What are they planning for the Calais jungle?/ Que prévoient-ils pour la jungle de Calais ?

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(traduction ci-dessous)

The Calais jungle may not have more than a few months left. What then?

Back on 31st August, French prime minister Manuel Valls visited Calais and announced his new plan. For the first time since the Sangatte camp was closed in 2003, under pressure from the British government following a right-wing media blitz, there will be again an official refugee camp in Calais. It will have spaces for 1,500 people. Two organisations drew up rival proposals: the Red Cross, which ran Sangatte back in the day, and La Vie Active, which runs the current Jules Ferry day centre.

Now the local Calais press has published the latest news: La Vie Active is the winner. They will build the new camp out of 125 containers. It will be “200 metres from the Jules Ferry day centre, along the Chemin des Dunes”. It’s not 100% clear, but this seems to mean it will be on the site currently taken up by the jungle. The first containers are supposed to be in place in December, although the camp will take some weeks or months to finish.

There are probably over 4000 people living in the jungle at the moment. Numbers continue to grow. 1500 places will not be enough. The current rumour, not confirmed, is that places will only be offered to those who agree to apply for asylum in France and stop trying for England. But what will happen to the  other thousands of people?

If the plan was mass deportation, this seems to have failed already: all those recently arrested and threatened with deportation to Sudan, in contravention of European Court of Human Rights judgements, have now been released. Will some of the jungle be allowed to remain next to the official camp? Or will we go back to the old pattern of constant attacks, harassments and evictions, as people without papers are again chased from one squat or makeshift camp to the next?

Another big question is: how will the authorities “persuade” the people now living in the jungle to clear out so they can build the new official camp? This will be far from the first mass eviction in recent Calais history. But it could be on an altogether different scale and intensity from anything seen before.

Maybe the first move in the eviction plan has already been made. Last week, for the first time, cops started “patrolling” in the jungle. They are entering pretty much every day now, in heavily armoured groups of 10 or 20 at a time. At first, they officially came to escort bureaucrats from the state immigration office (OFFI) who give advice on applying for asylum. More recently, they have come alone, with as many as three incursions on Tuesday (6 October). The aim seems to be to snoop about, make their presence felt, and begin to prepare for more serious operations.


La jungle de Calais n’est encore là que pour quelques mois. Alors quoi ?

Retour le 31 août ; le premier ministre français Valls visite Calais et annonce son nouveau plan. Pour la première fois depuis la fermeture du camp de Sangatte en 2003, sous la pression du gouvernement britannique après un blitz médiatique, il y aura à nouveau un camp de réfugié officiel à Calais, prévu pour 1500 personnes. Deux organisations se disputaient le marché : la Croix-rouge qui dirigeait le camp de Sangatte, et La vie active qui dirige l’actuel centre d’accueil de jour Jules Ferry.

La presse locale vient de publier les dernières nouvelles : La vie active est la gagnante. Ils construiront le nouveau camp de 125 containers. Ce sera à 200 mètres du centre de jour Jules Ferry, le long du « Chemin des Dunes ». Ce n’est pas à 100 % clair, mais cela semble signifier qu’il sera construit sur le site actuellement occupé par la jungle. Les premiers containers sont supposés être installés en décembre, si bien que le camp n’a plus que quelques semaines ou quelques mois d’existence.

Il y a à priori plus de 4000 personnes vivant actuellement dans la jungle. Et le nombre continue de croître. Il est clair que 1500 places ne seront pas suffisantes. L’actuelle rumeur, non confirmée, est que les places ne seront offertes qu’à ceux qui acceptent de demander l’asile en France et arrêtent de tenter de passer en Angleterre. Mais que va-t-il arriver aux milliers d’autres personnes ?

Si le plan était les expulsions de masse, il semble avoir déjà échoué : tous ceux arrêtés récemment et menacés d’expulsion au Soudan ont été libérés car cela entrait en contradiction avec des jugements de la Cours européennes des droits de l’Homme. Une partie de la jungle sera autorisée à rester à côté du camp officiel ? Ou allons-nous revenir à la situation précédente, avec les attaques constantes, les harcèlements, les expulsions, ou les gens sont constamment chassés d’un squat ou d’un camp de fortune à l’autre ?

Une autre grande question est : comment les autorités vont « persuader » les personnes vivant actuellement dans la jungle de partir pour qu’ils puissent construire leur nouveau camp officiel ? Ce sera loin d’être la première expulsion de masse dans l’histoire récente de Calais. Mais elle pourrait être sur une toute autre échelle et d’une toute autre intensité que ce que l’on a connu précédemment.

Peut-être que le premier pas dans le plan d’expulsion a déjà été franchit. La semaine dernière, pour la première fois, les flics ont commencé à patrouiller dans la jungle. Depuis, ils entrent à peu près tous les jours, par groupes de 10 à 20, fortement armés.Au début, ils sont venus officiellement pour escorter les bureaucrates de l’Office de l’immigration (OFFI) qui donnent des informations sur les demandes d’asile. Plus récemment ils sont venus seul, avec pas moins de trois incursions mardi (6 octobre). Leur but semble être de fouiner, de faire sentir leur présence et de commencer à se préparer pour des opérations plus importantes.