; le squatest devenu tellement bien que les CRS l’ont confondu avec un hôtel et ont passé leur chemin. Je déconne. Voici une image du résultat:

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* 5 Novembre

CRS sortis en masse pour arrêter des Afghans la nuit dernière

Au moins quatre arrestations à la gare (des activistes de CMS y ont assisté) et 6 arrestations dans la ‘jungle’. (Pas la jungle Pashtu d’origine qui a été complètement rasée, mais des gens qui dorment tel quel dans les bois pas loin, près à s’enfuir, surtout les gens qui n’ont pas de papiers et qui ont peur d’être déportés. Des mineurs dorment là-bas aussi.)

La maison Ethiopie re-squattée

N’ayant nulle part où aller, les gens sont revenus au squat Ethiopien après être sortis du commissariat. CMS a donné des couvertures, un matelas, un tapis, de la nourriture. Salam a amené plus de couvertures. Etant donné la manière dont ils opèrent, nous croyons que les CRS reviendront bientôt pour essayer de fermer l’endroit. Résistance requise!

MAISON ETHIOPIE VIDEE

A environ 9h ce matin, 10 à 15 fourgons pleins de flics se sont rendus à la maison Ethiopie, ont arrêté tout le monde, détruit les couvertures et la propriété des gens, la routine. Les gens qui ont été arrêtés étaient environ 20, ceux qui avaient des papiers sont à présent relâchés les autres sont toujours absents.

Le Préfet, Mr Bousquet, a dit à la dernière réunion: “La police n’a pas le droit de détruire des couvertures et des vêtements”…. mais ça arrive quand même, la routine.

* 2 Novembre

Des activistes se sont rendus à la réunion de Mèdecins du Monde pour en savoir plus sur le statut du projet de distribution de tentes. L’idée était de les marquer avec un logo humanitaire qui rendrait la police attaquable pour destruction. Il a été initialement pensé que le projet était abandonné, mais l’information fut niée par un membre de MdM. Aujourd’hui nous en apprenons plus. MdM distribuera bien des trucs, mais pas la moindre tente. Pour une raison ou une autre, le conseil d’administration l’a refusé. Donc, ce que MdM distribuera, c’est: un sac à dos, et à l’intérieur: une couverture, un sac de couchage, un poncho, et un kit hygiénique. Tous les présents ont objecté que ceci est inutile contre la pluie, et le représentant de MdM est bien conscient de la faiblesse de ceci. Il tentera de continuer à mettre de la pression sur l’administration.

Néanmoins, le sentiment que j’ai eu de la réunion, généralement, c’était de la subordination, et de la peur de la mairie et de la sous-préfecture. Toutes les organisations semblaient dire que le nouvel emplacement de la distribution était génial, et qu’elles devaient fait extrêmement attention à ce qu’ils faisaient avec, ou autour. ‘L’accord est extrêmement strict. On ne peut que distribuer de la nourriture, rien d’autre.’ Si quelque chose d’autre est fait, la Mairie réprimera et fermera l’endroit. Je n’ai rien dit, mais je me disais, ‘Et alors ? On peut distribuer de la nourriture où on veut !’ Donc MdM devra distribuer autre part qu’aux distributions de nourriture.

La dernière partie de la réunion concernait les solutions d’hébergement pour les migrants. Rien de bien important ne fut proposé; pas à ma connaissance en tout cas; j’étais légèrement ennuyé à ce moment-là. C., un volontaire très énergique qui était encore avec nous il y a quelques jours, avait proposé de lancer une pétition pour suspendre le délit de solidarité, pour que n’importe qui puisse héberger des migrants pendant l’hiver. Nous travaillons à l’améliorer; elle pourrait être bientôt prête.

* 1er Novembre

Hier soir, un activiste a écrit sur les murs avec de la craie, quelques mots en Arabe, Pashtu, et Tigri, dans une tentative de permettre aux gens de communiquer un peu avec les migrants, et de montrer que tout le monde n’accepte pas la merde ambiante. Voici quelques photos:

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Merci en Pashtu

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Ca va ? en Pashtu

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Qui ne sait pas ça ?

* 31 Octobre

Une amie nous rapporte ceci. Je la copie-colle:

Je viens de recevoir des infos de Belgique 120 activistes de l’Europe de l’ouest sont en train de bloquer 2 centres de rétention en ce moment en Belique. Ce sont les centres de rétention de Brugge et de Votten. Le blocage durera toute la journée.

Egalement, ces derniers jours, des activistes à Calais se sont occupés de coller des images en ville. Voici quelques unes d’entre elles:

Oui on en a mis une là aussi. C’était ma préférée. Elle a duré quelques jours. Le reste des images peut être trouvé là. Puis-je ajouter que la fontaine est toujours rouge, à l’heure où j’écris ceci ?

Pour en revenir à la situation des tentes, on s’est demandé qui exactement avait ordonné le vidage des ponts. Les flics nous ont dit que c’était un site privé, possédé par le Conseil Régional, mais après une petite enquête, nous avons découvert que personne ne voulait nous dire qui avait pris la décision. Le Conseil Régional nie l’avoir prise; cela signifie que les flics ont menti. A ces flics qui pourraient lire ceci et qui pourraient parler un peu d’anglais (AB=∅ probablement), je veux dire que ce n’est pas grave, on sait déjà que vous n’avez pas de valeurs, on s’attend à ce que vous nous mentiez. Continuez s’il-vous-plaît, cela pourrait être difficile de s’ajuster à une autre réalité.

Bref, Mèdecins du Monde avait cette idée de distribuer un tas de tentes, et de les marquer avec leur logo, d’en faire du matériel humanitaire. C’est un peu ce à quoi je pensais il y a quelques mois; prêter des trucs et les marquer comme nous appartenant, et quand les flics les jètent, essayer de les récupérer et se faire rembourser. Mais les activistes ont entendu dire que l’organisation avait abandonné, à cause, apparemment, de menaces par la préfecture que toutes ces tentes seraient détruites. Il semble que le préfet était assez énervé et que la hiérarchie de MdM s’est simplement couchée. [mise à jour de 19h: une conversation avec un membre de MdM révèle que le plan n’est pas entièrement abandonné; une discussion aura lieu bientôt et une décision sera prise.]

A propos c’est la seule autorité dont nous savons qu’elle a une part de responsabilité dans le vidage des ponts. A la réunion du 27, le préfet a dit que les tentes sous les ponts seraient parties. C’est presque comme si le préfet avait pris la décision tout seul. Qui est un grand garçon ?!

* 29 Octobre

Les ponts ‘nettoyés’

Il ne reste plus une seule tente sur la zone des ponts. Nous avons réussi à sauvegarder une petite partie des affaires, jusqu’à ce que la police intervienne pour demander qu’on quitte le site privé que représente le dessous des ponts. Il n’y a pas eu d’arrestation, et un migrant a réussi à partir avec des trucs, accompagné de deux Criminels en Uniforme qui apparemment avaient envie de se montrer magnanime ce jour-là.

Une policière s’est montrée particulièrement arrogante, considérant l’absence d’arrestations et le fait que le migrant ci-dessus put prendre les choses qu’on a mis de côté, et également, insultante, envers moi et un autre activiste. Ce ne serait pas la première fois selon lui.

* 26 Octobre

La police attaque les migrants à la distribution des repas

Salam a dit aujourd’hui:

“Aujourd’hui, la répression est plus forte que jamais et nous voyons même la police venir arrêter les migrants pendant le repas y compris dans la zone réservée à cet effet et organisée par la Région et la Mairie !”

Donc nous devons faire quelque chose de bien, pour les réfugiés quand ils veulent manger.

J’ai des idées.

Mais d’abord, il faut aller à l’endroit et arrêter la police! On sait comment fermer la porte !

Au moins 9 personnes qui étaient détenues à Coquelles ont reçu des arrêts de reconduite vers l’Afghanistan

Nous tentons d’organiser un soutien légal/des représentations ultérieures à la Cour Européenne des Droits de l’Homme avec le Gisti. Préparez vous aussi à agir s’il y a une autre tentative de déporter par charter ! Au moins deux mineurs détenus ont été déclarés majeurs après une visite à l’hôpital et des radios des mains pour évaluer leur âge – nous savons que ces évaluations ne sont pas sûres.

Fachos et skinheads

Ce soir une bande de jeunes fafs sont passés plusieurs fois à coté du pont sous lequel des afghans dorment (pas loin de l’ancien lieu de distribution de la Belle Etoile). Ils étaient à bord d’une voiture rouge super « tunnée ». Ils hurlaient des cris de singe et jetaient des pierres vers l’abris des migrants. Les afghans nous ont dit qu’ils passaient tous les jours. Peut-être plus ce soir du fait du week-end. Nous sommes restés une heure et notre présence semblait les empêcher de recommencer franchement. Il faudrait essayer de faire une permanence.

* 25 Octobre

pour chiara 2 Vans de CRS vans aux ponts

Hier autour de 9h du soir, nous avons vu 4 vans de ramassage et des tas de flics aller aux ponts, ils ont arrêté 4 enfants, tout le monde s’est enfui ou s’est caché. J’étais tellement en colère que je voulais me faire arrêté aussi, ces garçons ont clairement moins de 18 ans, ils sont des réfugiés d’Afghanistan ou d’Iran, ils dorment sous des ponts et la police va les arrêter là-bas. Ces flics — et ceux qui les envoient — n’ont pas de honte ou de dignité. Nous avons essayé de suivre les vans de ramassage tandis qu’ils se dirigeaient vers la jungle mais nous les avons perdu parce que nos vélos sont trop lents.

Trois Afghans adultes ont aussi été arrêtés dans cette zone aux environs de 8h du soir, nous les avons rencontré le matin: ils venaient juste de sortir du commissariat après avoir été gardé là-bas toute la nuit.

Dans la zone du pont, nous avons aussi rencontré un jeune de treize ans qui dort là-bas, il était en compagnie d’un homme plus vieux, ils n’ont pas eu de problème cette nuit mais le jeune de treize ans a été arrêté avant alors qu’il dormait sous les ponts.

Ce matin nous avons aussi fait du vélo jusqu’à l’ancienne jungle Pashtun; nous avons rencontré 4 migrants d’Afghanistan qui dorment dans cette zone, ils disent qu’il n’y a pas eu d’arrestation la nuit dernière mais 20-25 arrestations la nuit précédente. Il n’y a plus de nouveaux camps dans cette zone, que je sache, ils ont tous été détruits par la police, mais les gens dorment à l’arrache partout, surtout les gens qui n’ont pas de papiers et qui se cachent, à moins d’être arrêtés et envoyés au centre de déportation; ceux qui dorment sous les ponts ont tous des papiers i.e. ils ont demandé l’asile en France, ou ils sont des mineurs et ils ne peuvent pas être déportés; la police les arrête très souvent et puis les relâche. Un nouveau camp près de la jungle Iranienne (où se trouvait le camp No Borders) a été détruit l’autre jour. Nous sommes allés après la jungle Hazaras, la situation est similaire.

pour chiara 4

Mineurs Afghans arrêtés, dans un van de CRS

A new camp destroyed

Un nouveau campement détruit

Après deux jours très occupés avec beaucoup de gens qui vont et viennent nous sommes à nouveau petits en nombre; s’il-vous-plaît continuez à venir, mais appelez notre téléphone de communication d’abord, 0634810710 et dites-nous si vous venez, et pour combien de temps si possible, sinon les choses deviennent compliquées et nous avons vraiment besoin de nous concentrer sur le travail que nous faisons. Les gens sont toujours les bienvenus, pour peu de temps ou pour longtemps, mais peut-être qu’on a besoin d’améliorer la communication. -Chiara

* 24 Octobre

7 arrestations hier aux ponts. Tous les hommes qui ont été arrêtés avaient des papiers, càd avaient demandé l’asile en France. Ceux qui n’avaient pas de papiers se cachent dans des endroits moins évidents. Mais la police va là-bas, fouille les gens, contrôle les papiers et ensuite dit que quelque chose ne va pas et qu’ils doivent amener les gens au commissariat pour plus de contrôles. Bien sûr tous ces hommes ont été amené au commissariat encore et encore. Quand ils en ont arrêté 7 ils ont dit “ça suffit” et ils sont repartis. 6 furent pris du pont près de la mairie, où des Afghans vivent, et un du pont à l’opposé, des Iraniens et des Afghans. Ceci est ‘normal’ à Calais. Seules les arrestations ont augmenté énormément après le début de la destruction des campements. D’habitude ces hommes sont relâchés après quelques heures, et doivent faire tout le retour à pied parce que la nuit il n’y a pas de bus. Il y avait 3 vans de CRS à un pont et un autre au pont opposé, près de 15 à 20 flics ont pris part à cette opération. Quelle intelligente utilisation de l’argent public.

* 23 Octobre

Hier, les CRS étaient sortis en masse. Près de 15 personnes ont été arrêtés au parc, tout ça sous les yeux des activistes de No Borders, qui se sentaient un peu inutile parce qu’il n’y avait rien qu’ils pouvaient faire pour arrêter tout ça. Un activiste était en vélo et a gueulé ‘Esclavage!Tyrannie!’ aux flics, l’un d’eux l’a invité à ‘lui dire ça en face’. N’étant pas complètement stupide, l’activiste a décidé de ne pas se trouver à portée d’un CEU avec une matraque, et a fui la scène. Malheureusement, l’incident n’a pas empêché la moindre arrestation. Autre part aux ponts, 5 Iraniens ont été arrêtés par les CRS aux environs de 10h du soir, et ils ont passé la nuit au commissariat.

P1030142Contrôle avant une arrestation/ l’exposition la Terre vue du ciel

Egalement, ce matin, le pont en face de l’ancien endroit de la distribution de midi de la Belle Etoile a été vidé. Des activistes faisaient du vélo dans la zone, et ont vu 3 vans de CRS se diriger dans la direction opposée, de l’autre côté de la rivière. Il y avait des employés municipaux avec des costumes blancs et des masques; ceci indique une nouvelle destruction d’affaires personnelles. Un activiste a déjà entendu dire, quand il attendait chez les Eritréens quand leur squat était encore debout, que c’était dangereux de rester là. ‘Vous pourriez attraper la lèpre’, on lui a dit. C’est à ce point là qu’ils sont racistes. Un autre camp a été détruit ce matin, près du camp Iranien.

Tout ceci au moment de l’arrivée des parlementaires Européens aujourd’hui. Ceci est une sorte de visite spontanée par des membres de divers Partis Verts d’Europe. Le programme était globalement: rencontrer les associations, rencontrer les migrants, voir la sécurité du port, et tenir une conférence de presse. Les activistes avaient pensé présenter un dossier qui compilerait l’histoire de la répression à Calais, malheureusement il n’y avait pas assez de temps. Nous pensons l’envoyer plus tard. J’avais personnellement des réservations sur le fait de parler à des gens qui font partis du même système de contrôle du mouvement dont nous nions la légitimité. C’était certainement déprimant pour moi d’entendre quelqu’un dire ‘Même ceux qui peuvent!'[n’obtiennent pas l’asile] Je suis sûr que, pour cette personne, ceux qui ne sont pas sensés l’obtenir, devrait quand même bénéficier de la gentillesse de l’Europe. C’est la différence entre No Borders et les parlementaires Européens sympathisants. On a tous une revendication prédominante à la liberté de circulation.

* 22nd October

Full house! Finally, after a long time of having very few people on the ground, lots of people showed up, mainly from France. All very enthusiastic and energetic, lots of good work done. Please keep coming! (and call the communication phone beforehand).

* 21st October

A charter from UK carrying 25 Afghans stopped at Roissy and picked up three more Afghans detained France. They were all deported o Kabul. One of those from France was arrested in the jungle in Calais, one in Paris and one in Ventimiglia, close to the border with Italy. A fourth Afghan arrested in Calais hit his head on purpose and was taken off the flight. He was later released.

* 20st October

There was a large demonstration aganist the charter flight in front of Lille airport, over 300 people attended. Later we marched form the airport to the detention centre. The detanees responded shouting ‘freedom’, ‘no borders’ and ‘we love you’.

21:08 No charter from Lille this evening. Cancelled! But there may or may not be a flight from Paris tomorrow morning (21st)

There’s a joint charter flight from UK and France today, leaving Lille airport at 22:00. There’s a demonstration at 20:00 at the airport in Lille. Around 50 Afghans detained in various detention centres in France are expected to be on the flight. The only details on the UK part for now is that the flight is leaving from there.

*18th October

~Activists hear about an unusually important wild duck migration from Calais; it would be a sign of an extremely harsh winter coming. In other words: borders urgently needed to be abolished.

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At midnight last night we distributed some building materials and blankets with some of the Pashtun. 830AM we had to watch as the CRS arrested these same people where they slept in their continual attempts to clear the bridges. We followed 2 vans of CRS and their 'snatch van' to the old Pashtun jungle where they arrested 10 more people. With the cold weather and the police constantly chasing migrants, we cannot provide help fast enough. All over Calais there are the burnt our broken remains of camps, and many people are now too afraid to come to the food distribution for fear of arrest. some are even too afriad to talk to us when we try to work with them. If you can donate materials please contact us!

17th October

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In the evening the bridges were attacked by CRS again, people at the bridge next to where the Eritrean squat used to be threatened to jump into the water and the police left, but they arrested some Afghans on the side. Apart from desperate reactions such as threatening to jump into the water nobody has tried to defend the people sleeping out, or the new shelters and camps. We went around together with some Salam volunteers and others to try give some blankets and tents and saw so many new camps destroyed and burned down near the ex Pashto jungle. Search and destroy. Hundreds of people are sleeping out in these conditions, many are under 18, many are severely traumatised, one 16 years old Afghan boy broke his foot the other day trying to run from the police, a young Afghan limps because of sharpenel wounds, all his family have been killed or have gone missing, his wife and child are missing and he is sleeping out with no blanket but does not want a blanket because he thinks if he gets one the police will attack him more easily, he has been arrested and released so many times since the destruction of the Pashto jungle. There are very few of us on the ground at the moment, we do as much as we can, we keep sending appeals for more people to come so we can do more political work but we have been low in numbers for the past two weeks. Yet this is a crucial time, more than the spectacular destruction of the Pashto jungle that attracted so many activists and the media. Will the police succeed in making of Calais a ‘migrant free zone’, or will the migrants manage to resist somehow? They are amazingly reslient – and they have no choice no matter, but what support do they get apart from the over stretched Calais charities and a small handful of CMS activists? Where are the big NGOs, the human rights organizations, community organizations, churches, trade unions etc? Where is the interest around the humanitarian situation? When is a political response going to be?

Apart from the enormous frustration at the lack of support and political action, it is great to be here, we are making such good friends with the people who are sleeping out and they are wonderful; and with whomever else is out there to help. But things are so bad and people are shivering in the cold and rain, they get sick and somebody eventually will die if nothing is done.

Many migrants go to Paris and other places to escape police repression, they find themselves in similar situations, sleeping out, being harassed by police etc, only the showers in Paris seem to be better; eventually they return to Calais also because it is the shortest way to England.

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* 16th October

~Evening update: After hearing of the morning actions, activists on the way back to the office decided to cycle by the fountain and take some pictures of it. More information about why all this makes sense, below, after the afternoon update.

img_3357It is difficult to make out the color, but I assure you that it is still red, and this was taken around 7pm. Looks like Townhall either didn’t notice, or doesn’t know how to handle it. Good job.

~Afternoon update: This afternoon at 4pm, a ‘Council of Migrants’ was held at townhall, featuring discussions between the mayor and the various humanitarian organizations. Activists had first planned to hold an actual council of migrants outside of townhall, at the very same time. But the repression is so harsh that hardly anyone was ready to face the police. And police they would have faced, for guarding the entrance there were some 4 municipal police officers, and parked on the side were two national police cars, filled with other cops. The few activists that were there contented themselves with printing a leaflet and handing them out to the visitors. This is what it said:

TO THE COUNCIL AGAINST MIGRANTS

Today at 16h in front of townhall there will be a pacific demonstration against the Council of Migrants, a fraud which hides the negociation of various charity associations with the mayor of Calais, Natacha Bouchart, who stated last summer she would make all migrants of Calais disappear. No migrant will be at that council, it is therefore surprising that it would have such a name. Nevertheless, for the benefit of the persons present at that fraud, and in the event that they would not be completely impervious to the human beings whose liberty and living conditions are decided by others, we saw it fit to present the mayor’s position to a few actual migrants.

Zabi, who comes from Afghanistan, and who doesn’t know Ms Bouchart, answers thusly to this un-verified prediction of the mayor: “We do not want to stay in Calais. We want to go to England. Let us pass.” After having translated this in this man’s native language, it seems everyone agrees around us. Also, Sayeed, who comes from Iran, states: “We want to find shelter to be safe.” Zabi insisted to add: “I want to go to England to make a claim. Maybe they deport us, maybe they don’t. It’s about England. Not France. To have papers in Italy or Greece doesn’t mean anything. They don’t help us with work, or house. That just means you can sleep in the streets.”

Yesterday, the CRS have intervened to clear the bridges area of all its inhabitants; including their tents. This morning, a new fence has been erected to stop migrants from returning. In France, a migrant cannot sleep under a bridge, even in the rain and the cold. This is inhuman, immoral, and criminal. Sadly, all this evil repression against migrants does not stop some from negotiating with the Calais townhall, in the self-deluding hope that this whole system can be fixed by talking with the culprits.

THERE IS ONLY ONE WAY: FREEDOM OF MOVEMENT

Although this text is quite nice, our numbers were very low and activists did not stay long after 4pm, not feeling numerous enough to chant or deploy a banner, and thinking they could be more useful doing other things elsewhere. The results of the negociations will probably be publicized by the associations themselves, soon. These associations include Salam, Belle Etoile, and I even saw people from France Terre d’Asile and the UNHCR.-Matt

~Calais Migrant Solidarity this morning has received three reports by email of direct actions made in and around Calais in solidarity with the 100s of migrants in the area at the receiving end of constant police harassment and violence.

#1 “Several banners were last night hung from bridges over the A16 Dunkerque-Calais and the A26 Calais-Paris road reading ‘Solidarite avec les migrants’. We took these actions to draw attention to the less publicised conditions of migrants in Dunkerque and along the northern French coast who are forced to live in make shift shelters as they wait a chance to cross the channel to the UK. Many of these people are fleeing persecution and war that the EU is enagaged in. We believe these people have a right to move freely to safety and should be treated with respect not the constant police violence that has been evident these last years, months and particularly last weeks in Calais where migrants have been temporarily detained while their shelters are destroyed, only to be dumped back on the streets again. These state and police actions are inhuman, counter-productive and we believe illegal. No person is illegal – No borders are necessary – Freedom of movement for all”

#2 “The fountain opposite the town hall in Calais was this morning filled with harmless red die to symbolise the blood on the hands of French Immigration minister Eric Besson and UK Home Secretary Alan Johnson. Besson is the worst kind of politician, flitting from left to right, by his wife’s recent allegations a constant liar and cheat, seeking to advance his own position by standing by as ‘jungles’ in Calais are razed, calling them ‘inhuman conditions’, conditions his policies have created – making people seeking safety and help malnourished, unable to access basic medical care and despite his claims not given the possibility of making asylum claims with due process. Among these people by the police’s own reckoning about half are children, many seeking refuge from the wars we have created. We owe these people dignity, not the ‘delight’ expressed by Johnson as their basic shelters are destroyed and they are displaced yet again. The UK should take responsibility for the human fallout from its illegal wars and let these people into the UK. Calais is the shame of France, the UK and all of Europe. Governments have failed here, only solidarity between people on a human level can make any sense of this brutal daily trauma. No Borders! No Nations! Freedom of movement for all!”

#3 ” In solidarity with the migrants of Calais we would like to report that at around 3.30am this morning the Coquelles police/detention/law court complex south of Calais had it’s main vehicle gate and both pedestrian access gates locked shut with heavy duty chains and padlocks. This was an attempt, however brief it may have lasted, to disrupt the daily dawn mobilisation of CRS police units to terrorise migrants ‘jungles’ and squats with their gas and batons. Enough violence! Enough fascism on the streets of Europe! Fuck Besson! No Borders! No Nations!”

~If you have seen this Al Jazeera video, then you will know what this place is:

img_4575Again, sorry for the very poor quality. This is the bridges area that was cleared yesterday. They’re building a fence around it. That’s right. In France, sleeping under a bridge, in the rain and cold, is actually forbidden. I wonder what else they’ll fence up. Notice that all this is futile because all the migrants need to get back there is exactly what the above moron is using: a ladder, which we’d be happy to provide. This reminds me of a certain Ethiopian squat that was walled in; said wall only made police raids more difficult, because the migrants simply used their brains and fetched the kind of instrument I just mentioned. Townhall keeps demonstrating newer depths of stupidity and immorality.-Matt

* 15th October

It is beautiful and sunny but bitterly cold in calais; the CRS continue to escalate their campaign against the sans papiers…

Yesterday whilst we were in court in bolougne supporting those on trial for ‘rebellion’ (spontaneous demonstration during the camp) they came to the new sudanese area in the woods and cleared it; serving papers to many threatening them with deportation today back to Italy; several are applying for asylum in france we are helping them.

This morning 6am they raided the Ethiopian house (where now eritreans,

sudanese and ethiopians live) they arrested 5 eritreans. They smashed up

stuff inside the warehouse and said they will return tommorrow.

Then they went to another area on the island where people from the docks

have been sleeping under an old covered bridge near the fort… They put

locks on the bridge and removed them.

At 1100; with the the bulldozers continuing to demolish the eritrean

house in the background, they came to the bridges area and they cleared

the shelters of the kurds and pashtun who have been living there. They

came with council vans, destroyed their structures and piled the blankets

into a maintenance truck. They sprayed all the are with chemicals and

arrested 1 person. People tried to gather what they could but everything

was covered in chemicals.

Please if you are coming bring blankets and tents and sleeping bags…

as the CRS continue to clear ares everyone is preferring to stay mobile;

not trusting any place for too long, so sleeping stuff is really essential.

*13th of October

The number of activists in Calais is quite low at the moment, and it is therefore difficult to keep track of the arrests, let alone to be there when it happens. After the docks were evicted, after migrants were arrested and then released again, after their belongings were taken and destroyed, you would think that they would have enough of Calais and give up. Well, no. They’re still here, and they still look to get to England some day. They have simply regrouped in other places which I will not detail in order to assure them some safety from police raids. Yesterday, one migrant told me of such a raid in the new Sudanese jungle, and once again the procedure is recognizable: police officers not arresting anyone, but counting how many people there are, probably with a future destruction in mind. This morning, as I was checking to see if anything was going on yet on the platforms of the ex-docks [nothing was], I saw a police car head to what I’ll call the ‘other’ docks. Again, 4 police officers surrounded it, and went in, and then got out and drove away. Counting again how many people there were inside, I’m guessing. Speaking of the docks, I did see a security guard with a dog, two days ago. Here he is:img_4569

If you can’t believe what your eyes are seeing, maybe I can describe it with words. The docks are completely fenced up. No one can enter. But this guy is patrolling the place with a dog. There’s nothing; you cannot enter. But still, you never know. Some migrant might sneakily hide under a plastic bag. Sneaky migrants.

On a more serious note, we are thinking of actions to carry out, but as I said, our numbers are so low that it would be difficult to put them into place. You have no idea how difficult it is to mount projects and get them running when you also have to do patrols and help people out with basic necessities. We are barely keeping up here. Speaking of necessities, a lot of people are asking for blankets, so if you’re unsure what to do from where you are, this seems like an important task, especially given that the temperature is likely to fall down to a considerable extent. -Matt

*10th of October

2 demonstrations are taking place in Lille and Paris; one against police repression and another for the regularization of all undocumented people. Some activists have decided to join the Lille demo this afternoon. The French newspaper, Nord Littoral, mentions the end of free showers for migrants. During the summer, the state authorities had taken over the showers first installed by the associations to deal with the scabies epidemic. As our readers know, taking a shower is not enough to treat scabies, and so it is quite a farce to now read state authorities say that the epidemic has been treated and there’s no point in maintaining the showers anymore. The showers were never enough in the first place, and more epidemics and diseases will spread if a minimum level of hygiene is not provided. The state does not want to provide it. Also, here’s more French folly, in the same vein as requesting permission for holding a demonstration: Secours Catholique has required permission from right-wing Townhall to build showers on the premises that it already owns, on Saint-Omer’s Route. You need permission by racists to build stuff in your own house. This is what one person in the prefecture had to say about it: “The State is in its role of mediation between local actors. The negotiations [between Secours Catholique and Townhall] are underway. It’s difficult. They must be brought to a conclusion as quickly as possible. We try to make the debate advance between the local partners.” Well how about Townhall minds its own business, instead of stopping Secours Catholique from working to provide the basic necessities of life to innocent people ? How about that ? Wouldn’t that make more sense ? I don’t know.-Matt

*9th of October

This morning, one activist decided to return to the Docks and see what has become of it. We have heard that the entrance was monitored by a security guard with a dog. I checked it out and didn’t see any such thing. As the twitter indicated, all the openings have been closed with fences; there is one gate on the southern side of the docks, and it is guarded by a private security van, which lets vehicles pass as they come. Here are two pictures:

img_4555Although this picture sucks ass, you can see that even the platform has been fenced

I took this picture from the southern side, the van guys didn’t want me inside and didn’t want to be photographed, but they’re just next to me, on my right.

img_4556A second picture, from the northern side this time

Everyone who has been there will recognize the tags, and everyone will see there is absolutely nothing going on on those platforms. The ‘owner’ of this place doesn’t have any use for those platforms. He doesn’t have any legitimate title to it, except the one given to him by the state, via a piece of paper with his name on it; that is, artificially. Without the state enforcing this fake property, and putting those platforms out of use, our migrant friends would still have this shelter, because, without the state taking on the task in the place of the ‘owner’, the eviction is just not worth the effort when the same ‘owner’ doesn’t even need the fucking platforms for anything. This guy simply didn’t like it that brown people were there. It’s the whole reason of the eviction: racism. And I’m not even mentioning the large blue container with all the personal stuff that belonged to migrants, I’m not even talking about the illegitimate control by the state of people’s whereabouts. This whole thing is completely sick.-Matt

*8th of October

Yesterday’s press release, please spread around:

PRESS RELEASE – FOR IMMEDIATE USE

This morning at 8.15am at the Paul Devot Dock more than 15 CRS vans surrounded the squats of the various communities that found solace there. Some 50 police then arrested over 30 migrants who were unable to leave as the police had blockaded the front exit with their vans and a new fence had been placed in the back exit the night previously which left them caged in from all sides. A No Borders activist was there at the time also and attempted to videotape the arrests but she was evicted from the premises. The Chamber of Commerce then had two large blue containers deposited for the migrants’ belongings and then with the use of tractors the destruction of the sleeping bags, mattresses, clothes and homes of the migrants could begin.

For years, this place has served as a shelter for these communities and activists have visited on a nightly basis to monitor the activities of the police due to reports of beatings and the use of CS gas on the members of the communities there. Although the people there were on private property – a property open to everyone, which didn’t seem to disturb anyone – it is difficult to see how that justifies the destruction of their private belongings. For the time being, we have no idea where the arrested migrants are ; we hope they will be released shortly, they will in any case be released at some point, and then their battle to find a place to sleep will occur once more, in the rain, the wind and the cold.

After having refused to give these people the freedom of movement which most European citizens enjoy, after having placed them in this artificial and useless destitution, the state has found it useful to worsen the poverty with this new destruction, in the sick hope that it would push them to abandon that which they have an inalienable right to.

The state has destroyed much but the migrants are still there, and so are we.

SOLIDARITE AVEC LES SANS PAPIERS.

—-

*7th of October

The Docks camps are being evicted this morning. Everybody who has no papers is being arrested.

Camp at the Docks dismantled around 10:15 French time. Docks are fenced off around 11.20 French time.

55 people were arrested this morning.

UKPA article on cancellation charter flight yesterday:

“Plans for the first joint British and French flight taking immigrants back to Afghanistan have fallen apart after Paris withdrew its co-operation at the last minute in the face of protests from refugee groups.

A charter flight leaving the UK on Tuesday night carrying a group of deported Afghans to Kabul was due to stop off in Lille, where Afghans detained by France, some detained during raids on the Calais “Jungle” camp, would have joined the flight.

The Home Office refused to comment but sources confirmed the British side of the deportation would go ahead as planned with around 25 Afghans originally held in Britain returned.

France’s last minute withdrawal followed vociferous protests by a coalition of refugee groups.”

Read more: http://www.google.com/hostednews/ukpress/article/ALeqM5gJQRrBaqam-5RkQ8PTdU6t-62Q-Q

* 6th of October

No charter flight today!

Apparently due to “Diplomatic difficulties” (Besson), there’s no charter flight today. They probably will try again later…

* 6th of October

1) The Hunger strike is over. The police managed to intervene and chased/scatter people away.

2) This morning 10 Afghans were arrested under the bridge next to the place used by Belle Etoile food distribution. One other was arrested at the other bridge, the other Afghans escaped. This guy was also beaten up by the police just because he tried to run away while he was ordered to stop.

* 5th of October

FRANCO-BRITISH “CHARTER” TO KABUL.

(translation of French communique)

A Franco-britannique deportation “charter” is scheduled for October 6 flying to Kabul. While the humanitarian situation and security continue to deteriorate in Afghanistan, that there has more civilian casualties than ever, and NGOs such as the Secretary General of UN expressed particular concern about the situation, France and Great Britain are trying, as they did in November 2008 with a joint operation. Afghanistan is a country at war. It is unacceptable to refer those that have fled to seek protection in Europe.

In France the Minister of immigration is mocking the decision of different courts to release 130 OF the 138 Afghans who had been arrested on September 22, for their removal, with the spectacular closure of the the largest “jungle” in Calais

These courts have highlighted the inanity of this media operation recalling the respect of the people rights and fundamental freedoms Several courts have cancelled the papers obliging the migrants to leave the French territory (APRF) with the motivation of the non respect of the right to claim asylum . the government has not remedied this.

The government remains locked in his rhetoric about the magnetic effect of the jungle, according to which Afghans, Eritreans, Iraqis, Iranians, Sudanese, etc.. don’t come to Europe to save their lives and their freedoms, but for reasons of pleasure and comfort. According to this rhetoric, the current raids are supposed to carry disincentive messages in the countries of origin. So it like this that the Afghans of Calais are being taken hostage to try to terrorize their fellow victims of violence in the country.

These “cleaning operation” are continuingas well as the placement of Afghans in detention .

The joint charters which are contrary to the principle of collective deportation . They are leading to arbtitrary discriminatory and inhuman practices , in defiance of peoples fundamental rights

We call upon the French and the Britsh authorities to waive any project of deportation to Afghanistan which would seriously endanger the lives of the Exiles

We reaffirm the urgency of making sense of asylum in Europe by providing a mechanism for all refugees to seek protection in the country of his/her choice. In the meantime, that France can and must suspend the application of the Dublin Regulation so it may host on its territory those who continue to flee conflict and take refuge in Europe.

PRESS CONTACTS:

Cimade Julie Chansel 06 82 24 03 47 julie.chansel @ lacimade.orgHYPERLINK “mailto: @ julie.chansel lacimade.org” julie.chansel @ lacimade.org

Organisations who signed this statement:

Organisations who signed this statement; ACAT France (Action des chretiens con tre la torture), ADDE (Advocats pour la defense des droitsdes etrangers), ANAFE (Association nationale d’assistance aux frontiers pour les etrangers), APSR (Association d’Accueil aux medecins et Personelles de Sante Refugies en France), Association Primo Levi, Auberge de migrants (Calais), CAAR (Comite d’aide aux refugies-Bois-Colombes), Calais Migrant Solidarity, C’SUR (Calais), Cimade, Collectif Migrants (Dunkerque), Collectif Solidarite Migrants (Angres), Collectif de soutien de exiles (Paris), COMEDE (comite medical d’aide aux exiles), ELENA (European Legal Network on Asylum), Emmaus-France, Federation de l’Entraide Protestante, Flandre Terre Solidaire, GAS (Groupe Accueil et Solidarite), GISTI (Groupe d’information et soutien des immigres), Itinerance (Cherbourg), LDH (Lige des droits del’homme), MRAP (Moovement contre la racisme et pour l’amite entre les peuples), PCF (Parti Communiste Francais), RESF (Reseau Education sans frontiers), SAF (Syndicat des advocats France), SALAM (Calais), SALAM (Dunkerque), Secours Catholique, Syndicat de la Magistrature (SM), Terre d’errance (Norrent-Fontes), Terre de’Errance (Steenvoorde), Touts du Monde (Orleans).

Updates:

* Following the announcement of the Franco-British charter with Afghans

The charter from the Lille-Lesquin airport,will be at around 23:30. The flight will deport people rounded up in the jungle of Calais. It leaves at 23:30. People are expected to be transferred from Mesnil-Amelot detention centre and perhaps from Coquelles.

* Friday 2nd October

Only one day after the anti-asbestos operation, the destruction of the Eritrean house is underway.

dscf0430This picture was taken 20 minutes ago. The twitter update was a little confused as the destruction is not over yet. Yesterday night, one activist recounted a previous experience of an anti-asbestos operation on her school, and she insisted it would take at least 15 days, even after the operation itself is over. There is an idea that you need to let the building ‘rest’ before you can enter again. Hence the weirdness of such a speedy destruction. The same activist conjectured that Besson’s presence this morning might have pushed the authorities to act precipitously.

* Thursday 1 October

No Borders demonstrates against the eviction of the Eritrean house.

eviction eritrean house

* Wednesday 30 September

Eritrean Squat evicted.

This morning around 7:30 seven CRS vans turned up at the Eritrean squat. They arrested 15 people, but 30 or 35 managed to escape, or they had papers. After the CRS emptied the building they put a big fence all around the building. Police and workers are there to keep an eye on the place.

Hunger Strike starts today at 12

In response to the brutal destruction of the ‘jungle’ migrant camp in Calais by French authorities, around 30 people demonstrated yesterday near the French Embassy in Knightsbridge, London.

* Tuesday 29th September

As of 9am French time today 11 migrants in Calais started a highly visible hunger strike in the port area.

The migrants, from regions including Iran, Afghanistan, Sudan, Palestine, and Egypt, say they will continue the strike until Western countries co-operate to offer them asylum. They are also demanding that no migrant in Calais is readmitted to Greece, Italy or Malta.

The migrants face constant harassment from police. Every day some amongst their number are arrested, taken to the police station only to be released in four to six hours. Occasionally they are held for as long as two days. Repression intensified recently with the destruction of the jungle where many migrants lived, the trigger-happy use of tear gas including on pregnant women, destruction of personal belongings and the targeting of migrants observing fasting during Ramadan by arresting them at nightfall and throwing away their food. If the police try to separate the hunger strikers or arrest them on spurious grounds, they say they will continue the hunger strike while under arrest and move again to a public space to continue the action when freed.

No Borders activists are already supporting the hunger strikers by standing alongside them, but the migrants are calling for support from all over the world. Messages of support can be left at http://calaishungerstrike.wordpress.com and the hunger strikers welcome anyone who wants to join the hunger strike in solidarity whether in Calais or elsewhere.

Benjamin, 38, an asylum seeker from Iran, says: “The police tell us we cannot be here but we have nowhere to go. The world is ignoring us so we are making our suffering public by going on hunger strike in full view. Tourists moving through the port and exercising their freedom of movement will be forced to see our lack of freedom until Western governments work together to offer us somewhere to build a new life safely.”

With migrants facing increasing repression and winter approaching, the situation is urgent. But they say Western countries should not abrogate their responsibilities by readmitting migrants to the first European country they were fingerprinted in. Many migrants who are readmitted to Italy, Greece and Malta say the situation is much worse there than living clandestinely in Calais and that they are oppressed there. In Greece, readmitted migrants are often locked up for three months and increasingly for six months. On release, migrants still have nowhere to go and continue to be targeted by police who beat them and sometimes rip up their papers. Readmission is not the solution according to the hunger strikers – countries including the UK, Canada, USA and Sweden should take a proportion of the hunger strikers.

For further information, or to arrange an interview with one of the hunger strikers, call 0033634810710.

*Monday 26 September

Callout for support in Calais for migrants on hunger strike

Following a demonstration yesterday by No Borders activists, including migrants from places such as Iran, Sudan and Afghanistan, a hunger strike is being planned in protest about the situation here in Calais.

A growing number of people from different migrant communities are coming together to plan political actions. This hunger strike will begin tomorrow and the people involved have asked us to support them.

Numbers of activists in Calais have grown as news of the Pashtun Jungle destruction has spread, however numbers are now shrinking again and more people are needed to replace those who have to return to commitments elsewhere. The migrants are still here. Destroying their homes will not change that as most have nowhere else to go.

We have established good relationships with many of the migrant communities in Calais and now is a good time to get involved and show solidarity. No special skills are required, but those with medical, legal or media skills will of course be extra useful.

Those not able to come to Calais at this time can offer support by being media contacts and writing press releases, or by donating money or equipment. Contact us to find out the current wish-list, or to offer support or tell us you are coming.

calaisolidarity@gmail.com

Communications number (French mobile): (+33)634810710

Calais Migrant Solidarity Wish-list

People!

Bikes, bike tools, locks, chain, inner tubes,

Laptop,

Tools – especially a saw

Mugs,

Cooking knives,

Shoes – mens, size 40-46 especially

Memory stick for computer,

Camera, video camera

*Friday 25 September

This afternoon, twenty No Borders activists protested at the sous-prefecture in Calais, demanding an immediate end to the persecution of migrants and calling for freedom of movement for all. The activists unfurled a banner proclaiming « Human Rights have no borders », alongside others made by migrants in response to their eviction on Tuesday. One banner read, « The jungle is our house, please don’t destroy it. If you do, so then where is the place to go ? » The clearances which began on Tuesday were due to end today. However, Besson has now admitted that the operation is likely to continue for weeks. One activist commented « since the destruction of squats and jungles doesn’t offer a viable solution, the harsh repression of migrants has no end in sight » A fellow activist added, « Instead of attacking migrants, Western governments need to address the problems of war and economic inequality which force people into exile ». French news video, basically saying the No Borders militants were demonstrating against the continued police persecution of migrants in Calais.

*Thursday 24 September

see Twitter on right for updates

*Wednesday 23 September

Brighton city centre
Brighton city centre, Wednesday 23 September

14.40: People who made asylum claim in France have been released, but with nothing, even their green cards taken and shoelaces. 30-35 migrants from jungle taken to Toulouse

14.22: Activists have been doing medic work with migrants today. Everyone afraid. Activist still held in Coquelles detention center/police station. CRS clamping down on us. 100 Pashtun from Calais in Lille detention center. 50 Afghans arrested in Dunkerque. 4 Afghans arrested in Grand Sant. CRS told Palestinians by dock that they will be cleared tomorrow morning.

08.46: 1 No Borders activist arrested last night for driving with 3 Iranians in a car. Still in custody. Will send more info, only sketchy details from the police so far.

08.25: 19 people left dockside, the ‘Palestinian’ squat in the centre of Calais – everyone else has fled. We have been finding alternative acommodation for people… new arrivals all the time. Looked after three 13 year old Afghans yesterday left with nothing – they are safe now. The Pashtun ‘jungle’ is just a pile of rubbish and dirt now.

08.02: 11 arrests this morning, 2 Vietnamese and 9 Eritreans. Last night many Eritreans fled from their house (squat). The CRS just came, they cleared the area but several people managed to get away.

*Tuesday 22nd September

Joint Declaration. Destroying the jungles: a false solution – announcement from Associations

11.48: Sub Prefect of Police in Calais Debousquey announces that 278 Pashtun arrested, 146 over 18 years old, 132 under 18 years old. Not being held in police station or Coquelles detention centre, not sure where.

In his statement to the press outside the cleared Pashto ‘jungle’ Debousquey states that “…we couldn’t accept this jungle which is a scandal in terms of rights and sanitation, in terms of delinquency of whom the first victims were the migrants who camped here”. Yet the police and Calais authorities:

> refused showers to be set up by Secours Catholiques in July

> maneuvered legally to frustrate Medecins du Monde and Medecins sans Frontieres’ plans to attempt to deal with the scabies outbreak among migrants in Calais

> reneged on their legal responsibilities to house and support under 18s, by Debousquey’s own reckoning about half of those arrested this morning

> regularly harassed migrants on their way to the afternoon PASS medical clinic, often picking up migrants and dropping them off 3km out of Calais

> and many indiscriminate violent and illegal actions against migrants, individually and collectively, such as spraying the one water hydrant at the Pashto jungle with tear gas to make it unusable

> FRENCH LAW makes it illegal to support anyone without papers – an activists was arrested earlier in the summer for lending her mobile phone to a migrant. We have obviously flouted this ridiculous law in our work with migrants

Hear Debousquey’s statement here

11.10: Besson (French immigration minister) announced all the jungles to be cleared by Friday, all the extra CRS staying in Calais until then.

08.15: Prefect of Calais just went into the Pashtun ‘jungle’ which is now totally cleared of people. Activists unable to see what destruction of dwellings is happening. The Prefect said there will be more destructions later today. Activists were kettled in by police outside Pashtun ‘jungle’, now released. CRS running around snatching people. Media circus left now, preparing for Besson press conference at Town Hall at 10.30 (9.30 BST)

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07.19: 300-400 CRS (French riot police) broke ring we made around Pashtun used knife to cut rope and ran at us with it. Taking away mainly young Pashtun, all arrested. Not in full riot gear, no gas used. Helicopters overhead, trucks. Not dignified as Besson claimed. Several activists assaulted.

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12.09: Besson coming to Calais 1030. Bloackades been set up by Pashtuns in the main ‘jungle’ – about 250 migrants left. Some media. Lots of banners migrants made with No Borders, good spirits. No CRS came in the night but moving in now. Iranians served papers due to be cleared so they found a new home. Army jeeps, trucks and helicopters sighted.

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Is this operation going to achieve anything???

*Monday 21st September

Come to Calais to protest against the destruction of camps and squats of migrants!

International solidarity actions in front of all French embassies in Europe!

The French government, no doubt under British pressure, has proposed a definitive ‘solution to the ‘problem’ of the migrants in Calais. We call on all people concerned for the welfare of the migrants in Calais to mobilise and oppose the ‘solution’ which will, according to the Minister of Immigration and National Identity Eric Besson, be carried out this week by the French riot police to eradicate the jungle. We denounce this act of aggression against migrants who have already suffered greatly and endured much in the journeys to Calais.

Besson said in May that he wanted to make the Calais region a migrant free zone. Since then, squats and camps in Calais have been destroyed on multiple occasions. It is now the turn of the Calais jungle.

We do not regard migrants as the ‘problem’, and our solidarity is the only possible response to the situation they have been put in.

We reject the normalisation and abusive misuse of the words ‘clandestine’ and ‘illegal’, and support the spirit of Article 14 of the 1951 Geneva Convention which stipulates the right of each individual to claim asylum anywhere they choose.

However, we go further than this narrow conception of asylum, which excludes people fleeing non-state violence, rape and also ignores those forced to leave through the violence of a poverty imposed on them by the trade rules fixed in Washington and Geneva. The wars that capitalism is waging against people, to secure and exploit their resources and labour, create these forms of violence.

We believe that all people ought to have the freedom to move and to settle, and that this freedom should not be reserved for a minority, because we believe in equal rights for all, rights which should not be given or bestowed by governments but which should be guaranteed to any human being.

For migrants, leaving their homes, families and lives, perhaps forever, is never an easy choice, but often a necessary one. It is an act of survival for the migrants’ families, a great sacrifice with unknown rewards or failures. People are prepared to risk their lives because it represents a chance of a better future. Failure is not an option, and governments, despite all their efforts, will not be able to stop them.

A very important aspect of the Geneva Convention recognises that failure to carry a valid passport is not in itself an illegal act. The migrants in Calais have had no choice but to become ‘clandestine’, there are no legal avenues for them to get to Europe or the UK overland, all legal routes are closed off, which is why they are forced into hands of smugglers and all the dangers and expense that incurs.

The ‘choices’ in Calais: voluntary returns and the European asylum system

With Besson’s plan there are only two choices left open for migrants in Calais. The first is the so-called ‘voluntary’ return, which is clearly no such thing. The approach taken in Calais, and increasingly across the jungles of Northern France, is to grind down the resolve of the migrants by subjecting them to extreme levels of police violence and intimidation. The solution of ‘voluntary return’ is proposed by the IOM and now by the UNHCR, recently present in Calais, to give its ‘blessing’ to this operation.

The second option is to claim asylum in France. Most of the migrants are rightly very afraid since this is a potential trap for them. They are likely to have been fingerprinted and recorded on the Eurodac database, and according to the Dublin II agreements, if they claim asylum in France or anywhere else in Europe and have had their fingerprints previously in a so called ‘safe’ country, usually Greece or Italy, they are likely to be sent back. Greece receives money from the EU commission for each Dublin case it receives back there.

In Greece, Iraqis and Afghans have a 0% success rate of asylum, yet for most European countries Greece is still regarded as ‘safe’ to send people back to. Norway and more and more courts have started to rule that it’s dangerous to send people back to Greece, now other European governments should follow suit.

The British and French governments, as well as the mainstream media, claim that the migrants are not ‘genuine’ refugees as they are not claiming asylum in these countries. But who would when it potentially adds up to an act of suicide? Through these arrangements, the European states have created a system that is destroying peoples’ chances of asylum and obtaining refugee status.

The consequence of Franco-British agreements

One could regard the ‘problem’ of the migrants in Calais as having been entirely created by the British refusal to join the Schengen space, and the French government’s compliance to this. In fact, it is the result of a sort of anomaly created by the ‘special’ bilateral arrangements between France and Britain. The problem also relates more generally to the closure of Europe’s borders to migrants, coordinated through the European pact on Immigration and Asylum.

The bilateral agreements between France and Britain after the closure of Sangatte camp have led to the seemingly endless implementation of more and more expensive and sophisticated borders controls, and to the movement of British border controls onto French soil. As the French government has ceded to the British and accepted to implement its politics of border closure and reinforcement, the obvious consequences are that people are blocked for longer at the border.

So as tighter immigration controls cause the build up of people behind the border, the ‘solution’ taken is destruction of the jungles. The migrants are thus dispersed and deported as a means of making the problem ‘disappear’. Besides the barbarity of these methods, these policies remain fundamentally ineffective, as they force people to become even more dependent on smugglers.

When Sangatte was shut down in 2002, we were told that Sarkozy had solved the ‘problem’ in Calais. Of course the migrants have kept on coming, and the aim has since then been to try to make their presence invisible. Until now the governments had several options to make the migrants disappear:

1) Let people pass when there are too many.

2) Subject them to levels of intimidation and violence, so that they leave and try to pass from somewhere else

3) Destroy their living spaces and belongings

Now the government pretends to resolve the situation, justifying its actions with talks of networks of smugglers, shameless lies claiming that local people are being attacked every day and of the need to protect migrants as well as local businesses.

Such lies have always been expedient for politicians wishing to create a scape-goat, the consequences of such irresponsibility are well known and are very well recorded. To cover his policies with a humane veneer, Besson talks of the 170 migrants who were given asylum in Calais in the run up to the closure of the jungle, a fact which turns out to be a complete fiction: according to associations in Calais precisely none have been given asylum.

Today, we are about to witness a “clearance” of migrants beneath claims of humanitarian concerns. Besson pretends under the bright lights of the media that he has found a dignified ‘solution’ for them, but this is clearly not the case.

The real problems that so often force migrants to leave their homes will never be resolved unless all governments, and particularly the British, American and French governments, examine and change their own warmongering approaches and their economic, political, and ecological foreign policy aims throughout the so called ‘developing’ and ‘undeveloped’ world.

Migrants will not stop coming and they are welcome here. Freedom of movement is everybody’s right!

We call on people everywhere to come to Calais this week to show solidarity and to denounce current migrant politics!

We call for the end of Dublin II, selective migration policies and any other rule that stops people migrating where they choose to or need to!

We call for solidarity actions outside French embassies and consulates, to protest against the destruction of refugee and migrants camps by this country that likes to call itself the home of human rights.

No Border Calais

*Friday 18th September

Ethiopians have been relase from detention and are back in there now empty squat
At about 9am about 20 police from about 5 civilian cars were at Pashtun jungle, they walked around with arial images, laughing and joking with each other. very funny!
3 to 5 arrested at Dockside squat at about 2130
At about 2200 4 or 5 eretreans were arrested after raid. 4 crs vans, they kicked in the door of squat. cms activists getting hassled and controlled.
feeling of hightened police activity

*Thursday 17th September

Statement from CFDA (french coordination for asylum seekers):

Closure of the jungle: the rights of people must not be kicked out

In announcing yesterday, September 16th, the “closure” of the ‘Jungle’ next week, the French Immigration Minister Eric Besson turns a blind eye to the massive violations of human rights in countries from which migrants originate, and the extreme precarity of their living conditions. The Minister must not delude himself: to proclaim the “closure” of the ‘Jungle’ simply means to make invisible a problem which will persist, repeat itself and take place elsewhere. The inability of French and European authorities to apprehend correctly and in a coordinated fashion this situation will have a cost: the disgraceful conditions in which migrants and asylum seekers are forced to live, despite the daily assistance of many volunteers.

The minister has already scored points with his announcements in recent months: indeed, as he today says “there were about 700 people three months ago, now there are approximately 300”. Hundreds of these people, real men, women, children, have been scared into continuing their wandering to new places, new countries, and therefore are faced with new challenges and new violations of their rights.

To justify himself, the minister puts forward the “very sharp rise in crime in the Calais region”, “attacks on the inhabitants of Calais” and says that “companies can no longer work normally”. This does not correspond to the observations of organisations working on the ground. Rather than providing solutions to the real causes of this situation, the minister chooses to scape-goat “migrant-asylum seeker”, presented as a dangerous and delinquent person, and this under the guise of tackling smuggling.

Today, as with every announcement, the minister hides that these migrants he wants to displace come from countries where violations of human rights are massive, which explains their desperate flight, and their acceptance of such precarious conditions of life.

Whilst in July the minister spoke of 36 asylum seekers “allowed to stay”, he said today that 170 applications have been recorded since January 1st with residence permits and accommodation. These are the figures recorded by the organisations: many of these people, having passed through Greece and Italy and forced to burn off their fingerprints to avoid being deported, receiver neither the one nor the other.

How could Eritreans accept a “voluntary” return to their country? Why would Afghans or Sudanese accept, under a European text, Dublin II, their transfer to Greece , regularly denounced and condemned for repeated abuse and bad treatment of asylum seekers and migrants in general?

Tomorrow, Eric Besson goes to Greece , but unfortunately not to agree on the suspension of transfers to this country where the asylum system is regularly denounced by the UNHCR and the Council of Europe. In fact, this visit is announced “in the context of France ‘s efforts to strengthen the policy against illegal immigration.”

A politics that respects rights must have the courage to see that European policy is failing. The French authorities are losing an opportunity to open and to open our eyes on the human tragedy hidden these situations. Our organisations demand once again for the withdrawal or at least the revision the Dublin II regulation, which creates more victims than it brings solutions.

To end the Law of the ‘jungle’, you must put the European asylum system on its feet and stop denying the needs of individuals for protection and providing a mechanism that enables them to seek asylum in the country of their choice or where they have familial, linguistic or cultural ties. Whatever their choice, we must also ensure their reception conditions are consistent with the dignity of people by providing accommodation facilities open to all.

*Sunday 13th September

Nothing open, including pass clinic so we can’t get the medicine for A as promised. We drive to Hazara to tell him and offer to drive him to hospital instead. He accepts reluctantly as he is in a lot of pain. We all wait in A+E for a long time.

After one hour they washed his feet, after another hour they said they had no scissors, so they went to get some and never came back. M_ left with ‘five hours’ written on his forehead in biro.

*Saturday 12th September

We went to market and got lots of free food.

Drove past some police (not CRS) around a man who appeared to be unconscious and another French man we are friendly with. We heard that the unconscious man had got inside the fence of the dock but was seen by security and jumped from the bridge. We were ushered on by the cops but we will go to hospital with the man, who we know.

Took some of the food to the Hazara Jungle, where we were greeted by “Water! Water!” The Hazara were dry and unable to carry water by hand as it’s such a long way (out by the old hoverferry terminal). A man who usually gets it for them has not been by in a few days. We loaded the van up with empty bottles and containers and drove out to the water pump at the car park where La Belle Etoile destribute food, accompanied by an Iranian man who is living at the Hazara Jungle. He has been in Calais only two days and is a good contact to make as his English is excellent. He was tortured in Iran before the election – He showed me where they burned his arm with cigarettes.

At the water pump I hold the water bottles while some of the men who had been hanging around came over to help wind the pump.

When all the bottles were full, returning to the van it was getting mobbed by gathering crowds who had seen the food in the back. We gave away all but one box of food, which we saved for the Sudanese camp. We also gave out lots of the clothes we had brought with us from England. Felt like aid workers and having enormous power as to who could receive and who not.

We drove the water back to the Hazara, where I photographed the Iranian man’s wounds with my phone. He had pictures of his injuries before, but they took his camera from him in Greece, where they locked him up for three months and took his fingerprints. There is an injured man at the Hazara who is out of medicine. We promise to bring him some tomorrow.

Manu Chao gig in Calais tomorrow and we will have a stall there. Also an initial false rumour that he wanted to play a gig IN the Pashtun Jungle. Turned out to be a mis-communication and Pashtun not up for it anyway: Ramadan and they don’t trust us. Our relationship with that particular Jungle is unfortunately bad now as the people who run it have told the others not to trust us. We have been told it is dangerous for us to go there. Our relationship with all other Jungles is very good at present and we are looking for ways we might be able to help heal this one, maybe when Ramadan is over.

Met the others at the Ethiopian squat, where they dropped off the car battery we had charged up for them. They now have lighting, although the CRS have smashed one of their lights.

We went on to the Dockside (formerly called Palestinian or International) and Sudanese camps briefly to deliver clothes and food. Hung out with Sudanese by train tracks for a while, then the Docks, where I had a fascinating discussion about Anarchism with a Sudanese man who had never heard the word before. We also saw the man from this morning who had jumped from the bridge and been taken to hospital. He seems ok but is in pain. His foot is bandaged up. Apparently he was in Dover two days earlier, but got caught and sent back. Now he will have to rest.

*Friday 11th September

Today we found the Kurdish Jungle near to the Iranians deserted and destroyed with only a pile of bags remaining. The bags contained papers and IDs so we decided to go back for them later.

Heard confirmation that the CRS had cleared the Kurdish Jungle. We went back for the bags, but alas they had already been gone through. Others went out for late patrol.

*Thursday 10th September
The early patrol bumped into the CRS who were raiding the Ethiopian squat. Got there to find cops already inside and two activists being pushed around outside by CRS. One with a ginger moustache hit one activist on the arm with his baton. 9 arrests. The CRS left and we went into the squat. A couple of minutes and people started crawling out of all sorts of hiding places. Much laughter.

Went with the Armenian families to the prefecture, they are trying to claim asylum in France. Due to some bureaucratic error they will have to go back again on Tuesday. The families came back to the flat and all was chaos with children everywhere and us trying to have a meeting in the middle of it all.

* Wednesday 9th September

We have been helping two Kurdish Armenian families, both with young children, who arrived together in Calais and were found by activists two days previously. The families have no money and nowhere to go. Last night they were put up in a cheap hotel by one of the humanitarian organisations here in Calais. Went to meet them and to have a sly shower in the hotel (the families insisted!)

Went to collect unsold food from the market and deliver it to the Sudanese Jungle in the van that has arrived. There has been no transport here for a while and only one bike, so the van will be extremely useful.

Later we went to find a Vietnamese Jungle we did not know about before. It took us ages to find it and we hung about outside for a while unsure of how to make contact as we didn’t want to freak them out or intrude into their space. Eventually we went in cautiously holding some of the fruit we had brought with us. A woman came out to meet us and immediately invited us in, without even bothering to ask who we were or why we had just appeared on their doorstep bearing fruit. She is the only woman in the camp and is living there with 19 men. They came together in a big group and the atmosphere in the camp is very pleasant. They were extremely polite and hospitable and invited us to eat with them, which we did.

Tuesday 8th September at 7am it took 82 cops to detain 85 migrants at a long established camp (2007) sited on farm land close to the A26 The cops then cut down the trees in the copse where the camp was sited and torched everything except the single bag of possessions that each migrant was allowed to take and the equipment that local supporters from Fraternité-migrants were allowed to retrieve.

http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Lens/actualite/Secteur_Lens/2009/09/09/article_angres-le-camp-de-vietnamiens-clandestin.shtml

http://www.lavenirdelartois.fr/actualite/Faits_divers/Faits_divers/2009/09/08/article_groupe_nord_littoral_1101062.shtml

But it is the local support that is the real story. 52 of the migrants were taken to Coquelles and 28 detained at the National Police station in Liévin. The later were released that afternoon, collected by volunteers and taken back to Angres. At 6pm there was a town meeting at which it was decided to set up a camp outside the town hall to house the 28 Vietnamese and 7 others who were found wandering around after the camp’s destruction. Volunteers stayed in the camp overnight as the old camp had been attacked on the previous Friday night and a couple of migrants beaten up.

Check out http://www.politis62.org/index.php?title=Camp_de_migrants_sur_la_place_d’Angres

http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Lens/actualite/Secteur_Lens/2009/09/09/article_vingt-huit-migrants-relaches-hier-apres.shtml

Also http://www.politis62.org/index.php?title=Cat%C3%A9gorie:Fraternit%C3%A9-migrants_bassin_minier_62

THE 52 DETAINED AT COQUELLES (near Calais) ARE THREATENED WITH DEPORTATION, CIMADE AND OTHERS ARE ORGANISNING THEIR LEGAL SUPPORT – and looking for interpreter…as the one they have cannot cope with so many cases.

Vidéo de France 3 sur le démantèlement du camp d’Angres

http://nord-pas-de-calais-picardie.france3.fr/info/nord-pas-de-calais/Angres-:-un-campement-de-migrants-d%C3%A9mantel%C3%A9-57076993.html

*Friday 4th September

This is the translated section on Calais from Besson’s longer interview with Nord Littoral

Back to work Conference of Eric Besson, Minister of Immigration

“A full-scale simulation of the dismantling of the jungle in October”

Friday, 04.09.2009, 14:00

Nord Littoral

“The United Kingdom remains a very attractive hub for smuggling. I announced a plan with three components: the restoration of the rule of law with a view to dismantling “the jungle” before the end of the year, the strengthening of border controls, the only way of ‘illegal channels to send the clear message that you no longer pass to England from Calais; the establishment of a scheme involving humanitarian scheme for the opening at Calais a surgery to receive applications for asylum, a permanent access to care, a point of distribution of meals, a place t wash, showers and a point for drinking water.

You confirm the dismantling of “the jungle” before the end of the year. Can you be more specific in time and what are the different steps that will lead?

“Several dismantlings of unplanned settlements and squatters were held this summer. The jungle located near the port of Calais will be dismantled before the end of the year. When? I cannot tell you even if I knew I would not say for obvious security reasons. To make this operation as dignified as possible, the operation from a logistical point of view is very difficult to implement, I have established several criteria that must comply with the Prefect. The operation will be triggered only when all these criteria are met. In the meantime, I asked the prefect to hold a full-scale simulation of the dismantling of “the jungle” in early October. It will determine whether we are ready to bring in police, interpreters and doctors in sufficient numbers to achieve the decommissioning. This operation will serve as dress rehearsal so that we can carry it out in the utmost respect for human dignity. “

*Wednesday 2nd September

Last night at 2100 the CRS came again for the Eritreans. 3 vans containing 10 cops pulled up around the side and 2 CRS went into the house. CRS threw a potato or a stone into the front yard over the wall. An unmarked white estate then arrived by the front. CRS ran out and tried to snatch people. The Eritreans hid and No Borders activists managed to stop the CRS snatching anyone. We filmed them and stopped them from entering. The CRS have begun filming us so we had a camera stand off for a while before they drove away. They were unable to find anyone. We think these raids are illegal because they do not have authority to enter the house please can someone check this? I followed them on a bicycle on my own (not advisable). They went to the park (they have started to snatch migrants here late at night). The van got 2 people; I think they were Hazara. Another van arrived and the unmarked car. I got off the bicycle to try to talk to the migrants. I had been shouting for some time which the CRS do no like!2 CRS snatched me as I tried to escape. They grabbed me; got the bicycle; let down the tyres and kicked it.Then 9 CRS cops circled me and pushed me.They tried to make me pay a fine 135 euro! I said I had no money. They shouted for a while and checked my passport before letting me go; I could not help the migrants. I went back to the Eritrean's; they were ok; then the unmarked car came back again; but once again; when it saw we were there they did not try to enter. These patrols are essential. We have 7 jungles to patrol; plus the park now. If we are always at the Ertireans they will go somewhere else; but it is clear that we are directly stopping them making arrests. Please come to Calais now; and bring a bicycle or a car or van; we need numbers here!

*Monday 31st August

Activists Disrupt CRS Raid on Eritrean House Last night (30/31st) at around 9.00pm the CRS made a raid on the Eritrean house. Four vans including a police “snatch van” descended on the property. Activists on the scene were able to bear witness to them detaining three Eritreans, as well as emptying bottles of cooking oil over migrants’ beds and clothing. Other activists were able to get inside the property and follow the police out. Enough of a scene was created with activists darting around the police heckling and obstructing that they left without making any further arrests. Later that evening activists witnessed the CRS arresting two Pashtu Afghanis near the Eritrean house. The two activists disrupted proceedings by engaging the refugees in conversation, shining torches on the police and calling them bullying fascists, to which they seemed to take offence. A snatch van arrived with a third young Pashtun already inside and the CRS bundled the other two in with him. The two vans then headed back to t he Eritrean house and attempted to arrest further migrants but they all produced satisfactory documents. Activists were on the scene and slowed down operations by strolling in front of the vans, heckling, shining torches in the faces of the police and warning the Eritreans gathered around the nearby house. One CRS officer lost his temper and began violently shoving activists until he was given a stern talking-to by his Commander, to the delight of the three Pashtuns watching the spectacle from inside the snatch van. Clearly struggling the CRS harassed an Albanian near the railway bridge but had to let him go when he produced his papers. Unknown to activists the CRS then attempted to raid the Ethiopian house across town. This time they were more successful in scaling the 8’ wall designed to keep Ethiopians out, and searched for migrants with flashlights. However, no-one was found and no arrests (or beatings) took place. The cops then finished their shift and left without managing to fill their evening arrest quota. All in all a good night’s work. Unfortunately they managed to ruin this tranquility by raiding the Sudanese jungle early in this morning (31st) and arrested five Sudanese. Hopefully we will see them come back safe and sound within 24 hours.

*Sunday 30th August

The last few days have seen the CRS stepping up their tactics and causing

further distress to migrants in Calais. Yesterday morning at 8.00 am four

Eritreans were arrested, and last night another five were also arrested

and taken to Cocquelles. These arrests can be fatal for migrants as the

police can sometimes detain them for days, take them to the German border

and leave them or occasionally deport them if they are repeat offenders.

It’s not clear whether all in question have been released yet.

This morning at around half past seven/ eight the CRS made a raid on the

Palestinian squat. Following an unusual patrol late last night, the CRS

targeted certain people including Palestinians, Sudanese and Eritreans.

Altogether nine were arrested and a shelter partially destroyed. Activists

were prevented from entering the area although many found alternative ways

in. The CRS refused to believe that we could be friends with the migrants

and checked our passports telling one activist; “England is over there, go

home, swim”

Activists continued to follow the CRS and spotted them at the Pashtun

jungle. They managed to arrest one Afghan but left quickly when we

arrived. It seems they don’t appreciate being filmed or watched.

The Hazara Jungle was once again raided on the 27th August. The police destroyed the main shelter, attacked sleeping people causing internal injuries and bizarrely stole their pet kitten, Mimi. They used pepper spray on the

ruins that they left to ensure that they could not be used again. 15

migrants were arrested but subsequently released. Efforts from Salam, No

Borders and other organizations ensured that they had food and enough

materials to rebuild. However the jungle remains highly vulnerable

especially since the arrival of a family including a nine month old child

and several children under ten years old.

The Palestinian Squat was also attacked and a shelter partially dismantled

causing a head injury. The Police claimed to be retrieving stolen wooden

pallets from which the Palestinians had created their shelters. Several

attempts have also been made to arrest one elderly Sudanese man living in

the squat.

Notable arrests include several Ethiopians who were arrested in the park,

one young man was badly beaten.

This is a quick reminder of the brutality and suffering endured by those

who have already suffered enough, people from Darfur, Gaza, Afghanistan,

Iraq and Eritrea. If you can help in any way, donations, clothes or your

presence, contact us.

*24th August

The 22nd was the first day of Ramadan and also a day of no CRS presence. The CRS was changing company, team. It was a day of peace and freedom to breath. Unfortunately this didn’t last long. On the 23rd new CRS was cruising around town, showing off at the internet cafe where migrants try to get in contact with friends and family. Slowly passing by as if they could stop and snatch people any minute, blue lights on flashing, a short sirene and police laughing at migrants. Like hunters staring at their prey… They wanted to let migrants know there back and ready for their daily hassling migrants, violence and arbetrary arrests. Later in the evening we saw the CRS also cruising around jungles, same thing with lights, short sirene beeps and staring and laughing.

That night the new CRS made their first hit when 3 vans of police arrested 30 Afghans in a place near Calais. Three of them were released shortly after the arrest, but up till now there is no news of the rest of the people. One Afghan guy was brutally beaten up by the police in prison because he asked if he could use the toilet…

*23rd August

On the 22nd there was a demonstration at the Coquelle detention centre. It was a lively rally with music, slogans, chalking and many banners. Thirty people joined the rally and at the Centre Commercial leaflets were spread to inform people what’s happening right under their noses.

*22nd August

The morning patrols of the 21st of August turned out to be quite effective. At the Hazara jungle the CRS hanged around for a while, but were not able to do anything because of our precense. The same situation was at the Pashtun jungle where 3 CRS vans were cruising around. The CRS checked our car papers and warned us for the extremely dangerous migrants… Whats more scary, a riotcop in full armour showing off authority and power or migrants offering you tea??? We had people present at almost every squat and jungle that morning.

In the end of the afternoon 5 CRS vans appeared at the Pashtun jungle and we went there asap. Around 8 Afghans were arrested around the jungle. We witnessed the situation and the police clearly didn’t like that. We made photos and because we had an official paper of the French journalist union saying filming is legal they could not do anything. They made a false accusation of insulting the police, to the person who was holding the camera and threatened with arrest, but didn’t do it in the end. The men from our van were searched and one guy was strangled by a police officer to take a close up photo of his face. We dealt with the hassle and hanged around the Pashtun jungle until the police was completely gone.

The morning of the 22nd was very quiet, no CRS. It’s the first day of Ramadan. At the moment there is the Rally going on at the detention centre in Coquelles. A report of this will follow soon.

*21st August

The French government is exploiting a scabies epidemic to clear the migrants from the ad-hoc encampments known as the ‘Jungles’ in the Calais area. At approximately 10am, scores of unknown individuals wearing gasmasks and dressed in white uniforms, entered the Tajik/Hazara squat in scrubland near the ferry port, tore apart their shelters and sprayed an irritant chemical over their belongings. They claimed to be disinfecting the area as part of a programme to treat scabies, despite the fact that the operation was officially cancelled by the French government. Cooking utensils were contaminated, and the absence of running water in the camps made cleaning their equipment especially difficult. “ We are not animals.” One Afghan said. The unknown individuals also seized essential materials such as clothing, and arrested six people, all under the gaze of several vanloads of CRS police. Humanitarian groups and activists from the No Border Network and Calais Migrant Solidarity had been monitoring the situation in the numerous camps – which in all, are inhabited by some 1,800 migrants from countries such as Afghanistan and Sudan – but the raid occurred shortly after they had left the camp for the morning. This incident indicates change in tactics by the French authorities as they now seek to justify the continued repression of migrants in Calais, which has been drawing increased criticism by human rights groups. They intend to protest against the daily raids and police repression with a demonstration leaving from Coquelles detention centre at 2pm on Saturday 22nd August.

*20th August

Around 9.00 this morning four CRS vans arrived at the Hazare jungle. The police smashed up peoples homes completely and arrested lots of people. According to a migrant who managed to escape the violent attack everybody is released now.

Yesterday morning we managed to prevent the police pepperspraying the water point at the Pashtun jungle. A CRS van passed by 2 times but because we were there they didn’t do anything. Unfortunately the police came back a third time after we left and sprayed it anyway. Victims of the peppersprayed water point told us that the water burned on their faces and that they had a burning pain inside their chests after drinking the water, not knowing it was poisoned.

Yesterday evening Salam organised a theatre play at the food distribution point and the Pashtun Jungle. Lots of people enjoyed the play, but shortly after the play at the Pashtun Jungle the police arrested 3 people.

*19th August

Yesterday morning around 9 o’clock the CRS raided the Pashtun jungle. According to some migrants around 15-20 people were arrested. Later that day, around 12 o’clock 4 Eritreans were arrested, 2 of them were released shortly after the arrest, but the other 2 haven’t returned yet.

We picked up patrolling again which turned out to be useful. This morning at the Pashtun jungle CRS arrived at the waterpoint, but drove on when they saw us. A bit later the CRS came back to the waterpoint and again drove on. After this migrants came to the waterpoint and told us that the CRS arrested 2 migrants in a different part of the jungle.

The last 2 days quite a few new migrants arrived. We gave them directions to useful places and hand out maps of Calais.

*18th August

We are going to the squats and jungles in town, we ask what people need and want, try to get it, like razors, toothpaste, shampoo, etc, etc, etc. The first aiders in our group do some first aid if necessary, mainly treating cuts and bruises from police violence. If necessary we go to the Pass clinic and/or hospital with people. At the moment we are helping out a guy with a badly swollen knee, going to hospital and Pass clinic, getting X-rays and a specialist. Due to misinformation things take longer with the normal hospital, this is the 3rd day we are going with him to the Pass clinic who is helping out making an appointment with a specialist.

We also hang out with people. We chat, listen to their stories (write them down), answer the questions people have or get the right information, make music, play games. Yesterday the Sudanese/Palestinian camp invited us for a vegetarian dinner, that was really nice. We learn some new languages and share some English. We make friends.

We are going to try and pick up patrolling again too, but lack transport at the moment. In Calais the police violence and arbitrary arrests of migrants is daily business. “Normal For Calais” as we say, which is actually brutal and bizarre.

The CRS lowers themselves to the lowest, they not only pepper-spray water points, but last night people from the Sudanese/Palestinian camp told us that 3 weeks ago the CRS pepper-sprayed the food they were cooking.

We just got the news that the Scabies operation proposed by Medecins du Monde and Medicins sands Frontier on 17-21 of August is cancelled for now. The council is providing ‘medical help’ at the moment, which they have to according to European law. Medicins du Monde cannot intervene with this and has to wait till the council’s program has ended. After the program has ended there will be a review of the council’s initiative and it’s effects on the scabies epidemic and if necessary there will be Scabies operation organised.

Clearly the council’s program is appaling, just providing a couple of showers and treatment at the Pass clinic for the amount of migrants living in Calais is not enough. It will not effectively treat the epidemic when the places where people live stay untreated and people and places are not being treated at the same time.

*Saturday 15th August

I’ve talked again to our very energetic friends of the medics team, and they said they had collected testimonies that confirmed what is written above, in the general outlines. The details were a little different.

Somewhere around 2 months ago, during a police raid on the eritrean squat, a pregnant woman who was asleep, got pepper-sprayed in the face, and subsequently lost her baby. There is no trace of her, we don’t know her name, where she is, where she went. The team will try to find out more.

Also, the rock-throwing actually occurs during weekends, and migrants say it’s probably drunkards doing it. They arrive by car, get out, and throw rocks and bottles. Sometimes the migrants throw stuff back, and the thugs just get back to their cars and drive away. The team has decided to do a patrol tonight, and see what’s what.

I was also told of a guy in civilian clothes who once used pepper-spray in one of the holes on the front of the squat.

*Friday 14th August

Calais Migrant Solidarity learned that the Ethiopian squat in Calais had

been blocked up by the CRS. They used breeze blocks to create a situation

where entry to the building is limited to climbing a plank of wood over a

high wall. All windows and doors have also been bricked up and sealed,

leaving those inside in total darkness. At their request a delegation

from No Borders South Wales was able to deliver some 12volt car batteries,

lights, LED lamps, a volt meter and a car battery charger (all donated by

those in sympathy with the migrants’ plight). We also handed out soap,

razors, toothbrushes, toothpaste and some vitamins. The level of police

repression toward migrants is astonishing; one Rastafarian even had his

dreads cut off by police when he was last arrested, and yet they manage to

keep a smile and share a cigarette with anyone who offers them help or

companionship. They told us that some of the locals are friendly and

often play music and wave to them from the nearby flats. The squat itself

is a really unhealthy space, with massive gaps in unstable wooden floors,

and the risks posed by prolonged inhalation of brick dust and ammonia. One

of the women living there is pregnant; we found it astonishing that such

vulnerable people are forced to live in such harsh conditions.

8.30pm The medics team reported, during today’s meeting, claims by migrants that the eritrean squat has been undergoing rock-throwing for the last 3 nights, around 3-4am. Also, they heard that racists had gone in and used pepper-spray on a pregnant woman, who then lost her baby, due to that. This still remains to be confirmed and detailed. The team hopes to speak to more people tomorrow and see if they can get converging testimonies. —- My own experience with white thugs in the neighborhood is similar, they are very much into shouting at passers-by at night, and they sometimes throw rocks/chunks of earth, either at people or at houses. Nevertheless, 4am is very very late for such things to happen. Usually the little thugs are quiet/home by that time. So it sounds more to me like action by racists.

*Tuesday 11th August

Arrest of 4 Iranians

Arrest of 4 Iranians

Photo of the arrest by the CRS of 4 Iranians from their jungle, Tuesday 12th August at around 3pm.

Report to follow.
The myth that the French state is dealing with the scabies epidemic following Immigration Minister Besson's statement yesterday that he was ordering showers and scabies treatment for "as long as it takes" is shown up for the bullshit it is in this message from a migrant who spoke with people who had visited the clinic where the showers have been set up: "Today afternoon I saw migrants coming from the PASS medical clinic, which is open every weekday afternoon. I asked them what was going on up there, they just told there were four new showers. They give you a scabies spray in case of need, or if you've got itching skin or something like that, but no showers allowed without excuse only for those who have scabies. France is the first country that treat scabies with showers ! haha that seem funny for me... and the migrants think this will work! I already told them it is a normal bath, which isn't effective in the removal of scabies or even a proper treatment." Read more about the planned Medecins du Monde scabies operation that this manouevre by the French government seems intent on undermining. Also our concerns about this operation being used to not just clean up but also clear out the jungles in Calais. 
Bridge from ferry port

Bridge from ferry port

Painted message appeared on main roundabout from Calais ferry port. English: "BORDERS = SUFFERING"

*Monday 10th August

Palestinian 'jungle' police harrassment

Policing with "dignity" in Calais

Monday 10th August: The picture above shows CRS (riot) police clearing the Palestinian jungle in the centre of Calais. The officers stand by while a man on crutches is forced to climb into a shopping trolley helped only by his frend.

As Immigration Minister Besson announced last night (10/8/09) that he would provide free showers to migrants (four of them for 120-1800 people) as a measure to treat the scabies epidemic (showers do not treat scabies, which he knows being a former doctor) and demanding that the local authority support this work for “as long as it takes” (the same local authority that in July refused to allow humanitarian associations to set up showers), this photo show the reality of the “dignified” treatment of migrants in Calais that Besson has been infamously quoted as saying he supports.

2.00pm CRS arrest two people by the marina in the centre of town. This is filmed and documented. As the unmarked arrest van and CRS van escorting it wait for the swing bridge to shut and make their way back into town, there is a call from the Palestinian squat near by (attacked by police yesterday) that CRS have returned. Activists and journalists arrived as a CRS van pulled up and an officer jumped out wielding his baton in the air, making towards a group of migrants sat by the local fishing boat dock. As activists cycled up a second officer was getting out of the van with his tear gas canister ready, saw he was being watched and called his colleague back. The arrest van and escort CRS van arrived, the escort van immediately headed off , leaving two vans of CRS to confront activists.

The journalists filmed and observed discreetly from inside the Palestinian squat. Activists placed themselves between the vans and migrants at the dock and in the squat. After a brief standoff activists were made to hand over ID for checking. During the radio check demands to “back off” were repeatedly made by the police; “if you can’t speak French go back to England”; when we spoke in French being told we could not take photos of police. We were asked if we had press idea, and that “if you are press you can take photos, no press, no photos” so they seem to have understood that bit of law. We were also informed several times that “we are the police, you are not the police”, which was a helpful confirmation of our respective roles.

In French law you can photograph police, but it is the way in which those images, and anyone else’s images in France, are subsequently used that is the issue. Activists were then photographed from about two feet away, an attempt at intimidation as much as one of intelligence gathering.

We occupied their time for at least 30 to 40 minutes, while some migrants walked off, or remained cooking their meals unhindered. This felt like a real practical prevention of police attempts to hassle, arrest and quite clearly attack (evidenced by the raised baton and charged tear gas canister) migrants in broad daylight in the centre of Calais in front of tourists and Calaisiens. This was made possible by our numbers increasing only slightly today, so come to Calais and continue the work to support migrants here. Lots of recent info elsewhere on this blog.

Around 9.ooam the CRS had blocked off the road leading to the middle of the Pashtun (Afghan) jungle and unconfirmed reports of 20 to 30 CRS vans driving past. Also unconfirmed reports of them driving into the jungle, spraying the one water hydrant with tear gas, and filming people in the jungle. When we arrived a man with a fresh head wound pointed towards a recent police presence. It may be that this was a CRS battalion, usually of around 24 vehicles, redeploying and making a show of force on its way out of Calais. There is one battalion of CRS riot police for each department (province) in France, with the Pays de Calais battalion permanently deployed in Calais and one from elsewhere, making a permanent prescence of 2 battalions at any one time, with about 100 officers each.

* Morning 27th July-We arrived at the Pashtun jungle just after the police raided it, they were there between 8am and 8.45 with three police vans and a bus they filled with Afghans, they won’t tell us how many but one cop said they will get out in few hours.-Before (7am) we were at the Sudanese ex-squat; the police was there and checked our IDs.-We also checked the Eritrean squat but no visible police activity there.Footnotes:The police were rather talkative and told us they know some of their colleagues are using tear gas and beating people. They also said they know politicians are using them for nonsense.

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