Demolitions to Cover up History of Past Evictions / Des démolitions pour effacer l’histoire des expulsions passées
Between April – September 2019, the city demolished a row of 33 houses on Rue de Phalsbourg (near Rue Mollien), managed by social landlord Terre d’Opale habitat (L’OPH). The houses had originally been built after World War II, to house people whose homes had been destroyed. The city did not undertake works on the buildings, waiting instead for the last renters to reluctantly leave before demolishing them. Throughout the years, many people had squatted those of the buildings which were empty.
The demolition of previously squatted buildings is not a new strategy for the Calais city government, but part of the apartheid “cleansing.” The local government continues to force migrant people out of the city center, into the outskirts where police violence/evictions go on out of sight. Meanwhile, the mairie also destroys traces of squatting/occupations and its own aggressive policy of evictions. It spends public finances to wall up private houses, erect fencing, and to bulldoze buildings to only leave the plot of land empty for years.
Former site of one of the first ‘Africa Houses’ on Rue des Quatre CoinsTwo other recent examples include the demolition the CAF building, which had both served as a training ground for the Gendarmes and had been squatted in the past, as well as the bulldozing of a previously squatted factory in Marck.
With people evicted and their former living spaces razed to the ground, the local government of Calais writes its own version of history (not only lying about the present but also the past). The large “jungle,” a site formerly waste dump, into which the government forced migrants from the city through a wave of evictions in 2015 (also), has been turned into a nature reserve.
A panel on the site states that the jungle formed itself gradually along the years and then became too big and was subsequently evicted. But a contract between the city and Conservatoire du Littoral, and gradual evictions of parts of the camp itself (part near the motorway, Southern part (here, also here), restaurants) prove otherwise.
Feb 2016 – Eviction of the southern JungleWith the razing of previously squatted places, the history of eviction violence is easily erased. But as can be seen even now, the government does not concern itself with marginalized people. For years, rather than housing people, mayor Natacha Bouchart had made a war on squats her priority, going as far as the Senate to propose that there was no need for the house owner to agree whether the municipality should evict people from his own property… and asking citizens to report any squat! Even after the buildings have been demolished, history remains.
In French / En français
Entre avril et septembre 2019, la ville de Calais a démoli une rangée de 33 maisons de la rue de Phalsbourg (près de la rue Mollien), gérée par le bailleur social Terre d’Opale habitat (L’OPH). Les maisons avaient été construites après la Seconde Guerre mondiale pour loger les personnes dont les maisons avaient été détruites. La ville n’a pas entrepris de travaux sur les bâtiments, attendant plutôt que les derniers locataires partent à contrecœur pour les démolir. Au fil des ans, de nombreuses personnes ont squatté les bâtiments vides.
La démolition des bâtiments précédemment squattés n’est pas une stratégie nouvelle pour le gouvernement de la ville de Calais, mais fait partie d’un “nettoyage” de type apartheid. Le autorités continuent de forcer les migrants à quitter le centre ville pour la périphérie, où les violences et expulsions policières se déroulent à l’abri des regards. Pendant ce temps, la mairie détruit également des traces de squatts et occupations ainsi que sa propre politique agressive d’expulsions. Elle dépense des fonds publics pour murer des maisons privées, ériger des clôtures et détruire des bâtiments au bulldozer pour ne laisser que des terrains vagues pendant des années.
Un ancien site d’une des premieres ‘Africa House’ dans la Rue des Quatre Coins.Deux autres exemples récents : la démolition du bâtiment de la CAF, qui avait servi de terrain d’entraînement pour les gendarmes et qui avait été squatté, ainsi que le passage au bulldozer d’une usine précédemment squattée à Marck.
Une fois les personnes expulsées et leurs anciens espaces de vie rasés, le gouvernement local de Calais est libre écrit sa propre version de l’histoire (en mentant non seulement sur le présent mais aussi sur le passé). La grande “jungle”, un site anciennement abandonnée, où le gouvernement a poussé les migrants hors de la ville au moyen d’une vague d’expulsions en 2015 (voir aussi), a été transformée en réserve naturelle.
Un panneau sur le site indique que la jungle s’est formée progressivement au fil des ans, puis est devenue trop grande et a été expulsée par la suite. Mais un contrat entre la ville et le Conservatoire du Littoral, et des expulsions progressives de certaines parties du camp lui-même (à proximité de l’autoroute, la partie sude (ici, et là), restaurants) racontent une histoire différente.
En rasant des lieux précédemment squattés, l’histoire de la violence des expulsions est facilement effacée. Mais comme on peut le constater aujourd’hui encore, le gouvernement ne se préoccupe pas des personnes marginalisées. Pendant des années, plutôt que de loger les gens, la maire Natacha Bouchart a fait de la lutte contre les squats sa priorité, allant jusqu’au Sénat pour proposer qu’il soit possible pour la municipalité d’expulser des gens d’une maison sans même l’accord des propriétaires…. et invitant à dénoncer tout squat ! Même si les bâtiments sont démolis, l’histoire demeure.