Lies in the media about No Borders – a CMS response

Lies in the media about No Borders – a Calais Migrant Solidarity response

The propaganda campaign against No Borders is a crude attempt to distract from the govt.’s brutality

Over the past week, the French government has sought desperately to divert attention away from its brutal actions in Calais by resurrecting the perennial propaganda campaign against “dangerous” No Borders activists.

Yet again, various officials – from the Interior Minister Cazeneuve himself, to Buccio the Prefect and Bouchart the Mayor – have come out in a chorus of lies about “No Borders”, lazily parroted once more by the mainstream media. Claims vary from the idea that No Borders are responsible for any acts of violence, to the notion that they don’t actually care about the migrants in Calais, or that they’re actively burning down shacks in the jungle. This tactic is now as predictable as it is crude; whenever migrants dare fight back against their daily repression and humiliation, the answer of the authorities is the same: No Borders must be manipulating them.

So why do the French authorities keep attacking No Borders?

Firstly, to entertain the thought that migrants might defend themselves is to recognise that the cruelty and repression of the border policy in Calais is at such a level that it would provoke even the most cooperative person to fight back. To acknowledge that people might defend themselves is to acknowledge that they are being attacked, plain and simple.

Secondly, in the past year, an unprecedented level of interest and grassroots support has been shown towards migrants in Calais and their situation. Yet, for over seven years, the British and French governments have been working to drive migrants from the area using any repressive means they’ve been able to get away with. In that time, CMS has witnessed and documented the destruction of jungle after jungle and eviction of squat after squat. While the repression is nothing new, the level of solidarity and concern this time around is. The lies and scare stories that have been building about No Borders is a crude attempt at divide-and-rule, designed to paint No Borders activists as trouble-makers and turn migrants and aid workers against anyone who talks about resistance. The authorities know how threatening solidarity and resistance is to the border regime.

Thirdly, although Calais is a place of tensions and brutality, with fascist attacks and fights between groups or individuals, the overwhelming majority of the violence is carried out by the police in its daily use of tear gas, beatings, and the destruction of people’s homes. The border itself has claimed many lives. Talk about violence from No Borders activists, or from migrants, is a deliberate distraction from the brutality of the state and the border regime. On Tuesday, Buccio claimed that No Borders “mislead” migrants. The only ones misleading migrants are the French authorities and their collaborators, who claimed only last week that the eviction would not involve the bulldozing of shelters – a claim they have directly contradicted in practice over the past few days.

Finally, “No Borders” makes the perfect scapegoat. Why? Because No Borders is an idea, it is not a group with a distinct membership. There are many who share that idea, including Calais Migrant Solidarity. The authorities can point vaguely towards some elusive migrant-manipulators, knowing full well that there’ll be no comeback. To give one example, in the past few days, it was widely reported that five people had been arrested in the jungle, and that some of these were British No Borders activists. In fact of those arrested, it transpired that 3 were from charities volunteering in the jungle, and two were Iranians defending their homes. All have been released without charge, but the reputation will stick.

We urge people to be as critical of the claims about No Borders as they should be about the French state’s promises of a ‘humanitarian eviction’. Look beyond the mainstream media for your news, and above all else stand together against the state repression in Calais.

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Mensonges dans les médias sur No Borders – une réponse de Calais Migrant Solidarité

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Au cours des dernières semaines, le gouvernement français a cherché désespérément à détourner l’attention de ses actions brutales à Calais, en ressuscitant la campagne de propagande contre les “dangereux” militants « No Border ».

Encore une fois, divers fonctionnaires – du ministre de l’Intérieur Cazeneuve en personne en passant par la Préfète Buccio et Bouchart la maire – se sont unis dans une chorale mensongère sur « No Border», reprise une fois de plus en chœur par les médias traditionnels.

Leurs discours oscillent entre l’idée que les « No Border » sont responsables des actes de violence, à celle qu’ils ne se soucient pas réellement des migrants de Calais, ou encore qu’ils s’activent à brûler des cabanes dans la jungle. Cette tactique est en réalité aussi prévisible que stupide. Chaque fois que les migrants osent se battre contre la répression et l’humiliation qui leur sont faites au quotidien, la réponse des autorités est la même: «  les « No border » doivent les manipuler ».

Mais pour quelle raisons les autorités françaises continuent-elles leurs attaques contre les « No border » ?

Tout d’abord, entretenir l’idée que les migrants pourraient se défendre, serait reconnaître que la cruauté et la répression de la politique frontalière à Calais se situe à un tel niveau, qu’elle forcerait la personne la plus conciliante à répliquer. Reconnaître que des personnes se défendent, c’est reconnaître qu’elles sont purement et simplement attaquées.

Deuxièmement, au cours de l’année précédente s’est développé un intérêt et un soutien populaire sans précédent aux migrants de Calais. Pourtant, depuis plusieurs décennies, les gouvernements britannique et français se sont escrimés à chasser les migrants de la région, en utilisant impunément tous les moyens répressifs à leur disposition. Pendant ce temps là, les militants « No border » (Calais Migrant Solidarity) ont été témoins et ont documenté la destruction quotidienne des jungles et des squats. Si la répression n’est pas nouvelle, l’intensité de la solidarité et de l’intérêt pour cette situation l’est. Les mensonges et les histoires effrayantes à propos des « No Border » sont de grossières tentatives de division. Elles sont conçues pour dépeindre les activistes comme des fauteurs de troubles et retourner les migrants et les travailleurs humanitaires contre toute personne qui parle de résistance.  Les autorités savent à quel point la solidarité est une menace pour le régime des frontières.

Troisièmement, bien que Calais soit un lieu de tensions et de brutalité, avec des attaques fascistes commises par des groupes et des individus, l’immense majorité de la violence est perpétrée par la police avec l’utilisation quotidienne de gaz lacrymogène, de coups et la destruction des habitations. La frontière elle-même a fait de nombreuses victimes. Parler de violence des militants « No border » ou des migrants, n’est qu’un mensonge destiné à masquer la véritable violence, celle de de l’État et du régime frontalier. Le 2 mars 2016 la préfète Buccio a affirmé que les « No Border » « induisaient les migrants en erreur ». Les seules personnes qui trompent les migrants sont les autorités françaises et leurs collaborateurs qui ont affirmé, la semaine dernière, que l’expulsion de la jungle  n’impliquerait pas la destruction au bulldozer des abris habités – une déclaration qu’ils ont contredite immédiatement dans la pratique ces derniers jours.

Finalement les “No Border” incarnent un bouc émissaire parfait. Pourquoi ? Parce que « No Border » est un concept, il ne s’agit pas d’un groupe défini avec une forme d’adhésion particulière. Nombreux sont ceux qui partagent cette idée, y compris Calais Migrant Solidarity. Les autorités peuvent se permettre de désigner vaguement certains insaisissables manipulateurs de migrants, en sachant pertinemment qu’il n’y aura pas de réactions. Par exemple, au cours des derniers jours, il a été largement rapporté que cinq personnes avaient été arrêtées dans la jungle, et que certaines d’entre elles étaient des militants « No Border ». Les personnes arrêtées, étaient en fait trois membres d’organisations caritatives impliquées dans la jungle, et deux personnes iraniennes défendant leurs habitations. Elles ont toutes été libérées sans être inculpées, mais la réputation ,elle, restera.

Nous exhortons les gens à être aussi critiques face aux déclarations concernant les « No Border » qu’ils devraient l’être face aux promesses de l’État français d’une « expulsion humanitaire ». Informez-vous au-delà des médias traditionnels et, avant tout, soyons soudés contre la répression étatique à Calais.